Chapitre 54 : Un petit goût de paradis

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Ally

Il y avait peut-être quelque chose dans l'air, ce soir-là. Nous étions à Cork, troisième étape de notre périple irlandais. Le centre de la ville était très joli, avec les quais arborés, les passerelles, les immeubles anciens. Nous n'y avions fait qu'un petit tour, juste Jenna et moi, après le déjeuner. L'étape était courte : une nuit seulement avec le concert ce soir. Puis nous partirions pour le nord-ouest, avec Galway en ligne de mire.

Etait-ce parce que juillet étalait ses dernières langueurs ?

Que, ce soir, le groupe joua dans une petite salle, avec un public très amateur ? Qu'il y eut beaucoup d'interactions avec les spectateurs ? Que la chanson No man's land fut reprise en chœur par tous, au point que les garçons la firent durer plus que prévu ?

Ou était-ce parce que je sentais Stair totalement en phase avec le groupe, avec le public, très à l'aise sur toutes leurs chansons, prenant un plaisir évident à jouer ?

Ou peut-être encore parce que je le trouvais si beau, sous les projecteurs...

Toujours était-il que je lui avais sauté dessus à peine nous étions de retour dans la chambre. Comme une affamée découvrant enfin un garde-manger bien rempli.

Stair

- Baby... Que... Attends... Faut qu'j'me douche... Chuis en sueur, là...

- M'en fiche. Et d'abord, j'aime bien quand t'es en sueur...

Je levai un instant les yeux au plafond, mais Ally m'attrapa bien vite par le t-shirt pour m'embrasser et je n'eus plus le temps de penser à la douche. On fit quelques pas cahin-caha, puis on bascula sur le lit. Je me retrouvai couché sous elle, alors que son baiser se faisait plus passionné et que ses mains couraient déjà sous mon t-shirt. Elle avait l'air affamé.

Je la laissai faire un instant, pour me remettre de l'effet de surprise et pour la laisser décider, puisqu'elle semblait bien savoir ce qu'elle voulait, la coquine. Mes vêtements se retrouvèrent vite à terre et une fois nu, Ally s'assit à califourchon sur mes cuisses. Elle portait ce soir-là une jupe fluide et un t-shirt qu'elle avait acheté dans une boutique avec Jenna, à Dublin, avec des petits moutons rigolos.

Elle caressa lentement, presque lascivement, mon torse tout en me fixant d'un regard aigu. Il y brillait une flamme passionnée, presque dangereuse, au milieu de ses iris bleutés. Puis ses mains abandonnèrent leurs caresses pour qu'elle puisse retirer son t-shirt et faire glisser sa jupe. Elle apparut alors avec ses jolis dessous bleus que j'aimais bien, ceux avec une dentelle fleurie que je trouvais très jolie. J'y glissai les doigts :

- Hum... Baby... T'as p't-être de l'appétit, mais t'es à croquer aussi...

Pour toute réponse, elle me bâillonna d'un baiser langoureux et si j'avais encore eu le moindre doute sur ses intentions, je pouvais être certain d'une chose : j'avais intérêt à assurer. Et pas que sur scène, dans le lit aussi. Et tant pis si la nuit était courte... On dormirait dans le bus demain.

Ally

Nous avions connu, déjà, quelques nuits passionnées, quelques nuits où le sommeil n'avait pas été au rendez-vous. Et ce soir-là, à Cork, ce fut encore le cas. Après notre première étreinte que j'avais menée de bout en bout, Stair m'avait retournée et plaquée sur le lit pour le deuxième round. Il avait bien compris que je ne me contenterais pas d'un petit câlin tendre pour m'endormir.

Et surtout, que je n'avais pas sommeil du tout, et qu'en revanche, j'avais très envie de lui.

On prit quand même une douche, en plein milieu de nuit, à une heure totalement indue. Une douche crapuleuse, forcément. Et qui eut aussi le bénéfice de calmer quelque peu nos ardeurs. Alors que je me glissais sous les draps, après avoir remis un peu d'ordre dans la literie, que je regardais Stair sans m'en lasser, laissant courir mon regard sur son torse musclé, j'eus une pensée pour Snoog qui nous gratifiait régulièrement du récit de ses exploits nocturnes. On allait peut-être le battre, cette nuit.

Le regard de Stair, sur moi, était à la fois doux et amusé. J'y décelai cependant une trace de fatigue. Il s'allongea près de moi, m'enlaça. Sa peau était douce, chaude, parfumée de la douche. J'en fermai les yeux et savourai son étreinte. Mes bras entourèrent son torse, mes jambes s'enroulèrent autour de ses hanches. Je me sentais apaisée et bienheureuse, comme flottant sur un petit nuage.

Sa main passa dans mes cheveux, ses doigts s'amusèrent avec mes boucles, comme il aimait tant le faire. Là aussi, je savourai. Il déposa un baiser sur mon front, mon nez, puis un léger sur mes lèvres. Je ronronnai comme une jeune chatte.

Stair

Ally ne m'avait pas laissé le moindre répit en début de nuit, mais malgré la fatigue que je sentais poindre, je n'avais pas l'intention d'abandonner la partie. Et même si, après notre douche, elle se fit douce, calme et câline, j'avais bien en tête de lui offrir un dernier vol vers le paradis avant de dormir vraiment.

Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il était et je m'en fichais totalement. Comme à son habitude, Ally avait certainement programmé le réveil de son téléphone pour qu'on soit à l'heure au petit déjeuner - et surtout, qu'on y soit avant Snoog. C'était un petit jeu qui l'amusait beaucoup, alors qu'il ne manquait jamais de la titiller sur nos nuits, voulant tout savoir. Il plaisantait pareillement avec Jenna, mais il me semblait bien qu'il y prenait plus de plaisir avec Ally et le faisait plus souvent avec elle.

Alors qu'elle se blottissait contre moi, m'enlaçait comme elle le faisait toujours, je continuai mes petites caresses dans ses cheveux, quelques baisers doux et apaisants sur son visage. Rien de tentateur, rien d'excitant. Juste de la tendresse. Mais si ma main droite s'amusait avec les boucles de sa chevelure, la gauche, en revanche, alla chercher d'autres boucles pour s'amuser tout autant.

La douche nous avait fait du bien. La peau d'Ally était toute douce, tendre, fraîche. Mes doigts glissèrent entre ses cuisses, effleurèrent ses lèvres gonflées avant de trouver naturellement le petit bouton de son plaisir. Elle poussa un léger soupir, à mi-chemin du gémissement. "Hum, hum, ma belle... T'en voulais, tu vas en avoir...", songeai-je avec amusement et attendrissement.

Durant un petit moment, mes doigts caressèrent juste ses lèvres humides, son petit bouton, sans chercher à l'exciter. Puis l'un se glissa plus loin, plus profond. Elle se cambra, ses ongles se plantèrent dans mon dos, sa plainte mourut dans mon cou. Je continuai sans relâche, explorant d'un, puis de deux doigts, ses replis intimes.

Puis elle gémit mon prénom et là... Je perdis toute raison.

J'abandonnai notre étreinte pour plonger mon visage entre ses cuisses et goûter avec délice et un rien d'avidité à cette fleur délicate que j'aimais tant et tant parcourir. Les plaintes d'Ally décuplaient mon ardeur et ma gourmandise et quand elle décolla, dans un cri absolu, j'en ressentis une puissante vague de bonheur.

Et je m'endormis là, dans ses fragrances délicieuses. Avec, moi aussi, un petit goût de paradis sur les lèvres.

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