2. Lucinda
Lucinda avait les larmes aux yeux tandis qu’elle s’avançait doucement vers l’autel au bras de Virgile. Dorian était plus qu’un ami, c’était un ange. Elle se serait sentie tellement mal à l’aise si elle s’était tenue là dans ses vêtements quotidiens. Il avait transformé un moment qui s’apprêtait à être banal en véritable conte de fées. Andromède était à quelques pas d’elle, resplendissant dans son costume d’apparat immaculé. Ses longs cheveux argentés étaient lâchés à l’exception de deux mèches de part et d’autre qui, élégamment tressés, formaient une sorte de couronne capillaire. Ses yeux azur ne la quittaient pas, il semblait fasciné par cette apparition. Il l’accueillit par un urbain baisemain et lui glissa subrepticement qu’elle était resplendissante dans cette robe. Lucinda sentit le rouge lui monter aux joues et tenta tant bien que mal de contrôler ses émotions lorsque le prêtre énonça :
- Nous sommes réunis ici pour unir ces deux personnes dans les liens sacrés du mariage. Si quelqu’un s’oppose à cette union, qu’il parle maintenant ou qu’il se taise à jamais.
Lucinda ne put retenir un petit rire amusé lorsqu’elle capta Dorian, à quelques pas d’elle, braquer un regard inquisiteur vers la foule, promettant silencieusement l’enfer à quiconque oserait s’interposer. Après un instant qui parut durer une éternité, l’homme de foi reprit :
- Bien, Andromède, fils d’Athor, héritier du royaume Sylvain, acceptez-vous de prendre pour épouse Lucinda…
Le prêtre hésita, cherchant vainement dans ses fiches le nom de famille de la jeune femme, l’elfe vint à sa rescousse en clamant haut et fort :
- Oui, je le veux.
- Et vous, charmante Lucinda, consentez-vous à épouser le Prince Andromède ? À l’aimer et le chérir jusqu’à ce que la mort vous sépare.
Lucinda sentit sa gorge se nouer et elle ne put que prononcer un faible oui, chargé d’émotion sans pouvoir retenir ses larmes de joie.
- Dans ce cas, conclut le prêtre, je vous déclare mari et femme.
Il achevait à peine sa phrase qu’Andromède offrait un baiser passionné à son épouse sous les hourras des convives.
Annotations
Versions