V. Le voyage

Paul se demandait ce qu’il faisait dans ce train.

Des enfants déambulaient dans le couloir, en criant. Des pelles et des sceaux remplissaient les porte-bagages.

Le wagon accueillait de nombreuses familles en ce début d’été, à destination des plages bretonnes pour qui les vacances scolaires commençaient et cela lui rappelait douloureusement que lui était seul.

Il avait acheté, en ligne, un billet aller-retour pour la journée, l’après-midi même où il avait rencontré Sandra sur son pallier, avant son départ.

Il n’avait pas loué de chambre d’hôtel pour la nuit à Brest, il verrait comment les choses se passeraient sur place et il pourrait toujours changer son billet de retour, s’il devait prolonger son séjour.

Il avait déposé la veille Noir et Blanc à la garderie pour animaux domestiques de son quartier.

Son train était parti à l’aube de la gare Montparnasse et il devait arriver à Brest autour de midi.

Pour son retour, il avait réservé le dernier train Brest-Paris de la soirée.

Le paysage défilait derrière la fenêtre et il était agréable, d’un beau vert changeant sous le soleil d’été.

Les villes du Mans, de Rennes ou de Guingamp étaient traversées trop vite pour pouvoir admettre les connaître ; peut-être reviendrait-il un jour les visiter, seul ou accompagné.

Juste avant d’arriver à sa destination, la vue de sa fenêtre s’ouvrit sur une grande baie, bleue et ensoleillée. C’était magnifique ! Il ne s’attendait pas à un si beau spectacle.