Dies Lyncis 01 Quartème
Lui
Dragonale 19:5-8
Sanglier dit à Ours :
« Ma force me suffit car elle s'accomplit dans ma faiblesse, aussi j'aide les faibles à devenir forts et par le don de mon être Dragon les unira en procurant à la terre, la paix qu'ils chérissent »
J'avais passé ces derniers jours à mettre le clergé sur une piste frauduleuse après le nouvel incident dans la cathédrale. Faire fuir la jeune femme avait été la meilleure chose à faire, aucun soupçon ne pouvant se porter sur elle sans preuve. Je n'avais entendu personne l'incriminer et cela m'avait soulagé au-delà de toute mesure. Pourquoi protégeai-je à ce point la jeune femme, ça je n'osai pas m'en avouer la raison , mais ce qui était certain, c'est qu'elle était à l'origine, d'une manière ou d'une autre, des événements surnaturels qui était arrivé. Si je n'en comprenais pas l'origine, même après avoir épuisé les livres de la bibliothèque, je pouvais au moins la protéger des conséquences qui lui tomberont dessus si jamais les prêtres se rendaient compte de quoi que ce soit. Ce n'était de toute façon pas un mensonge de plus qui allait changer quoi que ce soit pour moi, mais je préférais la garder de toutes éventualités.
Je l'avais d'ailleurs entraperçu, à plusieurs reprises, dans la bibliothèque, plongée dans des livres sur la spiritualité, les mêmes que ceux que j'avais feuilletés, un mois plus tôt. Ne l'ayant pas vu participer à ma dernière messe, intentionnellement ou non, je m'interrogeai sur sa connaissance des événements, pourtant je redoutais de l'interroger. Ce n'était pas un sujet à aborder, entourés de monde et je manquais clairement d'assurance quant au maintien du monstre si nous nous retrouvions tous les deux, seuls.
Il me rappela, une fois encore, la douceur de ses joues entre mes doigts, la tendresse dans son regard vif et le désir que je ressentais à l'avoir si proche de moi. Je n'avais pas le droit d'avoir ce genre de pensées. Pourtant, quand la cathédrale avait été plongée dans les ténèbres, son odeur enivrante m'hypnotisant, j'avais bien failli l'embrasser. Ce fut grâce à ma vision nocturne que j'avais remarqué les traits anormalement sombres laissés par mes mains, l'urgence de la situation primant sur mon désir, j'avais réussi à ne pas nous embourber dans un marécage de problèmes. J'entendais parfois des rumeurs sur certains professeurs ayant des relations avec des représentations, c'était pourtant hautement prohibé par la spiritualité. Si le Pape fermait les yeux, pour une raison que j'ignorais, il ne pourrait pas être aussi clément si cela se passait sous son nez. De toute façon, comment aurait-elle réagit ? Bien sûr, je la voyais me regarder, je n'étais pas aveugle, mais ses grands lacs turquoises restaient un mystère, les pulsations erratiques de son rythme cardiaque pouvaient avoir plusieurs sens. Je lui faisais peut-être peur, après tout, je n'étais pas connu pour être gentil, ni avenant.
Soupirant profondément, j'admirai momentanément la vue de la grande arche-nêtre de mon bureau, donnant sur les hautes montagnes aux pics éternellement enneigés. Je finis par me résigner à aller ouvrir à mes premiers élèves de la journée. Après sept ans, je me rendais compte, un peu plus chaque jour, que je n'aimais pas donner cours. Je n'avais pas la patience nécessaire d'apprendre quoi que ce soit, surtout à certains de ces imbéciles ignorants, présents grâce aux donations à la spiritualité ou à leurs familles.
J'aimais ma matière. L'alchimie nécessitait d'avoir des connaissances et de la rigueur, autant qu'un grand pouvoir magique. J'avais d'ailleurs bien plus de patience pour un philtre de quatorze heures que pour la moitié de mes élèves. Une fois les portes ouvertes, je plaçais à coté des tables, des seaux remplis de cadavres de vipères carminées tricornues, des bocaux contenant des cocons de chenilles nivéennes ainsi que des sacs entiers de valériane, me venant des serres qu'entretenait Élise. Les rictus dégoûtés que je voyais ce former sur les visages de plusieurs de mes représentations me firent déplorer par avance le gâchis d'autant d'ingrédients pour leurs apprentissages. Son odeur balaya la moindre mauvaise humeur, la cascade bouclée de sa crinière rousse m’apparut, l'image de mes doigts glissés dans ses boucles ne dura que le bref instant précédant ma vue de l'horripilant Deschènes. Pour mon grand déplaisir, elle avait choisi de se mettre en groupe avec cet impotent. Même si j'avais conscience que cela se terminerait à la fin du mois, la jalousie débilitante que je ressentais à les voir si proches ne m'aidait clairement pas à maintenir le calme du monstre.
Une fois que les groupes de trois furent installés, je leur énonçais à tous le travail qu'ils avaient à se répartir, durant la matinée.
« Vous avez trois tâches à effectuer durant les trois prochaines semaines. Si certains d'entre vous possèdent un peu plus de mémoire qu'un moineau , vous reconnaîtrez dans les bocaux placés devant vous, l'objet de votre dernier cours avec la Primordiale Moreau. Pour ceux dont l'attention est proportionnelle à leurs capacité neuronales, ce sont des cocons. La tâche de l'un d'entre vous sera de le les évider et d'en récupérer la soie. Le processus se trouve à la page soixante-trois de votre manuel. Si les ailes se sont déjà développées, utilisez les étaloirs mis à votre disposition dans le fond, pour y épingler les papillons, si ce sont des chenilles, réservez les dans un bocal propre. » Chacune des tâches étant notées, je leur indiquai que tous finiraient par avoir fait les trois pour pouvoir entamer la préparation de leur potion respective et parmi le seul groupe qui m'intéressait un tant soit peu dans cette classe, c'était une autre de mes représentations, la jeune Angie Bennets, qui l'obtint.
« La seconde tâche consiste en la fabrication d'huile essentielle de racine de valériane. Avec les quantités fournies, vous devez pouvoir en faire un flacon chacun. J'attends également de vous que vous récupériez l'hydrolat produit. Les explications vous sont fournies page trente et un du manuel d'herboristerie. Dans le cadre de l'exercice ou simplement parce que je suis d'un sadisme généreux aujourd'hui, que vous retiriez minutieusement chaque petit pétale de valériane et à les conserviez que vous retiriiez minutieusement chaque petit pétale de valériane et les conserviez. Faites bien attention à les récupérer à la base » Les pétales ne leurs serviraient à rien dans le cadre de la création de l'agapifictae, mais je m'en servais pour mon remède mensuel et je m'avouais apprécier la vue de mes élèves, munis de loupes oculaires et de pinces à épiler, surtout quand ce fut Deschènes qui se désigna pour cette partie.
« Pour ceux qui effectueront la troisième tâche aujourd'hui, sachez que j'ai été clément en vous mâchant le travail, ce ne sera peut être pas le cas chaque semaine alors sentez vous chanceux. - durant mes premières explications, j'avais fait mon possible pour ne pas la regarder, occultant jusqu'à son regard posé sur moi. Seulement, à présent qu'il ne restait plus qu'elle dans son groupe, je ne pouvais plus éviter l'eau turquoise de ses yeux brillants, réchauffant jusqu'au ton de ma voix – à côté de vos tables, vous trouverez des seaux contenants des vipères carminées tricornues. Vous devrez les ouvrir, récupérer et trier l’entièreté de leurs organes dans des contenants séparés, broyer leurs colonnes vertébrales pour en faire de la poudre et, si jamais vous n'en avez pas assez, je tiens à récupérer les peaux parfaitement nettoyées et mises à sécher. » La dernière tâche était parfaitement inutile, je n'avais aucun besoin de peaux de serpent, du moins pas de celle-ci, cette partie du travail étant la moins longue, je ne voulais pas de bavardages durant mon cours et les tâches que je venais de leur confier me garantissais une matinée de paix à pouvoir me concentrer sur mon propre travail.
Pendant les premières heures, j'essayai de me concentrer sur les documents sous mes yeux, listes de notes et autres rapports d'élèves à transmettre. Je relus pour la quatrième fois la même ligne de note, que je cédai à la tentation de regarder où elle en était en me baladant parmi les bureaux, tout en montrant un intérêt de façade pour le travail, médiocre de la plupart d'entre eux. Secrètement, j'avais espéré que ses talents dans ma matière ne s'arrêtaient qu'à la théorie, un visage écœuré face à du sang m'aurait aidé à convaincre la bête de la sortir de notre esprit. Les nombreuses têtes tranchées, dans son seau, délestées de leurs crochets gardés dans des fioles, ainsi que les contenant remplis d'organes, soigneusement étiquetés, m'apprirent qu'en plus d'être intelligente, elle savait se débrouiller et le faisait avec une précision minutieuse. Je devais être le seul imbécile sur terre à trouver belle, une femme recouverte de déjections et de sang de serpent. Pourtant, la voir ainsi, ses jolis sourcils roux froncés, son petit nez plissé, une moue concentrée sur ses lèvres tandis qu'elle finissait de nettoyer le poumon trachéen de sa vipère, me la rendait encore plus désirable. Seul son rythme cardiaque m'indiquait qu'elle avait conscience de ma présence. Me sentir près d'elle ne semblait toutefois pas la gêner, ce qui me ravit, car si cela n'avait tenu qu'à moi, j'aurai pu la regarder faire toute la journée enfin, jusqu'à ce que le monstre prenne le dessus et qu'il lui arrache ses vêtements tachés de sang.
Par Dragon ! Il ne manquait plus que ça. Je n'avais certainement pas besoin de son aide pour avoir ce genre d'idées, j'attendais cependant des moments plus propices qu'une classe pleine pour les laisser occuper mon esprit. Décidément, ce monstre ne ressentait aucune once de pudeur. Malheureusement pour lui, me voir déambuler dans la salle avait donné l'idée, habituellement complètement farfelue, aux élèves que j'étais disposé à répondre aux questions qu'ils me poseraient, ce que je fis avec soulagement, autant pour calmer les ardeurs du monstre que pour m'éloigner de la présence enivrante de la belle.
Les élèves estimèrent que mon laxisme du jour leur permettait de se relâcher envers leurs tâches et chuchoter entre eux, je fus même tenté de les laisser faire, après tout, s'ils souhaitaient de mauvaises notes, ça les regardait, mais la présence de Deschènes auprès d'elle ainsi que le bras qu'il posa nonchalamment sur ses épaules, me fit réagir à un tout autre niveau. La jalousie de les voir si proches me mit en colère. Accentuée par l'irritation de ressentir une telle émotion, mon agressivité fut telle qu'un grondement irrépressible naquit dans ma voix imposant le silence ainsi qu'un retour aux tâches prévues, et ce sans aucune interruption. Le silence et leur éloignement m'aidèrent à me maintenir à peu près calme jusqu'à la fin du cours. La cloche de fin de cours en soulagea plus d'un, à commencer par moi. Les voir déguerpir en un grand bazar désordonné ne plut qu'au monstre. La voir s'arrêter, même un instant, avec de l'inquiétude dans les yeux me chamboula. Je la sentais voulant s'approcher, se retenir, avancer à nouveau, abandonner son geste en continuant à me fixer avec ce regard si doux. Je crus même voir le changement dans son regard quand elle s'engagea, bien décidée vers moi. Son groupe d'amis, dont Deschènes faisais partit, vint la chercher en l'emmenant loin, détruisant le moindre signe d'apaisement qu'elle avait pu susciter en se souciant de moi. Il me semblait évident qu'en sa présence, la bête manquait de la moindre jugeote. L'intensité de ses émotions influait désagréablement sur mes humeurs et mettait à rude épreuve mon self-control. En l'état, je me trouvais dans l'incapacité d'aller déjeuner en salle de représentations, alors quitte à utiliser mon temps, autant que je tente de canaliser le trop-plein de rage du monstre qui remuait, mal intentionné, au fond de moi.
Le monstre tournait dans sa cage quand j'eus fini, au bout d'une heure le nettoyage de la salle. Les activités manuelles et physiques m'aidaient, en général, à me canaliser. Cette colère qui bouillonnait, provenant en partie de mon âme, m'empêchait de penser clairement. J'allais sortir pour m'aérer l'esprit, tant pis pour mes cours de l'après-midi, les représentations ne seront que plus heureuses d'en être dispensées à la faveur d'un temps d'étude. Après avoir réussi à me décider sur une marche à suivre, plutôt simple, j'appelai à moi l'un des serviteurs de l'éternel, qui m'avait été assignés à mon entrée comme professeur et Primordial. Une gobeline du feu de Dragon apparut devant moi, se coulant d'une ombre de la pièce, je ne l'a reconnu qu'une fois son visage face à moi, ses petites dents jaunes découvertes en un sourire.
« Le loup a appelé celle-ci, celle-ci est venue. Que peut-elle faire pour le Loup ? » Me demanda Silmi, sa voix grêle m'irritant plus que d'habitude. Je ne l'avais pas appelée spécifiquement, mais c'était mieux ainsi. La gobeline à la peau carminée se distinguait à mes yeux grâce à la canine en moins, elle a été la première à mon service, je lui faisais bien plus confiance qu'à la majorité des personnes présentes ici. C'était aussi la seule qui se permettait de m'appeler ainsi.
« Réquisitionne un prêtre de magie et donne-lui ceci – j'écrivis une courte note, informant le clerc qu'il était demandé pour chapeauter une après-midi d'étude silencieuse. - quand tu lui auras donné ça, tu iras également prévenir l'archiviste O'Neil que je serai indisponible pour le reste de la journée. » J'eus beaucoup de mal à ne pas grogner chacun de mes mots, seule ma conscience m'obligea à ne pas la terroriser, plus que nécessaire. Elle disparut dans un nuage vermeil, après m'avoir assuré de la rapidité d'exécution de son travail et je pus enfin me mettre en marche. Il me fallait trouvé Sêbb, la seule fois où je n'étais pas arrivé à me calmer moi-même il avait utilisé le don, très utile, sur les émotions que Sanglier lui avait offert et m'avait tiré in extremis, d'une très mauvaise situation, en calmant ma rage avant même qu'elle n'éclate. Si je m'étais promis de ne jamais avoir à lui demander de m'aider, c'était avant de me rendre compte que je n'arriverais pas toujours à contenir les émotions du monstre.
Tout en priant pour qu'il ne soit pas occupé à donner un cours, je descendis les escaliers à vis du donjon, jusqu'au troisième étage, ses appartements se trouvant à l'opposé de la tour pontificale. L'étonnement et la joie de me voir à sa porte furent rapidement remplacés par un air plus sérieux quand il m'invita à entrer
« Dit-moi, tu sens la colère comme si tu avais pris un bain dedans, vêtements compris. Je ne crois pas t'avoir jamais vu dans cet état. Tu dégages une telle aura de fureur que s'en est presque étouffant. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? » Sêbb était déjà le Primordial de Sanglier depuis plus de quinze ans, quand j'ai pris le poste de professeur, il avait développé ses capacités d'une main de maître en devenant l'un des meilleurs empathes du territoire et était, depuis longtemps et ce sans regard envers notre différence d'âge, l'un de mes seuls amis. Mais à la différence entre l'événement qui avait soudé notre amitié, autour de notre secret et maintenant, c'était qu'à l'époque, moi seul avais été en colère.
« Une représentation m'a mis trop en colère – dis-je sourdement sans pouvoir réprimer le grondement dans ma voix – peux-tu te contenter de cette information et m'aider ? » Je ne voulais pas mentir ouvertement à mon ami, mais s'il m'interrogeait, je m'y contraindrais. Mes sentiments pour ma représentation ne regardaient que moi et ce n'était qu'un sujet de plus que je devrai cacher à tous.
« Je vais t'aider bien sûr – me dit-il sur un ton amical – Je te croyais en cours jusqu'à dix-huit heures comme Amélia ? En tout cas, tu as de la chance, car je comptais partir d'ici une heure ou deux. Ta main ? » Dès que nos mains furent jointes, la paume de Sêbb s'illumina d'un beau vert sapin, sa magie m'enveloppa comme une brise me caressant les joues, allongé dans une prairie parsemée de milliers de plans de sauge, ma colère disparaissant, emportée par un vent léger de printemps.
« J'ai pris mon après-midi. Tu t'en vas ? - finis-je par lui demander, une fois que le monstre eu cessé de s'agiter en rongeant les barreaux de sa prison – Tu ne reviens pas tout juste de vacances ? Il cessa le flux d'énergie, en s'avachissant essoufflé sur l'un de ces nombreux fauteuils tout en me faisant un clin d’œil.
« J'ai reçu une missive étrange de ma sœur, elle m'a fait demander sans aucune précision. Ce n'est pas tout à fait inhabituel de sa part, nerveuse comme elle est, mais c'est très loin alors j'ai été obligé de prendre congé. Heureusement que Liam me devait un service. Si c'est pour une bêtise, je serai certainement rentré au prochain Dies Lyncis, le temps de faire la route jusqu'à chez elle. Mais j'ai quand même pris deux semaines, surtout pour le faire enrager un peu.»
« Tu veux que je j'aille chercher Amélia ? Elle va être triste si tu ne la préviens pas de ton départ. » Maintenant que j'étais plus calme, je pouvais bien le taquiner un peu, surtout que j'étais le seul à être assez proche d'eux pour me le permettre. Je le regardais rougir ; sourire, ses yeux fixant un point invisible, luisant de tendresse.
« Non surtout pas – ria-t-il – si tu vas la déranger pendant son cours, c'est elle que je vais devoir calmer, et tu m'as déjà épuisé à toi seul. Ne t'en fais pas, elle m'en voudra un peu, mais une semaine ce n'est pas trop long - il approfondit le regard qu'il porta sur moi en fronçant les sourcils, sa voix perdant un peu de sa bonne humeur – Je ne sais pas ce qui t'a réellement mis dans cet état, seulement mon pouvoir n'est pas un efface-mémoire, tu le sais. Tôt ou tard, ce qui t'a énervé pourra recommencer, alors tu ferais mieux de trouver une meilleure manière de te contrôler. »
« Tu veux dire, une autre manière que d'utiliser mon grand ami à des fins curatives ? Tu es plutôt efficace, je pourrai m'y habituer » Ma pirouette le fit rire, ce qui fut suffisant pour nous faire changer de sujet, le temps qu'il mette en ordre ses affaires, on discuta plus légèrement. Deux heures plus tard, après un au revoir simple et une promesse de rapporter des gâteaux pour Amélia, il s'en allait, me laissant seul avec mes réflexions. J'avais déjà eu le même raisonnement que lui, il me fallait une solution plus durable que celle dont j'usai jusqu'à présent, je ne pourrai pas éternellement compter sur sa magie.
Le monstre ne m'avait pas habitué à être ainsi. Pendant longtemps, il n'était resté qu'une ombre dans mon âme, une boule de nerfs et d'émotions négatives, uniquement présentes pour gâcher un peu plus ma vie, les soirs de pleines lunes. Tout était différent maintenant qu'il s'intéressait à elle, ses émotions changeaient ; devenaient plus complexes, il voulait quelque chose. Ce n'était plus seulement mon problème. Il devenait un danger pour quelqu'un d'autre que moi.
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