Premiers emmerdes
— Bon, je suis là. C’est quoi ton souci ?
— Je suis dans la merde Marta…
— Vu ta tronche et ta panique, je n’en doute pas une seconde. Dans quoi tu as mis les pieds ?
Elle cherche si on nous observe. Je ne suis pas non plus à l’aise dans cette ruelle d’un quartier mal fréquenter. Heureusement il fait encore jour, ce qui permet de mieux remarquer des bleus sur son visage.
— Qui t’a battue putain !?
— Personne !
— Écoute si je suis venu ici en vitesse, c’est que tu as confiance en moi, non ?
— Oui…
— Tu as peur et j’aimerais autant qu’on discute ailleurs. Heureusement que le soleil est là sinon on aurait rapidement un couteau planté dans le dos.
— Tu as deux mille cinq cents euro ? En cash ?
Elle me le chuchote d’un trait et je reste sous le choc.
— Tu t’es coupé les cheveux ? Le coiffeur devrait être en prison.
— Il n’aime pas les blondes à queue de cheval.
— Ok…ok. Ne pense pas que je n’ai pas entendu. Mais ta coupe plus ta tenue…tu te prostitue ? Tu dois rembourser cette somme ?
— Pas le choix….
— Comment ça pas le choix ?!
— Chut, calmes toi !
— Mais comment tu t’es retrouver là-dedans bordel ?!
— Ne m’engueule pas….
— Pardon. Cependant rassure moi, ce n’est pas pour financer tes études de comptabilité ?
— Donne-moi la thune dans trois jours, sinon je suis morte. C’est la seule façon que je sois libre.
— Et porter plainte ?
— Je l’aime…
— Six mois qu’on ne s’était pas vu et tu as un mec toxique. Comment tu l’as rencontré ?
— En boite de nuit. Un coup de foudre, tu connais ensuite les promesses et comme je n’ai aucune attache…il m’a forcé à me faire de la thune car je suis belle. Par contre, il gardait tout l’argent et il m’a dit, si tu veux être libre et loin de moi, tu payes.
— Ok…bon. Je vais essayer de trouver l’argent.
— Tu ne les as pas ?
— Bé non !
— Et ton copain avec le groupe, il l’es a non ?
— Je ne te garantis rien. Je vais me débrouiller.
— Merci, je dois partir.
— Tu vas où ?
Un coup de klaxon nous fait retourner et un type avec des lunettes noirs en veste noir sort fumer sa cigarette. Mon amie prend peur, elle avance pourtant et j’arrive à la stopper pour la placer en sécurité. Une once de courage qui fait bien marrer en face :
— Ma poupée, monte ! Ne me fais attendre.
— Pardon mon ange. Désolé Marta, ne m’oublie pas.
Elle file tête baissée après avoir chuchoté ces derniers mots digne d’un adieu. Une fois dans la voiture, je m’avance dans la rue et je ne sais quoi faire. Ni que dire. Il continue à m’observer détectant sans doute mes mouvements à l’avance et me menaçant avec une arme vaguement dissimulée :
— Droite ou gauche, peut importe la route. Elles mèneront toutes jusqu’à moi. Je te le garantie. Ne poses aucune question, tu en sauras plus le moment venu.
Le temps de moi aussi analyser et décortiquer tout ça, il s’en va. Le peu de passants ne sont pas surpris de la scène, personne ne vient me voir et je file moi aussi le plus vite me réfugier à l’école.
La première chose que je met en place c’est de m’assoir à côté de mon homme à la cafétéria pour demander comme mon amie :
— Tu peux me donner deux mille cinq cents euro en petites coupures ?
Son stylo tombe raide sur le carnet et je viens de remarquer la présence de Tania et César. Heureusement, il n’est que dix huit heure, c’est calme et je cherche à argumenter au plus vite :
— C’est pour une amie.
— Une amie ? Vraiment ?
— Laisse tomber, je vais trouver une solution comme vendre quelque chose de cher pour…
— Marta, je ne te crois pas. Pourquoi tu veux de l’argent ?
— Elle veut vraiment cette somme ! Et puis, c’est notre problème et rassure toi, elle…elle a juste des retards de loyer, on se connait depuis la petite enfance, orpheline…Bref, je vais demander à mes parents.
Je m’enfuis avant qu’il continue l’interrogatoire. Une idiote ! Oui ! Une idiote ! Evidemment que lui demander va me causer déjà des ennuis. Enfermée dans ma chambre, j’y reste sous prétexte de mes états de santé.
Ce n’est que vers deux heure du matin, qu’un plan bancal se dessine. Pieds nus, je m’avance vers le bureau de la directrice en passant par la salle des profs qui est évidemment fermé à clé. Sans perdre espoir, je tente ma chance au secrétariat avec un ancien badge pour être soulager que la porte s’ouvre plus facilement.
Ma fouille est plus bordélique que minutieuse surtout que je n’ai pas de gants. Trop tard, j’arrive au but. La caisse qui…que cinq cents euro ! Merde ! Prendre ? Pas prendre ? Je prends peur et en laisse que deux cents.
De retour avec le reste, je le cache dans le fond de mon sac à dos et écrit à Rosa pour lui tenir au courant que j’ai déjà un peu d’argent. Le lendemain, l’école apprend le vol et Roberto me suspecte.
Toute la journée, jusqu’au surlendemain, il ne dit rien et je fais mine de rien transpirer. Carmen décide de fouiller chaque chambre, on ne trouve rien dans la mienne. Normal, j’ai caché les billets sous l’armoire. Et puis, un dernière année commet une faute plus grave, des cachets étranges sont trouvés.
En revanche, moi, le délais est expiré et la menace pèse toujours. Rosa me fait subir un silence radio jusqu’à « Je suis là pour la petite somme, je me suis arranger avec lui, je le payerais plus tard. Je t’attends dans le hall, j’ai trouvé le moyen d’ouvrir la porte de secours ».
Il est six heure du matin et sans attendre, je cours la retrouver. Ma peur n’existe plus, elle m’a rassurée, c’est le principal.
— Rosa ?
Je chuchote soudain inquiète, mon téléphone est resté dans ma chambre et je ne la trouve pas.
— Rosa ? Mais ?! Hum !!
— Chut ma petite, on va discuter toi et moi. Je t’ai promis qu’on allait se revoir. Tu me reconnait en plus toujours pas, c’est tellement excitant alors !
Un masque, un tissu pour ma bouche, des cordes. Rosa ?! Ne me piège pas ! Je m’agites, je cogne mais on m’embarque en me jetant dans un camion. La route est longue voir très longue mêlé à des menaces de morts. Mais qui il est ?! Je me souviens pas ! Et j’ai du me faire des ennemies sans le vouloir….
— Ici chef ?
— Oui ! En face de l’autre. Bien liées, retirer leurs masques et libérer leurs bouches pour me délecter de leurs stupides arguments.
Il rit et j’ai déjà une vision plus horrifique de mon amie. Assise comme moi, elle porte plus de blessures que la dernière fois. Je prends peur quand notre bourreau joue avec son arme sur ma joue en tirant ma tête en arrière. Non, il ne dit absolument rien, cette brute épaisse. Et j’ai froid dans ce grand hangar.
— Chut, ne pleure pas. On ne fais que commencer.
— Je n’ai rien avoir avec vous ! Et la somme c’était pour Rosa !
— Ho, elle a déjà payé et le payera un jour. Elle t’a déjà menti, il n’était pas question d’une quelque conque transaction pour qu’elle court dans les champs ! J’ai eu la chance de la retrouver, elle a tellement changé. Comme toi.
— Que voulez-vous !?
— Elle devait te revoir pour que j’ai deux petites filles de plaisir personnelle. Je voulais passer à la trappe notre histoire commune Et finalement, j’ai changé d’avis, on va parler de, de quoi Rosa ?
Il me lâche pour se planter devant elle, l’arme contre front.
— Je m’en souviens plus !
— Faux !
Il lui tire une balle sur l’épaule avant d’un geste demandé à ses copains, de lui faire un garrot.
— Et toi Marta ?
Il se tourne sadique et je ferme mes yeux pour tenter de tout recouper :
— De la mort de notre ami Adrian !!
— Bien, bien. Enfin, c’était le votre mes poulettes. Un pauvre petit guetteur poussé à me voler quoi Marta ?!
— Pitié !! Lâchez nous !
— Mauvaise réponse !
Il tire sur ma cuisse droite heureux et ne n’arrive plus à réfléchir. Je sens que je vais mourir et pendant que l’un de ses hommes pose aussi un garrot, je tente la clémence :
— Pitié ! Je suis malade ! J’ai depuis peu de temps un nouveau cœur ! Il me faut mon traitement ! Et si vous voulez de l’argent, je suis prête à me prostitué pour rembourser !!
— Pauvre chose, vous allez mourir de toute manière. Ce petit con m’a volé une cargaison d’un demi-million que vos vies ne pourrait rembourser ! En plus, de le brûler ! Non, non, j’ai encore un peu de temps, pour vous faire voir tout le déroulé de sa mort.
Il rit et demande à projeter une scène. Si on ose ne pas regarder, on sera frappé. Ce qui sera le cas, les hommes nous bat jusqu’à que deux balles atteignent sa tête. Puis, à la fin du film, il libère une de mes mains pour que je pointe l’arme chargé sur mon amie. Il me maintient en disant :
— Je sais que c’est toi qui a initié le vol. Je sais que c’est toi Rosa qui n’a pas respecté mes ordres. Toute dette à payer est meilleur des années plus tard. Un dernier mot ma chérie ?
— Laisse là en vie !
— Vous irez le rejoindre.
— Désolé Rosa, désolé.
— Tu es pardonné. Je t’oublierais jamais. Moi aussi, j’en suis désolé.
— C’est si mignon.
Je n’arrive plus à dire quoi que ce soit, tellement j’ai mal. Il arrive à tirer la balle qui atteint son cœur puis, d’un geste il retire mon garrot, le sang coule à nouveau et il ordonne à ses hommes de se débarrasser de nous.
Je tombe inconsciente sur le sol, mon corps est trainé et je me doute pas une seconde, que je vais me réveiller.
Annotations
Versions