rebelle adolescence

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Les fêtes de Noël approchaient et, comme tous les ans, elles se dérouleraient à Chartres chez Mamie Rose. Lorsqu’elle était plus jeune, Elise adorait ces fêtes familiales, les retrouvailles avec ses cousins, les interminables parties de cache-cache dans la vieille demeure bourgeoise … Il régnait en ces lieux un parfum de mystère, celui des temps jadis, d’une vieille aristocratie aujourd’hui éteinte.


Mais désormais Elise avait grandi. Du haut de ses 16 ans, elle estimait avoir mieux à faire pendant les fêtes que de venir s’enterrer dans cette ville pourrie de Province ! Ses potes avaient prévu une méga teuf pour le jour de l’an et au lieu de s’éclater, elle serait là à écouter radoter ses vieux sur la décadence de la société moderne et son manque de valeurs morales … Heureusement Paul-Henri, son cousin serait là. Tout comme elle, il s’inscrivait dans une mouvance anarchico-gothique et abhorrait les principes réacs que voulaient leur inculquer leurs parents.

A l’inverse de leurs cousines, tous deux se demandaient souvent comment ils avaient pu naître dans une famille si éloignée de ce qu’ils ressentaient vraiment. Ils se sentaient tellement peu à leur place. Pourtant, il allait falloir sourire, s’extasier devant les toiles de maîtres de Mamie Rose, remercier chaleureusement tante Jeanne-Marie pour le rosaire, chapelet ou autre bondieuserie qu’elle ne manquerait pas de leur offrir, comme tous les ans.


 Elise fut interrompue dans ses pensées par la voix de sa mère. Ils étaient arrivés ! Elle descendit de voiture et ne put que constater que rien n’avait changé depuis sa dernière visite : immuables le jardin à la française, la statue de l’angelot qui surplombait la fontaine de marbre blanc. Quel ennui ! Cécile, la gouvernante, les attendait sur le perron. Elle les conduisit à leurs chambres où ils purent déposer leurs bagages, puis les invita à rejoindre la salle à manger où une collation leur avait été servie. Elle leur expliqua que Mamie Rose, fatiguée, s’était retirée pour une courte sieste mais qu’elle ne manquerait pas de les rejoindre pour le souper. Quant à Monsieur Charles, Jeanne-Marie et leurs enfants, ils n’arriveraient que le lendemain.


  « Et Merde, Paul-Henri n’arrive que demain …. J’vais passer toute une soirée à m’faire chier toute seule dans ce musée à la con » pensa Elise. Prétextant une migraine, elle demanda l’autorisation de se retirer elle aussi. Parvenue à sa chambre, elle se laissa tomber sur son lit et, sans en avoir vraiment conscience, laissa errer son regard au quatre coins de la pièce. Ici non plus, nulle transformation. Chaque meuble, chaque draperie, chaque bibelot était là, bien gentiment à sa place. Elle ferma les yeux, bien décidée à laisser ses rêveries l’emmener loin d’ici, bien loin d’ici.

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