Le deuxième pilier de la guérison : L'introspection (suite II)

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De l’intérêt de choisir ses pensées et de cultiver de bonnes croyances pour guérir définitivement.

Pourquoi transformer nos croyances ?

Pour reprendre la citation d’Einstein, qui affirme que « la folie c’est de faire tous les jours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », il est évident que pour projeter un nouveau film, il faut vous réécrire le synopsis. Il sera pratiquement impossible de transformer votre situation personnelle si votre discours intérieur ne change pas d’un iota.

Les croyances sont puissantes. Or, si elles sont toxiques, anxiogènes ou paralysantes, elles limitent votre champ d’action et se révèlent destructrices. Que vous le vouliez ou non, elles vous contrôlent. Comme elles sont tenaces, les ignorer ne suffira pas à vous en débarrasser. Si vous ne travaillez pas dessus, si vous ne les remettez pas en question, elles continueront à vous diriger, et pas de la meilleure façon.

Rappelez-vous ce que nous disent les neurosciences :

LES PENSÉES CRÉENT LA RÉALITÉ.

Si cela vous rend encore sceptique, je vous laisse réfléchir à tous les moments de votre vie où vous avez cru quelque chose et où cela est advenu. Je vous laisse vous rappeler toutes les périodes où vos pensées, et plus profondément, vos croyances, ont impacté votre existence, dans le bon sens, comme dans le mauvais, soit en recevant avec joie ce que vous désiriez le plus, soit en expérimentant à regret ce que vous redoutiez vraiment.

Si les pensées créent la réalité, nous comprenons que nous détenons un rôle dans notre existence. Plutôt que d’être spectateur, nous pouvons devenir ACTEUR. C’est quand-même une sacrée révélation que de se rendre compte que nous ne sommes pas à la merci de nos vies, comme le pense beaucoup de personnes, dont ma mère, pour ne citer qu’elle, mais, qu’au contraire, nous en sommes les PROTAGONISTES.

Pour reprendre les commandes de votre existence, avant le passage à l’action, il vous faut connaître la version du système d’exploitation interne sous lequel vous évoluiez au moment de l’apparition de vos troubles du comportement alimentaire. Pour mettre à jour ces croyances originelles, ces pensées racines, il va vous falloir un papier, un crayon et pas mal de temps devant vous, mais ces trois simples ingrédients suffiront à décrypter le programme qui vous dirige depuis des mois, voire probablement des années.

Pour illustrer mes déclarations et éclaircir ce travail d’introspection, dans quelques instants, je vais vous proposer de voyager dans mon ancien système d’exploitation et observer par vous-même à quoi ressemblaient mes croyances intimes au sujet de mon existence. Il est fort possible que, souffrant de la même addiction que moi, vous vous retrouviez dans certaines de mes déclarations et dans de nombreuses idées que j’entretenais à propos de moi-même.

Mais tout d’abord, je vais m’attaquer aux principales croyances qui sont entretenues par la société, le corps médical et les patients, au sujet de la boulimie et, plus généralement, à propos des T.C.A. En voici un extrait :

On ne guérit jamais vraiment de la maladie. On vit avec pour le restant de sa vie.

Guérir de la boulimie et des T.C.A., c’est très long. Ça prend du temps de guérir, beaucoup de temps.

C’est un combat de tous les jours, une bataille acharnée et, parfois, perdue d’avance.

C’est trop difficile de changer. On reste accroc à la bouffe toute sa vie.

Chacune de ces déclarations, prononcées régulièrement, sont autant de croyances limitantes qu'il vous faut éliminer dès à présent. Elles sont d’autant plus inutiles qu’elles sont décourageantes et sclérosantes pour quiconque démarre ou est déjà engagé dans un processus de guérison. Si vous voulez réussir, je vous conseille fortement de ne pas vous fier à ces pensées négatives. D’ailleurs, j’aime beaucoup cette prière qui est énoncée à chaque début de séance chez les alcooliques anonymes :

« Seigneur, donne-moi la force de changer les choses que je peux changer, d’accepter celles que je ne peux pas changer et la sagesse de faire la distinction entre les deux ».

La dernière partie de cette déclaration est très importante et je vais en appeler à votre sagesse intérieure et à votre discernement pour apprendre à reconnaître les croyances qui vous aident, de celles qui vous enfoncent. Cela va être essentiel dans votre quotidien. Pour entériner mon propos, je vais reprendre ici les paroles du Docteur Joe Dispenza, un médecin américain spécialisé dans les neurosciences. Voilà ce qu’il préconise :

« Croyez au diagnostic, pas au pronostic »

Il a raison. Vous souffrez d’une maladie aujourd’hui identifiée et reconnue, mais les traitements sont aussi divers que variés, tout comme que les résultats. Et j’ajouterais que, même s’ils existent des exemples qui valident ces croyances limitantes, comme le fait que la guérison soit longue ou que certains ne n’en sortent pas complètement, nous ne pouvons affirmer que ces vérités pour unetelle ou untel concerneront toutes les personnes souffrant de la maladie. Votre cas à vous sera peut-être complètement différent. Alors ne vous concentrez pas sur ces idées néfastes et tournez-vous vers la possibilité que, dans votre cas, les choses vont s’avérer différentes, plus faciles, plus rapides et avec un résultat absolument parfait. Rappelez-vous qu’une croyance, qu’elle soit positive ou négative, n’est jamais une vérité, mais, qu’en revanche, elle détient un énorme pouvoir sur vous. Alors autant sélectionner celles qui vont vous tirer vers le haut. Vous aurez tout à y gagner.

Comprenez bien que ces croyances ont, pour certains, une utilité. Certains malades, moi la première, s’en sont servis d’excuses pour demeurer dans le statu quo. Pendant longtemps, j’ai agi comme bon nombre de patients hésitants à s’investir dans un processus de guérison et j’ai utilisé ces croyances limitantes pour justifier mes échecs et ne pas persévérer.

Je disais : « Je ne m’en sors pas, oui, mais vous comprenez, c’est normal, c’est trop long et trop difficile d’obtenir des résultats. Et en plus, on reste dépendant de cette addiction à vie. Alors à quoi bon ?»

STOP !

Vous seul êtes les maîtres à bord de votre embarcation et vous seul pouvez choisir de son orientation. Votre guérison vous appartient et ne ressemblera à aucune autre. Vous pouvez d’ores et déjà décider de ce que vous allez y attacher comme croyance. Vous pouvez décider que la réussite de votre objectif adviendra dans un temps raisonnable et qu’elle sera définitive et complète. Aujourd’hui, je suis intégralement guérie de la boulimie. Je ne suis pas en rémission, je suis complètement sortie de ma relation de dépendance à la nourriture. Je suis LIBRE. Entièrement libre. Pour moi, aujourd’hui, la boulimie c’est du passé. Et cela le restera jusqu’à la fin de ma vie, car j’en ai décidé ainsi. J’ai balayé toutes les croyances toxiques et je les ai remplacées par de nouvelles, beaucoup plus optimistes.

Choisissez de devenir plus fort que la réalité existante. Inspirez-vous de personnages comme Barack Obama. Croyez-vous qu’il a été évident pour lui d’accéder au prestigieux poste de Président des États-Unis ? Non, mais il a réussi. Comment ? En se détachant des croyances limitantes qui lui disaient que, dans un pays ayant connu la ségrégation raciale, un Noir n’aurait jamais aucune chance d’y arriver. Pourtant, il l’a fait. Il s'en est tenu au disgnostic (aucun Noir n'a jamais été élu à la présidence des Etats-Unis), mais a délibérément ignoré les prédictions pessimistes.

Alors, répétez-vous : YES, I CAN !

Je vous propose dès à présent d’investiguer les grandes lignes de votre dialogue interne. Je vous invite à repenser à ce moment où votre vie s’est écroulée pour la toute première fois, même si ce n’était qu’à l’intérieur de vous et que personne ne s’en est rendu compte à l’époque. Je vous suggère de noter sur un calepin les pensées qui ont surgit de vous au cours de cette période. Prenez le temps d’observer les émotions qu'elles vous procurent, les ressentis qu'elles déclenchent. Si vous réussissez à identifier les croyances qui vous dirigent depuis si longtemps, vous détiendrez la matière première sur laquelle vous allez pouvoir travailler.

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