Une Branche de Laurier Rose
Sa mort fut la plus étrange de toutes.
La plus lente qui soit, mais également la plus rapide. La plus douloureuse et à la fois la plus indolore. Comme une brûlure si chaude qu'elle semble glacée. Comme lorsqu'une lumière éteinte brusquement, continue de briller encore un peu à nos yeux avant de disparaître. Pourtant, il ne la sentit pas. Je doute qu'il s'en soit aperçu. Je doute même qu'il ait compris ce qui lui arrivait. De toute manière, il n'en aurait pas eu le temps.
Il avait coulé au fond. Tout au fond. Et il avait touché le sol, sans bruit. Puis, comme s'il s'était relevé après un long sommeil, il était remonté.
Sauf qu'il ne dormait pas. Il ne dormait plus. Il flottait à la surface, paisible.
Des vibrations firent onduler l'eau.
Une jeune fille tapait frénétiquement sur la paroi de verre. Elle tentait de le faire bouger.
C'était inutile. Il ne bougerait plus.
De grosses larmes salées roulèrent sur ses joues rosies et s'écrasèrent lourdement sur le sol.
Soudain, comme par magie, il disparut. Il semblait qu'il s'était transformé. Devant ses yeux. Ebahie, elle s'approcha plus près. À l'endroit où gisait précédemment son poisson, s'épanouissait une fine branche de laurier rose.
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