La petite mort d'Eugénie De la Motte (concours Maupassant, AMOPA 2017) Partie 1

Une minute de lecture

Au manoir des De la Motte, XVIe siècle...

 « La discipline vaut toutes les autres bonnes manières du monde, ma fille. » Marta avait répété ces mots, encore une fois. Encore une fois avec un calme extrême. Encore une fois, la future duchesse Eugénie avait tenté de dissuader sa mère de lui faire apprendre ce poème : Chant royal de l'arbre de vie de Guillaume Dubois. Encore une fois, sa mère avait gagné, elle gagnait toujours de toute façon. La voix de la duchesse n'était jamais sèche, elle ne haussait jamais le ton. Elle donnait simplement ces ordres à sa fille avec une telle détermination, que l'on savait immédiatement qu'on était dans l'obligation de s'y plier.

 Et Eugénie se retrouvait toujours dans la même situation : gênée, tête baissée, à fixer ses pieds. Elle restait dans cette position pour pouvoir pleurer sans que la Duchesse ne la voie, au risque sinon, de se faire sermonner. Car sa mère n'aimait pas les pleurs, synonymes pour elle de faiblesse. Et si elle l'avait vue, Eugénie aurait encore eu droit à une autre phrase fétiche de sa mère : Les larmes sont faiblesse, et une future Duchesse ne doit jamais en faire preuve. Il est vrai qu'Eugénie n'avait jamais vu sa mère pleurer. En était-elle même capable ? se demandait souvent la jeune fille.

 Oui, puisqu'un jour elle pleurera, elle pleurera ce jour là et tous les autres qui suivront, mais sa fille ne la verra pas.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 6 versions.

Vous aimez lire Quetzal Rim ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0