Chapitre 27[W]

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  Wil gémit de douleur. Un mal de tête atroce pulsait à l’arrière de son crâne et ses muscles étaient engourdis. Il sursauta et acheva de reprendre connaissance.

  Le jeune homme se liquéfia en découvrant l’état de la pièce. La longue table et les chaises avaient été renversées, la machinerie du vaisseau saccagé. Wil bondit sur ses pieds et eut la sensation de se faire assommer par une pierre lorsqu’il vit l’état du pilier principal.

— Ils me l’ont volé… ils ont volé l’orbe !

  Sans cet objet, le navire n’était plus qu’une épave. Affolé, Wil sauta sur l’échelle afin de regagner le pont. Son cœur se serra. Les grandes voiles étaient déchirées et flottaient comme des esprits, donnant au bâtiment des allures de vaisseau fantôme. Un des mâts avait été détérioré à coup de hache. La barre à roue avait été arrachée. Wil agrippa ses courts cheveux noirs. Il avait pourtant fait attention. Qui l’avait attaqué de la sorte ?

— Non… non !

  L’angoisse qu’il contenait depuis plusieurs semaines le submergea. Sa mère mourante. Plus son voyage prendrait du temps, et plus elle risquait de mourir. Il devait absolument revenir avec des médicaments et si possible, un médecin. Son navire brisé. Les réparations risquaient de prendre du temps, et seuls les navires de sa Tribu étaient à mêmes de survivre aux tempêtes provoquées par la malédiction des Dragons. Ce qui rendait les échanges commerciaux difficiles.

  Wil chercha des indices. Il devait à tout prix récupérer l’orbe sombre. Il avait été assommé puis laissé pour mort. Une hache avait tenté d’abattre l’un des mâts. Si ça avait été un des Clans, Wil aurait été prisonnier, voire peut-être déjà mort. Le travail était grossier, cela ne ressemblait pas au style des démons.

  Le Sorcier s’approcha du bastingage et s’aperçut que le navire était immobilisé sur la terre ferme, tel l’épave qu’il risquait de devenir s’il ne faisait rien. Au loin à l’horizon s’étendait une épaisse forêt sinistre.

  Les jointures de Wil blanchirent sur le bois. Une colère profonde le saisit.

— Les elfes…

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