Partie 6
Au manoir, de nos jours....
Arrivés à destination, les deux amis firent la connaissance d'Alicia De la Chapelle l'une des descendantes de la famille de la duchesse Marta :
- La marquise Aurore De la Chapelle était la sœur de la duchesse Marta De la Motte. A la mort d’Eugénie, c'est elle qui reprit les biens de la famille, expliqua-t-elle aux garçons après qu'ils lui aient expliqué ce pourquoi ils étaient là. - On aimerait aussi savoir ce qu'est devenue la mère d'Eugénie après la mort de sa fille, demanda Jérémy.
- Vous voulez des informations sur Eugénie, ou sur sa mère ?
- En réalité... on ne sait pas trop ce qu'on cherche. On veut juste le plus d'informations possible sur les De la Motte, précisa Damien.
« Je vois. Le problème, c'est que je n'ai pas le temps de vous dire tout ce qui pourrait vous intéresser : je dois m'occuper des visites guidées. Mais je crois que vous trouverez tout ça dans la bibliothèque du manoir. Venez, je vous y emmène ! proposa Alicia.
-T'as vu ça, c'est immense ! s'émerveilla Damien en parcourant la pièce du regard.
- Imagine un peu si on devait lire tout ça avant la fin de l'année !
- Sachant que nous sommes en Novembre, ça va être compliqué.
Jérémy s'avança devant les rayonnages et laissa ses doigts frotter la tranche des livres tout en lisant les titres.
- Ah je crois que j'en ai trouvé un ! s'exclama Damien qui s'occupait du rayonnage d'en face.
Les deux garçons allèrent s’asseoir au bureau qui trônait au milieu de la bibliothèque et Jérémy fut surpris en le reconnaissant :
-C'est la table où était assise Eugénie dans mon rêve !
- Tu es sûr ?
- Certain ! Allez, regardons ce livre.
Une petite heure plus tard....
- Non, il n'y a rien d'intéressant.
- Attends un peu Jérémy. Peut-être que ça...
- Ça ne sert à rien de savoir que la duchesse tenait des journaux intimes pendant son adolescence, toutes les filles font ça !
- Peut-être, mais ça nous serait sûrement utile de mettre la main dessus, se défendit Damien avec un sourire de victoire
Jérémy était sceptique, mais, poussé par l'enthousiasme de son ami, il chercha lui aussi les fameux journaux. Pendant des heures, ils fouillèrent dans tous les recoins, du plus petit au plus improbable. Mais ils ne trouvèrent rien. Jérémy désespérait :
- Je pensais que je n'avais pas fait ce rêve pour rien. Qu'il avait un sens, un but, un message à me transmettre. Qu'est-ce que j'ai pu être débile de croire ça ! s'énerva-t-il.
Il souleva l'encrier de son coude et celui-ci fit un tour sur lui-même puis, le haut du bureau se souleva.
- Je les ai trouvé, les journaux, ils sont dans le bureau.
Les deux garçons les feuilletèrent. Au fil des pages, ils découvraient qu'Eugénie avait eu un amant avec lequel elle eut un enfant. Elle avait caché toute la vérité à sa mère et à son conjoint, accouchant seule dans sa chambre deux mois avant sa mort. Elle avait confié son bébé à une de ses servantes et s'était finalement suicidée en avalant du poison.
Mon enfant, je ne peux supporter de vivre ainsi et décide, en ce jour du vingt novembre 1830, jour où j'ai appris le décès de mon père, de me donner la mort. Si, par chance, tu tombes un jour sur ces journaux, tu reconnaîtras que tu es mon fils grâce au médaillon d'argent que je t'ai laissé. Mes initiales y sont gravés. Je t'aime Georges, mon fils.
Eugénie De la Motte.
Les deux adolescents restèrent sans voix un long moment après la lecture de cette lettre révélatrice. Ce médaillon que Jérémy avait jugé sans grande valeur venait de lui révéler que du sang noble coulait dans ses gênes. Lui, l'enfant d'une famille plus que modeste, au bord de l'effondrement financier. Mais Jérémy et Damien ignorait encore que, dans la même pièce qu’eux, dormaient depuis des siècles un énorme trésor. Parviendraient-ils à y mettre la main dessus pour sauver l’avenir financier de la famille de Jérémy Motte ?
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