Le midi est là. C’est LE moment que tu redoutes le plus. Il te fait peur. Leur agressivité est décuplée et ils ont deux heures pour te tourmenter. Tu vois leur groupe. Mais eux aussi te voient. Ils arrivent vers toi. Que faire? Prendre tes jambes à ton cou? Ce qui leur montrerait que tu as peur? Ou ne pas bouger et feindre ne pas être touchée? Tu ne serais pas crédible, ce matin matin tu as pleuré devant eux. Tu regardes autour de toi. Tu repères une surveillante. Ta décision est prise: tu resteras à proximité tout le midi. Sauf que tu as négligé un détail: tu n’as pas encore mangé! Ce qui signifie que tu vas devoir te détacher de cette protection. Ta classe est d’ailleurs appelée. Pas le choix, tu dois y aller. Tu vas encore devoir subir leur méchanceté. Ils vont voler ta nourriture, le lancer de l’eau dessus… Tu passes au pointage histoire de ne pas avoir de problème avec la vie scolaire. Mais c’est hors de question de rester au self. Tu attrappes du pain et t’enfuies. Tu penses avoir au moins une demie heure de tranquillité. Mais tu te trompes. Il y a les autres...Les amis de tes harceleurs… Cette fois, tu n’as pas le temps de fuir. Ils viennent rapidement vers toi. Ils t’insultent à travers la cour. Tous les regards se tournent vers toi. C’est plus fort que toi, tu prends tes jambes à ton cou. Ce qui est une très mauvaise idée! Ils te poursuivent et ta fuite attise leur haine. La panique monte en flèche

Tu sais que cette fois ci les coups tomberont. L’un d’entre eux s’accroche à ton bras. Tu te débats, tu le frappes pour qu’il te lâche. Mais les autres te retiennent. Ils t'ont encerclé. Ils te menacent, tentent de te frapper. Tu arrives à esquiver la plupart des coups. Leurs menaces te font l’effet d’une multitude de flèches empoisonnées prêtent à te transpercer. Les insultes sont comme des couteaux remués encore et encore dans la plaie. Et leurs moqueries sont comme des brûlures. Quelqu’un arrêtera-t-il enfin ces personnes qui prennent tant de plaisir à te faire du mal? L'adrénaline monte. Tu ne resteras pas là, au milieu de ce groupe à subir. Sans réfléchir, tu fonces tête baissée. Tu les bouscules violemment , faisant tomber certains au passage. Ils essaient de te retenir mais tu te défends. Tu ne sais plus vraiment ce que tu fais. Tu es en mode automatique. Tu cours sans t’arrêter. Tu t’arrêtes. Tu regardes autour de toi. Plus personne n’est là. Tu te rends compte que les larmes coulent. Tu as du mal à te calmer. Tu ne comprends pas. La sonnerie retentit. Le grand retour des cours…

Tu pars chercher ton sac. Mais impossible de mettre la main dessus. Tu sais parfaitement pourquoi. Ils l’ont déplacé et caché. Ils l’ont déjà fait et ils ont recommencé. Tu décides de demander à la vie scolaire si quelqu’un l’a vu mais la réponse est négative. Une surveillante t’aide à le retrouver. Ils l’ont caché derrière un radiateur. Tu réalises soudain que tu vas encore arriver en retard. Affronter leurs regards pleins de haine… Tu réalises aussi que tu as cours avec ton prof principal qui adore tes harceleurs. Tu es sa bête noire.

Tu arrives devant la salle. La porte est ouverte. Le prof te voit. Devant tout le monde il te dispute, te fait un tas de reproches. Dont celui d’être constamment en retard. Mais tu ne peux en supporter davantage. Tu pars en courant. Le prof hurle mais tu es déjà loin. Dans un couloir, ta colère se déchaîne. Tu frappes tu hurles. Puis tu t’effondres. Tu pleures encore et encore. Quand cet enfer s’arrêtera-t-il?

Tu prends la décision de t’enfuir du collège.