Chapitre 08
❤️ BETTY-LOU ❤️
Cela fait un mois que je bosse à la caserne, tout se passe bien à part que c’est un milieu bien macho. Les hommes sont parfois très lourds envers moi et moqueurs.
Mais je sais que je peux compter sur le capitaine, le lieutenant et Oscar qui sont droits dans leurs paroles et dans leurs actes.
Ce soir, nous allons manger tous ensemble au restaurant, comme ils ont l’habitude de faire chaque mois. Pour moi, ça sera la grande première avec eux.
Après ma douche, j’ai enfilé une longue tunique en poils assez chaude de couleur beige décolleté en V laissant apparaître la naissance de ma poitrine. Mon soutien-gorge me fait des seins bien galbés et rebondis. Une paire de collants épais avec de jolis motifs fera très bien l’affaire.
Je m’assois sur le tabouret qui se trouve dans ma salle de bains pour enfiler ma paire de bottines beiges à talon simili cuir.
Mon cou est enveloppé d’un doux parfum frais aux notes de thé vert et orné d’un collier discret.
Mes cheveux retombent en cascade sur mes épaules et dans mon dos après avoir fait des boucles parfaites avec mon fer à friser.
J’ai travaillé mon teint jusqu’à me faire rosir les pommettes. Mes paupières sont saupoudrées d’un joli fard marron nacré, mes cils ont gagné du volume grâce à mon nouveau mascara et mes lèvres sont mises en valeur avec un rouge à lèvres brun ardent de chez Y.R.
J’enfile mon blouson en fausse fourrure toute douce, attrape mon sac à mains avant de prendre place dans ma voiture.
Derrière les vitres du restaurant le ´´ Vent d’Est ´´ se trouvent mes collègues en train de bavarder. Je pousse la porte d’entrée répond au bonsoir du serveur et me dirige vers eux.
- Bonsoir Betty-Lou ! Tu as du passer trois plombes dans la salle de bains ! Tu es sublime ! Lance Oscar en faisant péter ses lèvres sur mes joues.
Je le remercie par un sourire franc accompagné d’un discret merci susurré du bout des lèvres.
À la remarque d’Oscar, Ethan finit par se retourner et se rendre compte de ma présence. Je fais ma tournée de bises à chacun d’entre eux sentant son regard se poser sur moi.
Après lui avoir fait la bise , j’ai du mal à ne pas le contempler lui aussi. Il est encore plus beau qu’à la caserne !
Il sent bon, probablement le parfum la nuit de l’homme de YSL. Je vois qu’il a fait l’effort de se redresser un peu les cheveux avec une petite touche légère de cire.
Il est divin vêtu de sa chemise blanche faisant ressortir sa peau mate, ses épaules carrées. Il a même mis un joli pantalon à pinces de couleur noir et les chaussures qui vont avec !
Une vague de chaleur s’empare de moi lorsque je prends place à table en face de lui et que son regard croise le mien. Je suis certaine que je ne le laisse pas insensible à mon charme. Il a cette façon très intense de me regarder sans oublier tous les sourires qu’il me fait dans la journée !
Les premiers verres de mojito sont servis ! Il se trouve que j’adore cela.
Après avoir trinqué, je porte lentement le verre à mes lèvres pour les humidifier de ce délicieux cocktail. Le rhum et le citron cheminent à l’intérieur de ma gorge et je l’abreuve de la manière la plus sensuelle possible.
Les yeux gris d’Ethan viennent se concentrer sur mes lèvres brunies par mon rouge à lèvres. Il les regarde avec intérêt jusqu’à qu’il se rende compte que je l’ai vu m’observer. Très vite il détourne le regard pour essayer de suivre la conversation des autres collègues.
- Elle te perturbe hein ?! Lance Tom d’un air taquin.
Je me marre intérieurement et leur renvoie mon plus beau sourire en replaçant une boucle rebelle qui m’était tombée sur le front.
- La ferme ! Râle gentiment Ethan avant de m’adresser un sourire ravageur.
Je ne sais pas si cela veut tout dire mais en tout cas le lieutenant Varnier n’a pas dit NON. Et ça ne peut pas me faire plus plaisir !
- D’ailleurs en parlant de gonzesses, bouches toi les oreilles Betty ! Tu es toujours célibataire ?! Rien à te mettre sous la dent ?
- C’est toujours le cas oui répond Ethan en évitant de me regarder.
- T’en as pas marre d’utiliser toujours ta main droite ?! Dit il moqueur.
- Ça ne regarde que moi enfin ! Rétorque le lieutenant. Je te l’ai déjà dis ! Je préfère être seul que mal accompagné ! Ça me tombera dessus tout seul. Je ne veux que du sérieux ! Je suis pas comme toi à culbuter tout ce qui bouge !
La discussion de mes chers collègues finit par tourner au sexe et aux femmes pendant de longues minutes. Je me sens alors de trop.
- Et toi Betty-Lou ?! T’as un homme dans ta vie ?! Demande John un autre pompier.
- Non, je n’ai personne. Je suis seule avouai-je.
- Oooooh trop bon ça ! Les portes sont grandes ouvertes ! Qui c’est qui va te pécho le premier ?! Tu vas créer des embrouilles avec tous ces mecs autour de toi ! Lance Tom.
- Bonne comme tu es, tu ne vas pas rester célib longtemps ? À moins que tu ne cherches qu'un plan cul ? Renchérît John.
Comment peuvent-ils se permettre de parler de moi ainsi ? Leur langage grossier me dégoûte... puis merde je ne suis pas un objet ni une poupée gonflable !
Les ricanements se font plus sonores et provocants.
- En plus tu t’es fais toute belle ! Maquillage, petit décolleté ! Lequel de nous pensais tu chauffer?! Continue Tom.
Je me sens nerveuse et tire le col de ma tunique vers le haut pour couvrir mon décolleté. Je n’ose plus rien répondre étant plus que mal à l’aise.
- Vous êtes lourds tous les deux foutez lui la paix ! Tonne Ethan en leur lançant un regard noir. Nous avons maintenant une femme parmi nous alors traitons la comme elle le mérite. Et tenez vous !
- Raaaah fais pas le rabat joie Ethan ! D’habitude ce genre de commentaires te fait bien marrer ! S’exclame John.
Ethan me jette un furtif coup de œil, je fais de même avec insistance attendant qu’il nous donne une réponse.
- Mais..... c’est que.... (Tiens bizarrement le voilà qu’il bégaye et perd toute son assurance. Serait-il aussi con que les autres?) euh..... hum.... hum (se racle la gorge). C’est qu’habituellement vous parlez de filles que je ne connais pas ! Mais ça ne veut pas dire que ...... c’est quelque chose que j’accepte ! Surtout que là vous parlez de votre collègue! Et ça je n’apprécie pas du tout! Rétorque Ethan.
Ils m’ont tous saoulé, j’en ai assez ! Je me lève renversant involontairement ma chaise qui se fracasse contre le sol carrelé. Mes talons résonnent au sol à chacune de mes foulées.
J’entends mon prénom dans leurs appels, ainsi que ´´ ne le prends pas comme ça Betty ! ‘´.
Je précipite le pas jusqu’à prendre la fuite. Lorsque j’atteins le trottoir une main me saisit le poignet et m’oblige à me retourner.
Je fulmine, mes yeux lancent des éclairs et bien heureusement qu’ils ne sont pas munis de mitraillettes.
Ethan relâche sa prise me suppliant du regard de ne pas m’en aller.
Je croise les bras sur ma poitrine bouillonnant de rage ce qui contraste avec le froid extérieur.
De la fumée s’échappe de la bouche de mon lieutenant. De toute manière je n’ai pas envie de lui parler !
- Betty-Lou...
- Il n’y a pas de Betty-Lou ! Cette soirée était une très mauvaise idée j’aurai mieux fais de rester chez moi ! M’emportai je en le pourrissant. Je vais rentrer parce que si c’est pour vous écouter débiter des conneries ce n’est vraiment pas la peine !
- Betty-Lou s’il te plaît ne le prends pas comme ça, c’est des mecs tu sais bien comment ils sont ! Dit Ethan en se rapprochant un peu plus.
- Mais merde mets toi à ma place ! Et encore t’en es pas capable puisque ça a l’air de bien te faire rire leurs conneries ! En fait... t’es comme eux ! Voir pire Ethan ! Maintenant tu me laisses rentrer chez moi ! Vociférai-je.
Il m’attrape par les bras ramenant mon dos contre son torse. Je tente de me débattre mais cette proximité me trouble, j’arrête de bouger, relâche la pression dans mes bras et me retourne doucement pour lui faire face.
- C’est vraiment ce que tu penses de moi ? Me dit il d’un ton sec visage assombrit. Betty-Lou il me semble t’avoir bien accueilli ! D’avoir été sympa avec toi ! Habituellement si je rigole c’est parce que ça fait du bien de décompresser de toutes les horreurs que l’on voit en intervention ! Sauf que ça tu ne sais pas ce que c’est puisque tu n’en as jamais vu ! Et je te le souhaite pas ! Oui je suis humain sous mon costume de super héros ! Je suis monsieur tout le monde alors oui pour ne pas craquer ça fait du bien des fois de rigoler ! Et non je ne cautionne pas la manière dont ils traitent les femmes !
Ethan hausse le ton et semble blessé par mes propos, c’est la première fois que l’on se prend la tête. Et si je le peine dans mes mots c’est peut-être bien qu’il tient à moi sinon il ne serait pas là à me supplier de rester.
- Je suis désolée je n’aurai pas dû m’en prendre à toi. C’est à eux que j’aurai dû leur en foutre plein la gueule. Je pense que vous ne savez pas ce que c’est d’être la seule femme de la caserne... puis je n’ai que vingt-deux ans.... ce n’est pas facile pour moi! Finissais je par articuler en sentant les larmes monter au coin de mes yeux.
Ethan pose sa main sur mon épaule puis il la retire. Son pouce passe sur les bords de mes paupières pour les chasser.
- Betty-Lou, ne pleures pas. Bien sûr que si j’imagine bien que ce n’est pas facile pour une jeune femme d’être entourée de mecs... et de subir leurs blagues stupides. C’est bien pour ça que je veille à ce que tu te sentes bien et de les reprendre lorsqu’ils dépassent les bornes ! Murmure Ethan en repoussant en arrière mes longs cheveux.
Sa main dans mes cheveux tire délicatement sur leurs racines ce qui m’envoie un frisson.
- Oui je sais Ethan, c’est bien pour ça que je t’apprécie. Tu es un homme super ! Mais tu vois bien que les trois quarts sont comme John et Tom ! Toute la journée ils me poussent à bout et me mettent au défi ! Ils me prennent aussi pour la bonniche ! C’est compliqué pour moi de vivre ça......
- Je comprends. Je veillerai à ça personnellement alors. Rentrons tu as froid et tu n’es pas habillée dit il en plaçant sa main dans mon dos.
- Je n’ai pas envie d’y retourner, est ce que tu peux m’amener mon blouson je vais rentrer.... bafouillai je.
- Non, viens s’il te plaît. On va retourner à l’intérieur. Si tu t’en allais ça leur donnerait le pouvoir de te blesser facilement. Il faut que tu apprennes à leur rentrer dedans ! À les emmerder et leur clouer le bec dit il en souriant.
- Merci Ethan, c’est gentil d’être à mon écoute....
- C’est normal je suis ton su... enfin je suis ton lieutenant. Je suis à votre écoute et je recadre quand c’est nécessaire ! Tu es très belle ce soir en tout cas. J’aime beaucoup me chuchote t-il.
Je rougis tout en le suivant à l’intérieur.
- Merci c’est flatteur ça. Toi aussi tu es bien ! Tu as sorti la belle chemise ! Très classe cher lieutenant.
Ethan passe sa langue entre ses lèvres, mon compliment semble lui avoir fait plaisir. Il est si beau !
Il me pousse gentiment pour m’inciter à revenir m’asseoir parmi eux.
- Hé ben vous en avez mis du temps ! Lance John hilare.
- C’est clair elle t’a taillé une pipe ou quoi?! S’esclaffe bêtement Tom.
Tu vas voir petit con qu’il ne faut pas me chauffer ! Je me saisis du verre à pied situé à ma gauche et lui balance l’eau à la tronche. Ce qui le refroidit systématiquement.
- Tu comprendras qu’il ne faut pas me provoquer ! Dis je en m’asseyant.
- Ça t’apprendras jeune merdeux ! Lance Oscar en pouffant de rire.
- Ça y’est ça t’a un peu rafraîchi les idées? Tes ardeurs sont calmées ??! Rajoute Ethan.
Fière de moi j’affiche mon plus beau rictus, je pense qu’il ne l’ouvrira plus de la soirée.
Les entrecôtes frites sont servies et nous mangeons silencieusement. Je tends la main pour attraper la carafe d’eau au même moment où mon lieutenant désire se servir un grand verre d’eau. Nos doigts s’effleurent.
Je prends un coup de chaud.
- Désolée ! Vas y! M’exclamai je.
Il me sert en première puis propose aux autres qui en voudraient avant de se servir lui même.
- Merci!
Oscar se lance dans des blagues. Lui et son humour on ne s’ennuie pas. Cet homme est une source de bonheur et d’humour communicative. Il a la joie de vivre avec sa bedaine et sa bonne humeur.
Et je pense qu’il cherche surtout à détendre l’atmosphère.
- Un pompier dit à sa femme : on va faire comme à la caserne quand je dis sirène 1 tu te déshabilles ! Sirène 2 tu sautes dans le lit ! Sirène 3 on y va pour la nuit ! Le soir venu il hurle : Sirène 1 elle se dévêtit ! Sirène 2 elle plonge dans le lit ! Sirène 3 et ils se mettent en action ! Après deux minutes d’activité sa femme hurle : sirène 4 ! Lui c’est quoi sirène 4?! Rajoutes du tuyau tu es trop loin du feu ! S’exclame Oscar.
Toute la table rit en cœur.
- Un homme bouscule une femme dans un hall d'hôtel, son coude heurte la poitrine de celle-ci. Gêné, il se tourne vers elle et dit :- Madame, si votre cœur est aussi doux que votre poitrine, je sais que vous me pardonnerez. - Monsieur, si votre sexe est aussi dur que votre coude, je suis dans la chambre 15. Continue t-il pour amuser la galerie.
Ses blagues sont nulles mais le ton qu’il emploie et la tête qu’il ajoute avec sont à mourir de rire. J’adore cet homme c’est un peu le papa de la caserne.
- Le viagra c'est comme l'enfer, Satan l'habite ! Raconte Oscar.
Nous éclatons de rire bruyamment jusqu’à en avoir mal au ventre et surtout jusqu’à que des têtes inconnues se tournent vers nous.
Je n’en peux plus, c’est tellement bête ! Mais que ça fait du bien de rire et d’être détendue.
Le mojito me monte à la tête après plusieurs verres, il est temps que je m’arrête car je commence à dire des bêtises et à être moins ennuyante.
Je rate ma cuillère à glace dont le contenu tombe sur ma tunique. Honteuse je m’essuie avec ma serviette.
- Bon petite virée boîîîîteeeeee de niiiiiiight !!!!! S’exclame Tom.
- Sans façon, je vais filer au lit déclare Oscar en se frottant le ventre après avoir bien mangé.
-
- Pas étonnant papi ! S’exclame John. Moi je te suis ! Ethan ? Betty ?
- Ça ira, je vais aller me coucher je commence à être fatigué confirme le lieutenant d’un signe de tête.
- T’es devenu moins fun mec ! Rétorque Tom. C’est Betty-Lou qui t’a fait changer ?!
Le beau blond lève les yeux au ciel avant de s’appuyer dos à la colonne qui se trouve derrière lui.
- Je suis mâture je ne sors plus en boîte...marmonne t-il.
- Ok comme tu veux lieutenant et toi ma belle ?! Demande Tom.
- Je pense que je vais être raisonnable et rentrer..... dis je en baillant péniblement.
Je titube jusqu’à Tom pour lui faire la bise.
Oscar, Ethan et moi sortons à l’extérieur. Je m’installe au volant de ma voiture et au moment où je tente de fermer la portière, Oscar la retient, sa paluche appuyée sur les gonds.
- Qu’est ce qu’il y a Oscar? Demandai-je.
- Tu n’es pas très sobre Betty! Je ne préfère pas que tu prennes le volant ! Me répond le cinquantenaire.
- Je t’assure que ça va , je suis bien !
- Écoutes Oscar ! Renchérit le bel homme. Donnes moi tes clés Betty sois raisonnable.
Je pose mes clés dans la paume d’Ethan alors qu’Oscar m’attrape la main pour m’aider à sortir de ma voiture.
Mon lieutenant verrouille ma voiture et enfouit mes clés dans la poche de ma sacoche.
- Je te ramène Betty-Lou? Me demande Ethan.
- D’accord.
Ethan m’ouvre la porte de sa voiture, je m’assois et m’attache toute grelotante. Il monte le chauffage et attrape à l’arrière un plaid tout doux dans lequel il m’enroule.
- Tiens ça te réchauffera !
Je souris sans répondre et tourne la tête contre la vitre. Je suis si intimidée de me retrouver uniquement avec lui et en même temps je suis détendue , je me sens bien.
Je ferme les yeux et petit à petit le sommeil m’emporte. Le plaid se soulève à intervalles réguliers. Mon souffle se fait paisible.
Un mouvement se fait autour du plaid, Ethan le remonte jusqu’à mon cou.
Cet homme est si attentionné, mignon dans ses gestes.
Je m’endors profondément. Ethan ne sait pas où j’habite alors il prend la direction de son appartement.
Lorsqu’il me secoue l’épaule, je ne parviens pas à me réveiller. Les vapeurs d’alcool m’ont complètement engourdie.
Le bel homme me soulève facilement et me porte comme une princesse. Je suis si bien dans ses bras, sentir la chaleur de son corps contre le mien encore frigorifié par le froid extérieur.
Son contact est léger, il me tient précautionneusement comme si il avait peur de m’abîmer.
Lentement il fait basculer mon corps pour me déposer sur un canapé ou dans son lit je ne sais pas trop.
Il retire le plaid qui m’entoure et me borde sous une grosse couette. Son coude surplombe mon buste tout en gardant une distance respectable. Je sens sa main effleurer ma joue.
Il a une manière de me caresser qui est d’une douceur incroyable.
Vers huit heures du matin, j’émerge ne sachant pas tellement où je suis.
J’aperçois Ethan qui s’est endormi sur le fauteuil inclinable juste en face de moi.
Je me suis donc endormie alors qu’un bel apollon me raccompagnait chez moi ? Sérieusement ?
Ethan a les traits détendus, je ne peux qu’admirer la perfection incarnée.
À ce moment-là il ouvre les yeux.
- Coucou me murmure Ethan du bout des lèvres.
- Salut dis je d’une voix faible.
- Je me suis permis de te ramener chez moi car tu t’étais endormie et tu avais vraiment froid.... s’exclame Ethan.
Je m’étire et m’assois au bord du lit. Il fait bon dans son appartement, la chambre est plutôt sympa et décorée avec goût.
- C’est gentil... je m’excuse de m’être endormie comme ça.... je dois avoir une mine affreuse !
- Non, rassures-toi tu es très bien me confirme Ethan en souriant.
- Tu n’as quand même pas dormi toute la nuit sur ce fauteuil ?! Dis je soucieuse. (Secoue la tête en pouffant) mais ce n’est pas du tout confortable..... j’ai vraiment honte de t’avoir piqué ton lit.
Je me lève laissant l’odeur de mon parfum sur son oreiller. Il aura un petit souvenir de moi.
Il me propose thé, croissants qu’il est allé chercher deux heures plus tôt.
Je m’assois avec lui pour prendre le petit déjeuner. Cela me plaît énormément de partager ce moment un peu plus intime qu’à la caserne mais très respectueux à la fois.
Je suis certaine que les autres mecs en auraient profité pour me sauter dessus. Je sais que c’est un homme de confiance.
- Merci dis je lorsqu’il remplit ma tasse d’un délicieux thé exotique.
- Et toi où habite tu ? Me demande t-il.
- À proximité de la caserne, une quinzaine de minutes. Mais je suis encore chez mes parents Ethan ! Je prendrai mon indépendance quand je me serais fais un peu de sous !
- D’accord, c’est vrai que tu n’as que vingt-deux ans ! Dit il de sa voix rauque.
Mince il l’a bien mentionné ! J’espère que mon jeune âge ne le dérange pas...
- Oui mais je ne suis pas une gamine, dès que je peux je le ferai ! Me défendai-je.
- Oh ce n’était pas un reproche Betty-Lou! J’ai su que tu étais mature et intelligente dès nos premiers échanges ! Pour moi l’âge n’a pas d’importance il faut juste qu’il y en ait là dedans me rassure Ethan. En dehors est-ce que tu fais un sport? Car j’ai vu que tu t’accroches pour les entraînements et que ce n’est pas évident pour toi....
- Ohhhh j’espère que ça ne me fera pas défaut.....mais oui je t’avoue que je n’avais jamais fais de musculation avant cela et ça a été très dur pour moi de monter sur la planche ! Si j’ai réussi c’est grâce à tes encouragements et à ma volonté pour leur clouer le bec. J’ai fais pas mal d’équitation (il sourit je me demande bien ce qu’il peut s’imaginer ! Mon lieutenant aurait-il des pensées coquines ?) et je suis une très bonne nageuse.
- Super tu sais chacun son sport ! T’inquiètes pas d’ici six mois ton corps va changer et tu supporteras mieux l’exercice ! Je te coacherai si tu veux.
Je rougis à ces paroles laissant mon esprit divaguer vers mes fantasmes.
- J’ai beaucoup de chance alors... laissai je échapper.
Mon lieutenant fronce les sourcils à cette révélation involontaire de ma part puis m’envoie un sourire à craquer et vraiment charmeur.
Je sais qu’il ne me regarde différemment de tout le monde, oui bon je sais il y a que des mecs à la caserne ce n’est pas ce que je voulais dire ! Mais son regard ne trompe pas, mon instinct féminin le détecte très bien et je pense qu’éventuellement je l’intéresse.
- Ahah également alors ! Lâche t-il en me faisant un clin d’œil.
Je tâte mes poches ne trouvant plus les clés de voiture, mon regard doux change en un air affolé.
- Que cherches-tu la miss ?
- Mes clés de voiture... je les avais dans mes poches hier ! Olala non pas ça ! Dis je inquiète ayant presque envie de pleurer.
- Détends toi c’est moi qui te les ai retiré pour ne pas que tu prennes le volant, tiens ! Dit il en les faisant tomber dans la paume de ma main. Je te raccompagne ?
J’enfile mon manteau et le suis à l’extérieur.
- Bon je tacherai à ne pas m’endormir cette fois m’exclamai je en bouclant ma ceinture.
- Ça serait bien oui, c’est un peu lassant de se faire la conversation à soi même ! Dit il ironiquement.
- Héeeeee! M’écriai-je avec une voix aiguë lui donnant un coup de coude.
Il se met à rire tout en mettant le contact.
Durant le trajet nous discutons, déconnons , il m’a pas mal taquiné aussi signe qu’il aime ma présence.
Je ne saurai pas comment décrire cela mais c’est rassurant d’être avec lui et une complicité est en train de naître entre nous. Je vais apprendre beaucoup de chose avec lui et ses six ans de plus.
Il se gare devant la haie de mes parents, un silence s’empare de l’habitacle, ce genre de silence embarrassant.
De longues minutes passent, les yeux dans les yeux. Dans les siens j’aperçois mon reflet, Ethan ne me quitte pas du regard. Ses pupilles brillent et sa bouche se dessine en remontant le long de ses joues. Je n’avais jamais pu l’observer de si près j’ai même l’impression que petit à petit il se rapproche.
Je le dévore des yeux comme lui est en train de le faire, mon cœur cogne dans ma poitrine je suis sûre qu’il pourrait quasiment l’entendre. C’est fou l’effet qu’il me fait ! De perdre mes moyens sous son regard chaleureux !
Son visage se rapproche, toute entière je me sens me raidir comme pétrifiée. Il est si près de moi puis ses lèvres viennent appuyer sur ma joue me donnant quelques frissons puis sur l’autre joue de manière classique.
- À demain Betty-Lou me chuchote t-il d’une voix suave quasiment sensuelle en se reculant.
Je reste bloquée quelques minutes en le regardant toujours.
- Euh oui ! À demain ! Bonne journée à toi lieutenant Varnier ! M’exclamai je avec un air timide.
Je tourne les talons, rougissant en me rappelant la sensation de ses lèvres qui m’ont embrassé la joue. Je ressens encore l’humidité de celles-ci. Je me sens complètement troublée de tout ce qui s’est passé depuis hier.
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