Chapitre 2 [W]

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  Ses mains palmées remontèrent la couverture jusqu’aux épaules d’une femme alitée à même le sol. Wil se pencha vers elle pour l’embrasser avec tendresse sur le front.

— Je reviens très vite, Maman. Prends soin de toi en attendant, d’accord ?

  Il hésita. Le sourire crispé, le jeune homme la contempla. Sa peau était devenue diaphane, elle respirait avec lenteur. Wil redoutait que chaque souffle devienne le dernier. D’un mouvement doux, il dégagea son front de ses mèches noires et y déposa un linge humide.

— À mon retour… Nous ferons une superbe fête, d’accord ? J’irai cueillir tes fleurs préférées, les blanches qui poussent sur nos collines, et Athéna se chargera de décorer la maison avec. Sans clous ou autres pièces de machinerie comme elle en raffole. Oncle Sinbad aura pêché, comme à son habitude, tant de poissons que nous serons obligés d’inviter nos voisins à participer à la fête. Ça sera sympa, tu verras.

  Aucune réponse, telle qu’il s’y attendait. Cela faisait trois mois que sa mère ne remuait plus les lèvres ni n’ouvrait les yeux.

  Wil se releva et quitta la chambre. Les demeures de sa Tribu étaient modestes, mais confortables. Les familles vivaient souvent sous le même toit. La maison familiale n’était composée que de trois pièces.

  Le Sorcier enjamba les couvertures et les coussins au sol pour rassembler quelques affaires dans un sac, sous l’œil d’un homme aux larges épaules qui déposa sa pipe à son arrivée. Wil ressentit le poids de son regard inquiet dans son dos.

— Wil, es-tu sûr de toi ? Je ne sais pas si ta mère va supporter ton absence.

  Le jeune homme termina de sceller son sac de voyage avant de s’essuyer le front d’un revers de son bras musclé. Il modifia aussitôt son expression grave par un sourire rassurant. Il se redressa vers son oncle, dont les rides s’étaient multipliées ces derniers temps.

  Wil balança son sac par-dessus son épaule et posa sa main palmée libre sur l’épaule de son parent.

— Ne t’en fais pas, je reviendrai le plus vite possible. L’état de Maman empire de jour en jour. Nous ne pouvons plus attendre. Je vais négocier des médicaments sur le continent.

— Wil… D’abord ton père, ensuite… Non, ça risque d’être difficile !

— Je sais. S’il te plaît, mon oncle, veille sur elle. Je trouverai un moyen. Si j’arrive aussi à trouver un médecin au passage, je le conduirai jusqu’ici.

— Fais attention, Wil. N’oublie pas les Clans qui vivent sur les îles voisines. Le Clan du Feu fait beaucoup parler de lui, en ce moment.

— Rassure-toi, je ferai très attention. Tu veux bien me prêter ton navire ?

— Bien sûr, lui répondit son oncle, résolu. Prends-le, Athéna l’a bien révisé. J’espère que tu ne rencontreras aucun danger. N’oublie pas ton artéfact.

— Merci, sourit Wil. Bon, je la rassure et je pars avant ce soir. Plus vite je serais parti, plus vite je serais revenu !

  Son oncle le serra dans une étreinte.

— Bonne chance, fiston.

  Wil lui rendit son geste.

— Merci. Je vous promets de revenir. S’il vous plaît, attendez mon retour.

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