Quand la Mort frappe à la porte
Quand la Mort frappe à la porte,
Plus personne ne gigote.
S’ensuit le Roi du silence.
Plus un mot, plus une danse.
Dehors mugit un vent glacial,
Tranquillement, elle s’installe.
Pas toujours douce, mais patiente,
Elle attend sans méfiance
Ceux qui pensent lui échapper.
Trop tard ! elle est arrivée.
D’une voix caverneuse, elle se manifeste ;
À l’intérieur, c’est la tempête :
Cris, agitation, pleurs,
Bien souvent elle fait peur.
Pourtant, elle n’accomplit que son travail
Chaque jour et sans faille.
Elle ne l’a pas choisi,
Elle n’y est pour rien.
Cueillir des vies
Est son lot quotidien.
Certains la devancent ;
Ça lui fait des vacances.
D’autres sont les champions
Des miraculeuses prolongations.
Et il y a ceux qu’elle préfère :
Ses petits chouchous qui l’espèrent.
Ils lui réservent le plus beau des accueils,
Émue, elle se mouche dans leur linceul,
Avant de poursuivre son chemin
Tortueux et sans fin.
Seule la fin du monde
Lui permettra de souffler plus d’une seconde.
En l’attendant, elle continue sa moisson
Et fauche partout, en toute saison ;
En variant ses techniques
Pas toujours très catholiques.
Quand la Mort frappe à la porte,
S’échappent parfois quelques fausses notes :
Erreur de trombone ou mauvais symptôme,
Après tout, il n’y a pas mort d’homme !
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