Dans ce monde en folie, je cours à l’infini

Sans raison établie ni véritable ami.

Happé par les soucis, je subis ma vie, seul et démuni.

Instants fugaces, je ne tiens pas en place.

Microcosme dans l’espace, impression de sur-place

Sous l’éternelle menace du temps vorace.

Les heures perdues, je ne les rattraperai plus.

Ange déchu d’un paradis dissolu,

Je continue abattu sans m’avouer vaincu.

Dans ce monde de chimères, je m’accroche à mes lumières.

Tempête dans mon verre, j’avance en plein désert.

À découvert, je serre les dents, persévère.

Le dieu Médias mène les débats.

Devant cet apostolat, je reste pantois.

Les blablas des divas me laissent sans voix.

Écraser mon prochain pour arriver à mes fins,

Me salir les mains le temps d'un refrain

Ne fait pas partie de mon quotidien, ni aujourd'hui ni demain.

Dans ce monde sous hypnose, j’implose.

Partout la psychose ; je me décompose.

Réduit à l’état de chose, mon être se teinte d’ecchymoses.

Manipulé, pressurisé, conditionné,

Tel un pion sur l’échiquier, mes actions sont contrôlées.

Ma liberté est limitée, mes révolutions étouffées.

Lion en cage, j’enrage plus fort que l'orage.

Loin de l’image de l’enfant sage, la tête dans les nuages,

Je me sens comme un animal sauvage, malmené, sans bagages.

Dans ce monde corrompu, plein de haine et tordu,

Je n’en peux plus.

Dans ce monde hypocrite, cruel et fétichiste,

Je rêve de quitter la piste.

Dans ce monde formaté, aseptisé, mensonger,

Je souhaite me volatiliser.

Sur la pointe des pieds,

Je préfère quitter l’arène, libre et entier.

Sur la pointe des pieds,

Je quitte la scène, libre de mes pensées.