Chap 39 : Anne Bonny

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  • Morgan, tu penses que nous pouvons rejoindre la côte à la nage ? demandé-je en fixant l’horizon.
  • Possible, si le temps reste clément, mais les nuages au loin ne laissent rien présager de bon.
  • Entre mourir de faim sur ce piton ou affronter les courants, je me dis que nous pourrions tenter de défier l’océan.

Nous descendons vers la crique abandonnée par la marais et découvrons avec stupéfaction une vieille barque.

  • La voilà notre solution, m'enthousiasmé-je.
  • Avant de prendre la mer, assurons-nous de ne pas faire naufrage après deux coup de rame.
  • Contentons-nous de ce morceau de bois, proposé-je, il semble le moins entamé.
  • Et tu veux t’y prendre comment ? me demande-t-il dubitatif.
  • On se met en équilibre sur la planche, chacun d’un côté.
  • Et après, on attend le bon vouloir des dieux pour avancer ? m’interroge-t-il me prenant sûrement pour un fou.
  • Non, fais-moi confiance.
  • Tu l’as sors d’où cette idée totalement farfelue ?
  • Ne cherche pas, contente-toi de te caler sur mes mouvements.

Sur notre embarcation de fortune, nous pagayons. Les goélands se joignent à notre périple. Les volatiles nous encouragent de leur chant. Je me souviens de la première fois que nous avons testé le paddle avec Victor, un après-midi de juillet près de la Rochelle. Après quelques essais infructueux et de belles chutes dans l’eau, nous avons réussi à dompter la planche. Aujourd’hui, le matériel est plus sommaire et le temps nous est compté. Mon coéquipier, en bon marin, prend rapidement la mesure de ce moyen de transport peu conventionnel et rapidement nous progressons.

  • Morgan, j’ai une question ?
  • Vas-y, je t’écoute.
  • Où sont passés les brigands ?
  • Va savoir, en train de se saouler dans une taverne sur le continent, pour fêter leur victoire.
  • Mais laquelle ? soupiré-je. Quel intérêt de nous faire prisonniers pour nous abandonner aux quatre vents ?
  • Sûrement monnaie-t-il notre libération contre une rançon.
  • Mais je n’ai que pour seule rente que cet écu gagné aux cartes lors de notre escale.
  • Ils pensent que tu as plus de valeur, suggère-t-il sans cesser de ramer.
  • Je ne connais personne et je ne sais même pas comment j’ai échoué sur le Pearl.
  • Ils ont dû avoir eu vent de ton tatouage.
  • Lequel ?
  • Celui du papillon.
  • Et ?
  • Ils ont peut-être pensé que tu étais le fils d' Anne Bonny.

Alors pour le coup, je suis totalement perdu. Morgan, délire ou invente des histoires pour passer le temps. Nous sommes restés trop longtemps au soleil et depuis trois jours nous n'avons rien dans le ventre. Est-ce pour cela ? Je pense que l’esprit de mon compagnon de galère doit lui jouer des tours. Qui est cette dame dont-il me parle ? Ma mère se trouve dans les Pyrénées. Et en quoi le papillon tatoué sur mon épaule pourrait laisser envisager que je suis le fils d’une autre. Tout s’embrouille dans ma tête.

  • Dans ce cas-là pourquoi n’ont-ils pas laissé des pirates pour monter la garde afin que nous ne prenions pas la poudre d’escampette ?
  • Parce qu’ils ne sont pas malins et devraient craindre l’arrivée de mon père.
  • Tu veux dire quoi par là ?
  • Laisse tomber.
  • Tu rigoles, tu en as trop dit pour te défiler.

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