Chap 25 : en route, mauvaise troupe.
En file indienne nous avançons dans cet espace. D'un commun accord? j’ouvre la route du convoi, suivi de Victor calé dans mes pas, les filles puis leur père. Les flammes des bougies dansent sur les murs. La nervosité gagne la troupe quand un courant d’air facétieux souffle.
- Vite, protégeons nos bougeoirs si nous ne voulons pas nous retrouver dans le noir, s'écrie Victor sur ses gardes.
- Cette partie n'est pas drôle, chouine Laura tout à coup inquiète.
- Ne t'en fais pas ma chérie, papa veille.
- Ouais mais si un dragon surgit, tu feras comment pour nous protéger, râle Julie.
- Ils ne sont pas tous belliqueux, tempère Victor, j’en connais un qui est fort charmant et bienveillant.
- Mais oui, je te crois, et tu vas sûrement nous dire qu’il veille sur toi, soupire Laura.
- Oui et à chaque fois que je ressens le besoin, insiste mon cher et tendre.
- Et bien j'espère qu’il ouvrira ces ailes quand il faudra nous sortir de cet après-midi galère, souffle Julie, éteignant sa bougie.
- Voilà ce qui arrive quand on ose défier les éléments, rie-je en m'approchant d’elle pour rallumer la flamme.
- Tu vois je t'avais dis que mon dragon était toujours là quand il le fallait, sourit Victor.
- Vous êtes mignons les amoureux, ajoute le père, une chance que nous fassions équipe avec vous.
Après cet interlude, nous reprenons notre progression à la recherche d’une issue, en lieu et place nous trouvons un escalier en colimaçon. Seul choix possible, monter. Nous prenons garde où nous posons nos pieds. Les marches étroites manquent de régularité. Nous alternons entre pas de géant et pas de fourmis.
- Samy, tu penses que nous allons réussir ? me questionne Laura.
- Je dirai que notre persévérance sera récompensée.
- Tu es bien optimiste, ajoute-t-elle à moitié rassurée.
- Je pense que dans la vie, quel que soit le chemin emprunté, il nous guide vers un nouveau monde à explorer.
- Là tu es bien philosophique, lance le père, mais j’aime bien ta façon de penser.
Notre ascension n'est pas vaine et nous débouchons dans une grande salle voûtée éclairée par des torches incrustées dans les murs.
Un “Waouh” s'échappe en choeur de nos bouches, le lieu est somptueux, à couper le souffle. La hauteur des plafonds, vertigineuse, donne le tournis quand notre regard fixe l'écusson aux armoiries de Richard cœur de lion. Une cheminée s’impose en maîtresse des lieux et nous emporte en d'autres temps. Le mur à l’ouest s’orne de tentures, le triptyque retrace l'épopée du roi sur les terres de Talmont. À l’opposé, une seconde porte se matérialise comme par magie. Julie se précipite pour l’ouvrir, sans succès. Elle est fermée à clé.
- Eh mince, s'agace-t-elle, encore une énigme à résoudre je suppose.
Assurément puisqu’au même moment celle par laquelle nous sommes arrivés, claque. Joli stratagème, l’abattant est dépourvu de poignet.
- Finalement, tout ceci est fort plaisant, s’amuse le père.
- Ouais, tu as raison, ajoute Laura, en lui prenant la main.
- Alors mettons nos cerveaux en ébullition pour trouver la solution, proposé-je, impatient de poursuivre cette aventure.
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