Mouvement 1: Sombre souvenir
Assise sur le banc glacé d’une aire de repos , toute seule comme toujours, je fixe droit devant moi sans réellement prêter attention à ce qui se dresse devant moi. Je perçois la vie comme des taches un peu floue comme quand on a la vue brouillée par les larmes. En ce doux mois de juillet, je m’oblige à vivre en ayant toujours ce manque dans tout mon être qui me fait frissonner sans que je puisse mettre un nom dessus .
Quelque chose de bien plus grand que moi m’écrase de tout son poids , je ne le vois pas mais pourtant je sens que ce qui m’arrive ne dépend pas uniquement de moi . Ce n’est peut être que ce sentiment de solitude qui me pèse… C’est comme si l’univers m’avait envoyer un signe lorsqu’un couple visiblement très heureux, s’approcha pour me demander de les prendre en photo. Je prends donc le téléphone de la jeune femme et je me prépare à prendre une photo et sur l'écran du téléphone s’affiche les visages souriants et complices des deux amoureux . Je prends la photo rapidement pour ne pas montrer mon trouble et je lui rend son téléphone puis ils me remercient .
Ma mère vient à ma rencontre avant que je n’ai eu le temps de soupirer avec un chocolat chaud , j’en bois une gorgée et j’essaye de rendre mon sourire le plus crédible possible . Je mange quelques madeleines pour que ma mère ne continue pas de me harceler pour que je mange et qu’elle me laisse un peu tranquille. Je remonte dans le car avec mon livre et ma tablette à la main puis je m’assois à ma place qui se situe au milieu du car près de la fenêtre. Ma mère me rejoint quelques minutes plus tard avec des magazines tout juste acheté. Elle me regarda et chuchota :
-Tu vas abîmer tes yeux tu lis beaucoup trop ma chérie
-A ce que je vois toi aussi tu vas lire … Enfin si on peut appeler ces ragots de la lecture
-Oui mais au moins les auteurs de ces ragots comme tu dis sont encore vivant , contrairement à ton Victor Hugo.
Puis elle continue de parler mais je ne l'entends plus , je vois juste ses lèvres bouger et elle ne se rend même pas compte que je ne l’écoute plus , je suis dans cette situation depuis toujours je crois. Après plusieurs longues minutes , le car fini enfin par démarrer , ma mère a fini par tomber de fatigue. Je sors un calepin de mon sac et je commence à écrire un nom sur la première page pas n’importe lequel : le mien.
Je commence à écrire sans vraiment réfléchir on verra bien vers quoi mon esprit va se diriger . Le seul moment on je ne peux jouer la comédie ou mentir c’est lorsque que j’écris , c’est la règle, c’est ma règle . Tel est ma vérité , tel est ma vision du bien et du mal : Les mots*.
*Autobiographie publiée par Jean-Paul Sartre en 1964
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