Pepi To AKA : Germaine - "Un java ou un tango"

2 minutes de lecture

Nous voilà partis, chacun avec son levier, boitant dans la neige qui commence à fondre. Par inadvertance, je jetais un coup d’œil vers l’arrière. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que l’extrémité du maneton traçait un sillon ondulant entre mes empreintes de pas. Il en était de même pour mes compagnons d’infortune, ahanant dans le froid matinal tout autour de moi. Cela ne semblait guère les importuner. Je décidais de remédier quand même au problème. Le boule de manipulation du levier s’opposa d’abord à la manœuvre mais finit par céder avec un Plop ! de bon aloi. Au moment où je jetais le levier de vitesse au loin dans la neige, je compris mon erreur. Mon régime alimentaire de ces derniers jours comprenait trop peu de riz et ce qui devait arriver, arriva. Entre mes empreintes s’étirait une maintenant longue ligne jaune.
On m’y reprendra, tient, à participer à une soirée FF en pleine montagne, dans une boite de nuit gay fréquentée par des mécanos !

Après le dîner, vers deux heures, chacun regagna son poste d'observation.
- Victoire ! Nous avons foutu leurs échelles parterre !
- Prouuuut ! Flebelelele !
- D’ici, les corps et les têtes descendent jamais en même temps !
- Et avec ma pince chauffée à blanc, je prends les cailles sous les cotes de mouilles !
- Ouvrez l’œil. Ils pourraient revenir… dans ce brouillard… C’est qu’ils sont rusés…
- Hé, ho ! Laissez pas refroidir l’huile !
- On dit qu’ils ont une arme secrète terrible…
- Oui ! Et qu’en plus on voit rien venir…
- Aïe, aïe, aïe… Justement, on voit rien venir…
- Il n’y a pas un grand machin sombre, par-là ?
- … et parfois, en même temps, je leur zille le grigri !
- Vous n’entendez pas comme un grincement ?
- Probablement un gars qui grince des dents parce qu’il serre les fesses…
- Crouiiiik !
- Cette fois, je suis sûr, j’entends !
- Tout ça c’est de faux bruits pour nous faire craquer…

Le changeant mois de mars était arrivé, et avec lui l'enivrement du printemps, joyeux pour les jeunes, mélancolique pour ceux qui déclinent. De toute façon je m'en tamponne, je suis climatisé. Dehors il peut faire le temps qu'il veut, je suis à l'abri.

Ce serait même assez peinard si une plume déplumée venait pas me briser les noix pour écrire des trucs auxquels je pige que dalle. Bah, aligner des mots n'a jamais tué personne... Quoique...

La peur les tenait recroquevillés silencieusement à leur place ; chacun semblait pressentir que quelque chose de terrible allait survenir. Entre deux créneaux de pierre, apparaissait une tête, essayant de percer le brouillard et ses dangers cachés. Cela ressemblait à une crémaillère s'étirant sans fin tout autour du château. Quand la roue de bois crantée commença à rouler sur le haut du mur, son axe perdu dans la brume, le craquement nous fit trembler jusqu’aux os. Une après l'autre, les têtes casquées éclatèrent comme des pastèques trop mures...

300 mots maximum et il ne bougea pas.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire La Plume Déplumée ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0