Dies Lyncis 04 Tertème Phénière

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Elle

Dragonale 88:14-3

« Dragon nous instruira et nous montrera la voie que nous devons suivre ; Loup te conseillera et gardera ses yeux de fumée sur toi ; ton ombre sera son ombre ; ta famille sera la sienne. »


Cela faisait moins d'une semaine que j'étais arrivée, le Tertème Phénière ; le mois consacré à Phénix, l'une des quatre grandes Déitées de ce monde, avait commencé et j'étais toujours autant évitée ; mise à l'écart. Même si aucune représentation n'avait pu voir mon épaule durant la cérémonie, la rumeur selon laquelle je portais le sceau de l'apostat d'une autre spiritualité s'était répandue comme une traînée de poudreuse et m'avait d'emblée placée au plus bas de l'échelle sociale. Ça ne m'aurait pas dérangée si j'avais eu droit à l'attention qui allait généralement de pair avec ce statut. Au lieu de ça, où que j'aille depuis mes premiers cours, les conversations tournaient autour de ma présence, de mes origines ainsi que de mon histoire. Tout le monde était curieux de moi. Le sentiment d'être l'un des animaux enfermés dans les enclos de mon cours de bio-zoologie spirituelle m'avait traversé l'esprit à de nombreuses reprises. Plusieurs représentations s'étaient intéressées à moi, le temps d'en apprendre plus que ce qui courrait déjà, mais aucune d'entres elle ne restaient, une fois les informations obtenues.

C'était une chose de caresser le museau d'une chèvre tri-cornue, s'en était une autre de la faire s'asseoir à sa table.


Même au sein de la tour de Loup, on m'évitait soigneusement. Seules quelques filles, se trouvant dans le même dortoir que moi, me montraient un semblant de sympathie, tant que nous nous trouvions derrière les portes de notre chambre, au-dehors, j'errais seule. Ne pas avoir d'amis était une habitude, à la Manticore, mon absence de lien m'avait rendu la vie difficile à plusieurs niveaux, j'avais été la fille sans Esprit, personne ne s'intéressait à mon ennuyeuse vie trop studieuse et j'avais pris plaisir à leur rendre la pareille. Ici toute fois, j'étais autre chose. L'apostasie était et restait encore aujourd'hui, la marque de la honte ; la flétrissure d'une âme ; une profonde abjection et la pire peur de tout croyant. Même si mon tatouage venait d'ailleurs, le fait que je sois une étrangère ne leur donnait qu'une raison de plus pour m'exclure de leurs cercles et de la société.


J'avais osé espérer que la spiritualité de Dragon serait plus ouverte que mon ancienne patrie, seulement l'être humain étant ce qu'il est, la peur de l'inconnu restait ancrée dans nos gênes. Ils finiront par s'habituer à moi. Ce n'était qu'une question de temps avant que je ne fasse partie du décor où qu'un autre événement ne les intrigue plus que ma présence. Jusque là, je participais à chacune des messes du crépuscule depuis mon arrivée et ce, peu importe la charge de travail ou ma fatigue. Si je voulais me faire accepter, ma dévotion pour Dragon devait être sans faille, une heure de mon temps tous les jours n'était pas cher payé.


Ce fut avec cette pensée que je regardai à nouveau le parchemin contenant mes horaires de cours de la semaine, tandis que je m'apprêtai pour mon premier cours de la journée en enfilant mon uniforme,un chemisier blanc opaque glissé dans une jupe bleu marine, couleur des étudiants du saint-siège, tombant sous mes genoux cintrés à ma taille, ainsi qu'une large ceinture nouée de tissu noir, représentant mon appartenance à la spiritualité de Loup. L'hiver encore bien présent, surtout dans les hauteurs, m'invitait à enfiler la veste brodée au cœur d'un loup hurlant. Même après m'être apprêtée, mon reflet dans le miroir de la petite penderie attenante à mon lit me déplaisait, tant par mon front trop large que par mes rondeurs; une plainte tandis que j'abandonnai l'idée de me sentir belle pour mon premier cours d'Alchimie. Le souvenir de ces yeux sombres me revenant, alors même qu'il n'avait plus quitté mes nuits.


Je soupirai une dernière fois en me regardant, avant de vaporiser un parfum de mon propre cru, à base de fleurs de mûrier et d'une pointe de sauge avant de rassembler les affaires nécessaires à son cours. Je fis rentrer dans mon sac, le moindre livre que celui-ci pouvait contenir, ainsi qu'un nombre bien trop important de plumes ; de calames et de parchemins. Mon paquetage terminé, je tentais même d'y faire rentrer un manuel parlant des élixirs oubliés des lacs de montagnes de l'est des terres, bien qu'il soit sûrement inutile. Une fois cela fait, je portais certainement vingt kilos de livres sur mon épaule quand je remarquais en grimaçant, l'heure déjà avancée. Pestant contre moi-même, j'entrepris de me traîner, de la tour de Loup jusqu'à la salle d'Alchimie, au cinquième étage du donjon.

La coursive ouest, donnant sur ma tour, fourmillait de représentations et de nombreux prêtres, ce qui me permit de passer assez inaperçue pour prendre le petit escalier menant au premier étage, destiné aux jeunes gens entamant le parcours du choix. Dès mon arrivée à l'étage, j'aperçu le grand escalier à vis traversant l'ensemble du donjon jusqu'au dôme d'astronomie. Je n'avais plus qu'à monter, chargée comme une mule, les quatre grandes volées de marches qui me séparaient de ma destination.


C'est en me maudissant pour ma bêtise que j'arrivais enfin devant la porte du cours tant attendu, l'épaule garrottée par le poids de ma charge, dont la lanière choisit justement cet instant pour glisser de mon épaule, me faisant perdre l'équilibre, la plupart de mes affaires déjà à moitié éparpillées sur le sol. Je me voyais déjà basculer le nez le premier sur le sol dur et froid, quand un bras solide me retint, empêchant la catastrophe de justesse. La poigne de mon sauveur m'emplissait d'une douce chaleur inconnue et me tint encore quelques instants ; un murmure de basse profonde m'atteignant avant même que j'eusse le temps de me retourner pour le remercier


 « Faites attention, mademoiselle Torner, je serai désolé de ne pas vous voir assister à mon premier cour pour une maladresse » Je fus agréablement étonnée d'entendre quelqu'un accentuer mon nom à la perfection. Sa main me lâchant enfin le bras, la chaleur disparu dès le contact rompu. Il se baissa sur mes affaires, ses longs cheveux sombres lâchés effleurant le sol, tandis qu'il attrapait mon livre sur les plantes des lacs de montagne, la surprise étincelant dans ses yeux, avant de me le tendre.


 « intéressant choix de lecture » furent les derniers mots qu'il m'adressa sur un ton doux, avant de rentrer en classe pour débuter son cours. Depuis ma cérémonie du choix, je ne l'avais qu'entraperçu de loin, souvent à l'heure du souper, l'avoir aussi près de moi me chamboulait, surtout quand il troquait sa tenue cardinalice contre un beau costume entièrement noir. Il me faisait apprécier sa silhouette athlétique pendant que je traînai à ramasser le reste de mes livres.


Une fois entrée, je découvrais curieusement le lieu, plutôt grand, les murs remplis de multitudes d'étagères de bois et de pierres, sur lesquels était posés des bocaux de toutes sortes ainsi que des dizaines d'herbiers ; le mobilier spartiate ne consistait que du strict nécessaire à l'apprentissage. M'installant à l'une des nombreuses tables d'études, au plus proche d'un grand chaudron. L'odeur exaltante de la mixture qui y bouillonnait me déstabilisa en me paralysant sur place. Sa couleur rouge nacrée ne me disait rien ; je me targuai pourtant d'excellentes notes en alchimie, du moins, dans mon ancienne spiritualité. Les fragrances alléchantes de la préparation me firent inhaler un peu plus ce parfum entêtant, la voix de mon professeur s'éleva, plus froide et cassante qu'elle ne l'avait été tout à l'heure, détournant mon attention du chaudron.


 « Aujourd'hui, nous allons continuer notre travail sur diverses potions et philtres nécessaire à nos cérémonies spirituelles. Qui peut me dire ce qui se trouve dans ce chaudron ? » Cherchant la réponse à son interrogation, je me promis d'aller chercher la totalité des livres sur le sujet des potions cérémonielles spécifiques au Dragon, quand ses yeux sombre s'attardèrent un moment sur moi, me faisant perdre tous mes moyens. « Personne ? - le soupir dans sa voix m'atteint comme un coup de poing dans l'estomac – si je vous dis philtre d'obédience, cela vous parle-t-il déjà plus ? » La connexion se fit dans mon cerveau à ces mots, l'odeur enivrante liée à sa description me firent penser à une potion aussi connue à Manticore. J'en avais appris la théorie à l'époque, bien que je la pensais argentée et non rouge nacré.


 «Primordial Nolan ? - dis-je timidement, consciente que j'attirai par le même temps, toute l'attention de la classe – c'est de l'agapifictae ? Je ne l'ai pas reconnu tout de suite à cause de sa couleur. » Voilà des mots que j'aurai pu éviter, si j'avais tourné ma langue dans ma bouche. Crotte de bique. Pour ma défense, si j'en avais besoin d'une, la braise au fond de ses yeux ne me facilitait pas la concentration, pire encore, je m'abrutissais en m'enfonçant un peu plus encore.


 « Je ne remets pas vos qualités d'Alchimiste en cause – balbutiai-je – à Manticore, l'agapifictae est argentée et non rouge, l'un des ingrédients doit différer entre les deux spiritualitées, si nous en faisons la liste, je suis certaine que nous pourrons trouver l'inconnue du tableau, attendez, le sang de pégase, la racine de camomille, la valériane, le - ». S'il ne m'avait pas arrêté à ce moment-là, j'aurai donné la fin de la liste, les dosages ainsi que son temps de préparation et sa complexité, heureusement, il était intervenu à temps, même si j'avais eu droit à quelques chuchotements dont les « rentre chez toi » étaient les seuls mots intelligibles qui en ressortait.


 « L'ingrédient qui diffère, mademoiselle Torner, ce trouve être la plante que représente notre déitée spirituelle. Au Dragon, celle qui lui donne cette merveilleuse couleur rouge ce trouve dans les jardins de la tour, vous avez très certainement dû les remarquer à votre arrivée. Pour Manticore, si je ne m'abuse, la couleur argentée vient de petites fleurs aux pétales d'argent, en forme de cloche et ressemblant fort à du muguet, dites-moi si je me trompe ? » Il avait raison, bien sûr, mais le ton plus doux de sa voix à mon égard ainsi que le léger sourire qui s'était momentanément égaré sur ses lèvres bloquaient les mots dans ma gorge. Je me posais la question sur son étonnante connaissance des préparations d'autre spiritualitée ; la seule chose que je pus lui offrir, fut une vive dénégation de la tête avant de marmonner «mormori », ce qui se trouvait être le nom de la petite fleur. Par la suite, il apprit au reste de la classe, que l'agapifictae n'offrait son potentiel d'absolution qu'une fois sanctifié par le Primordial de la Déité d'une spiritualité et que, sans cela, ce n'était rien de plus qu'une potion offrant l'obéissance de celui qui le boit à petite dose et paralysante si on en prenait trop.


 « On peut aussi là trouver sur les étalages de riches marchands au travers du territoire. Quelqu'un sait-il pourquoi ? - demanda-t-il en baladant son regard dans la pièce avant de vriller ses prunelles sombres aux miennes – vous avez la réponse à me donner ? » J'avais effectivement la connaissance de ce fait, pourtant sa nature me laissa rouge de gêne ; hésitante.


 « Les.. marchands -commençai-je mal à l'aise – les vendent comme potion dévoilant la vérité de l'âme. Elle a un parfum particulier pour chacun d'entre nous, sensé nous révéler l'odeur de – à ce stade de mon discours je ne savais pas si j'allais m'enterrer dans le sol ou sauter par l'arche-nêtre – du lien de notre âme. C'est une utilisation moins connue et invalidée, ce qui explique pourquoi on ne la trouve pas dans la catégorie « âme » des livres, mais seulement dans « cérémonie.» » Je me tus, enfin presque mortifié car j'entendais au loin des ricanements qui, si je n'étais pas là depuis longtemps, m'était déjà devenu familiers. Les traits de Tyler, un grand blond aux regards provocateur de deux ans mon cadet et membre de ma propre représentation, m'apparurent désagréablement. Dans un autre scénario, je me serai tourné vers lui pour donner à son groupe ma façon de penser, ce qui faillit arriver, si ce n'est que mon voisin de table, un jeune homme d'Ours, corpulent et gentil au regard de vache nommé Franck m'arrêta d'en mon élan. C'était le seul ici avec lequel j'avais échangé agréablement plus d'une fois depuis mon arrivé, notre intérêt commun sur la flore de ce monde avait donné un coup de pouce certain à une possible amitié naissante.

 « ils n'en valent pas la peine – me chuchota t-il penaud – plus tu commences à les chercher, plus ils t'ennuient. » Comme toutes les brutes, ils finiraient par se lasser si je ne montrais aucun signe de blessure. Jusqu'où allaient-ils aller, là était une autre question, plus sombre. Mon attention ne s'attarda pas longtemps sur lui pour revenir se fixer sur le Primordial Nolan qui s'absorba dans la contemplation du breuvage, non loin de moi.


 « Je vous offre à tous la possibilité d'augmenter votre note à mon cours d'un demi-point. L'un après l'autre, vous nous direz ce que vous sentez exactement. Cela me permettra peut-être d'être le précurseur d'une nouvelle théorie sur cette potion, qui sait. » Quelques rires incertains fusèrent dans la salle, bas et peu nombreux. Le Primordial Nolan n'était pas le plus réputé pour son humour, de ce que j'avais compris. On me l'avait décrit comme froid et insensible, son manque de patience semblait plus reconnu que sa tendance à faire des blagues. Jusqu'à présent je ne reconnaissais aucun de ces aspects dans l'homme qui me faisait face, bien au contraire.


Sa demande d'ailleurs me laissa grimaçante et perplexe, j'avais clairement envie de refuser ce pauvre demi-point, bien que les possibles huées des loups présents ne m'obligent à répondre ou ne trouvent matière à brimades dans mon refus. Attirée comme je l'étais par ses yeux sombres, je ne pouvais être sûr que le parfum embaumant la pièce n'était pas celui qu'il me suscitait. Avait-on le moyen de connaître sa propre odeur ? L'envie d'inventer quelque chose me traversa l'esprit, pourtant l'idée de mentir à mon Primordial, même par omission, me déplaisait, surtout qu'il se trouvait certainement être un grand homme de magie, je le pensais capable de déceler le vrai du faux ; le mensonge ne figurant pas parmi mes talents, je ne comptais pas faire étalage de mon incompétence devant lui.

Chacun de mes camarades tentait d'être précis sur les fragrances à leurs nez, différentes fleurs furent évoquées, quelques odeurs herbacées également, certains notifiaient le café, d'autres l'orange. La réponse la plus inattendue vint de l'une de mes camarades de représentation, assise à ma droite, menue avec un air de lutin blond et de grands yeux gris, mentionnant le mélange peu conventionnel du foin, de la menthe avec un soupçon de « bonbon pour Pégase parfum pomme ». L'hilarité générale s'estompa une fois que le Primordial s'arrêta devant moi, dans l'attente de ma réponse. Baissant la tête, je jouais avec le nœud de tissus formé par ma ceinture, cherchant à m'apaiser d'un mouvement répétitif quand, après quelques secondes de ce manège, j'exhalai une bouffée de ce parfum délicieux en soupirant

 « Je sens – marmonnais-je peu encline à me dévoilé- l'odeur apaisante d'une forêt de pin, un peu de musc aussi, une fragrance d'herbier, une note de vanille ainsi qu- qu'une odeur de-d'un feu.»
Dans ma tête, ce feu ressemblait d'avantage à un feu intense qui me dévorait de l'intérieur, mais l'instinct, autant que j'en avais, me poussais à m'abstenir de cette précision. Relevant à nouveau la tête, les joues rosies par l’exercice, il vrilla sur moi ses deux onyx au fond desquels une flamme de colère dansait. Avait-il compris que je décrivais son odeur ? Qu'est ce qui pourrait le mettre en colère sinon cela ? J'étais occupé à me ronger le sang pour savoir quoi faire face à sa colère, mais il finit par soupirer en ce détournant de moi, ce qui fit baisser mon rythme cardiaque à un chiffre plus décent.

La petite représentation à l'air de lutin me fit un grand sourire espiègle avant de me montrer Franck du menton


 « Alors, entre toi et Deschènes, c'est officiel ou vous comptez y aller doucement ? Au fait, je m'appelle Angie, si tu ne le savais pas déjà » Sa petite voix flûtée me plongea dans une interrogation perplexe, qui ça et qui ? Franck ? Je remarqua alors son air contrit et j'eus même cru le voir se renifler le bras, action que je ne compris pas tout de suite, avant de voir son sourcil brûlé du petit déjeuner. Avec effroi, une idée me vint. Pouvait-il sincèrement penser que je décrivais son odeur ? C'était absurde, même si je le connaissais sûrement plus que mon Primordial, il était clair pour moi que je ne parlais pas de lui. Non ?


Notre première discussion me revint alors, sur sa passion pour les pots pourris ainsi que de la cueillette, c'était trop éloigné de ce que je sentais pour lui ressembler, mais assez proche de ce que j'avais décrit à mon professeur pour pouvoir correspondre. Des commérages comme celui-ci n'allaient pas m'apporter un excellent soutien pour faciliter mon intégration, pourtant Angie semblait fort contente d'entamer une discussion avec moi à ce sujet, je ne pouvais pas démentir son propos, tant mes joues roses et mes yeux brillant montraient clairement que j'étais troublé. Je savais très bien pourquoi et par qui j'étais dans cet état, mais j'en garderai précieusement la mention pour moi seule.


Notre Primordial nous fit commencer la préparation des ingrédients nécessaire à la confection du philtre d'obédience et, les gestes m'étant des plus familiers, je laissais mon esprit divaguer, créant un décor de toute pièce sur un fond de forêt de pin au début de l'automne et à la nuit tombée. Dans un mauvais roman d'amour, je glisserais mes doigts dans de longs cheveux de jais, rêvant à la sensation que son toucher me procurerait, goûtant des lèvres fines qui, dans la plus innocente des coïncidences, ressemblait trait pour trait à celle d'un certain Primordial. Le même qui, assis derrière un bureau en bois lourd et usé, me regardait toujours, ses yeux d'ombre brûlants fixés sur mon âme.

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