Des illusions

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Lucas est surprenant et plein de ressources. Où a-t-il trouvé du temps pour tout remettre en ordre ? Pour l’avancer, j’avais passé la seconde couche de peinture avant de m’éclipser hier, mais de là à retrouver la pièce rangée et agencée, j’en reste scotché. Des tableaux de paysages ornent le mur du fond au couleur vert prairie. Les cadres de différentes tailles sont des bouquets de fleurs disséminés dans un champ d’été. Les contours aux multiples teintes renvoient un rendu plutôt sympa. Des dégradés de jaune et de rouge subliment l’espace. Je m’approche pour les détailler. Des photos personnelles ou pas ? Je les visionne une par une et fait étrange, chacune d'entre elles représente une saison. Un cliché prit à l’aube et un second au coucher de soleil. Un autre point m’interpelle, la silhouette féminine assise au bord de l’eau au petit matin dans les brumes, se tient face au paysage et s’évapore à la tombée du jour.

  • Ça te plait ? me demande Lucas posté dans mon dos.
  • Les photos sont de toi ?
  • Certaines oui.
  • Elles sont magnifiques, j’adore.
  • Devine celles que j’ai prises ?
  • Les couchers de soleil, tenté-je.
  • Tu ne descendrais pas de la lignée de Sherlock Holmes ? me taquine-t-il. Tu pourrais t'assurer les services de Juju Watson pour élucider les mystères.
  • Oui, l'idée est loin d’être saugrenue, tout à fait, je dirai même plus qu'envisageable, surjoué-je avec un accent anglais.
  • Non sans rigoler, insiste mon ami, tu as une intuition hors norme, tu devrais faire des études pour devenir inspecteur.
  • Non ! s’insurge Oliver.

Nous le regardons surpris tout autant l’un que l’autre. Nous ne nous attendions pas à une intervention aussi véhémente voire épidermique. Enfoncé dans le clic-clac, les poings serrés, son visage se ferme.

  • Oliver, tu ne te sens pas bien ?
  • Zach, poursuis tes études de journalismes, me supplie-t-il.
  • Ne te mets pas dans cet état, ce n’en vaut pas la peine, le rassuré-je en serrant mes doigts sur son épaule.
  • Si, s’agace-t-il, tu deviendras comme eux, un ripoux à la solde de mafieux.
  • Pourquoi ? interrogé-je estomaqué.

Jusqu'à présent, Oliver n'est jamais monté dans le rouge, ni n'a levé la voix. Son corps tremble, ses sourcils se froncent, ses traits sont marqués.

  • Oula du calme, lance Lucas pour me soutenir. Toi, tu as besoin d’un truc pour te détendre. Bière ou plus fort ?
  • Pas sûr que ça aide de se mettre la tête à l’envers, soupire Oliver.
  • Je ne pensais pas du tout à nous saouler. Je voulais juste partager un verre avec toi pour discuter. Sinon, je peux te proposer un pichet d’eau comme pour Zach, ajoute Lucas en m’adressant un clin d'œil.

Oliver décontenancé par la répartie de Lucas, baisse d’un ton et s'excuse aussitôt :

  • Pardon, je ne sais pas ce qui m’a pris. Tu as raison, Zach est trop honnête pour accepter des pots de vin. Comment pourrait-il dissimuler des preuves ou faire disparaître des pièces à conviction pour les beaux yeux d’un mec louche ?
  • N’oublie pas qu’il a posé ses valises chez un inspecteur, précise Lucas, et du peu que j’ai constaté, Harry fait partie de la trempe des incorruptibles.
  • Encore une fois Zach, je suis désolé, souffle Oliver, je cumule les baisses de tensions et les conneries depuis deux jours. Rien ne s’efface, les traces restent indélébiles dans mon esprit quels que soient les efforts que je fais.
  • T’inquiète, on a tous nos problèmes, réponds-je, soucieux.
  • Nous sommes là, tu peux compter sur nous, ajoute Lucas.
  • On se connaît à peine, dit-il gêné.
  • Tu es un ami de Zach. J'ai confiance en son jugement, alors pas de lézard, ici tu pourras venir à chaque fois que dans ta tête ce sera le bazar ou pas.
  • Notre médecin reprend peu à peu des couleurs, ses battements de cœur s’apaisent et il nous demande, curieux :
  • C’est quoi cette histoire de verre d’eau ?
  • Une joke entre nous depuis notre première rencontre. Lucas, installé derrière le comptoir du restaurant où il bosse, attendait que je daigne passer ma commande, débuté-je.
  • Comme tu t’en doutes, Zach perdu dans ses pensées ne disait rien, poursuit Lucas.
  • Exagère pas, rouspété-je. J’arrivais de France, laissant ma famille et mes amis. J’étais chamboulé. Et pour fêter dignement mes premiers pas sur vos terres, l’avion dans lequel j’arrivai, a eu un atterrissage agité. Nous avons frôlé la catastrophe.
  • Les joies des transports, déclare Oliver, mais vous noyez le poisson, on s’éloigne du verre d’eau, soyez plus précis.
  • Quand enfin, j’ai opté pour le menu poutine, Lucas m’a demandé ce que je voulais pour la faire glisser. Entre votre accent et le vocabulaire, je ne comprenais pas ce qu’on attendait de moi. Sans réfléchir, j’ai répondu un verre d’eau. Les gens, dans la file, s'impatientaient, il me fallait être efficace avant de subir les foudres des affamés. Lucas m’a gentiment envoyé sur les roses trouvant que je faisais preuve de peu d’audace, conclus-je.
  • Et depuis, je m’amuse à glisser dans la conversation dès que je le peux, tu veux un verre d’eau ? s’enthousiasme Lucas.

Sur ces mots, il prend la direction de la cuisine et disparaît derrière le plan de travail. De là où nous sommes, nous l'entendons farfouiller dans son placard.

  • Bon, il ne me reste qu’une bière, lance-t-il en surgissant de derrière le comptoir tel un diable sorti de sa boîte. Partants, pour la partager ?

Avec Oliver, nous sommes pris d’un fou rire incontrôlable.

  • Après, je peux demander à Juju, ajoute-t-il avec légèreté, je suis sûr que ma voisine serait ravie de nous dépanner.
  • Laisse tomber, elle doit dormir, supposé-je.

Lucas revient avec un air satisfait et conquérant. Il pose trois chopes sur la table basse et vide le contenu de façon équitable. Ma tête d’ahuri provoque l’hilarité de mes deux compères de soirée. Je constate avec soulagement que nous aurons bien plus qu’un dé à coudre à avaler.

  • À quoi pourrions-nous trinquer ? nous propose Lucas, joueur.
  • À l’amitié, lancé-je sans hésiter.
  • À l’amour, répondent en chœur Lucas et Oliver.

Mon téléphone facétieux sonne au même moment, deux messages coup sur coup. Je jette un œil sur l'écran et découvre deux notifications, la première vient de Jérémie et la seconde contre toute attente de Manu. Déconcerté, je laisse glisser mon portable et il termine sa course sur le sol. Face contre terre, amorti par les poils du tapis, il dissimule mes craintes. Je ne saurai expliquer pourquoi mais voir les deux s'afficher simultanément m’a filé un coup de flip.

  • Vas-y, consulte-les, me suggère Lucas en ramassant l'appareil tombé à ses pieds.
  • Non ça attendra, balancé-je froidement.
  • Tu es sûr, c'est peut-être important, insiste Oliver.
  • Jérémie ne m’en voudra pas de le faire patienter et…

Je marque une pause. Mon deuxième expéditeur patientera cinq minutes. Après tout, il m’a laissé sans nouvelles depuis deux mois et n’a pas pris la peine de répondre à mes textos. Ma lettre est restée sans réponse, aussi je me tempère. Oliver et Lucas méritent toute mon attention.

  • Portons un toast à l'amitié et l'amour, conclus-je, en faisant tinter nos bocks.

Le liquide tapisse mon palais. Des arômes boisés se diffusent sur ma langue. L'amertume colle parfaitement à mon état. J’affectionne les notes de vanille et de caramel discrètes, ces fragrances adoucissent ma première impression. La boisson a du caractère. Cette saveur intense et profonde me bouscule, un coup de fouet nécessaire.

Après une gorgée, je m'éclipse dans la cuisine et m'assois sur le tabouret du bar. J'apprécie de voir mes deux amis en pleine discussion. Le sujet tourne autour des vertus thérapeutiques des balades en chiens de traineaux. Lucas attentif ne perd pas une miette de mes exploits du week-end. L’un et l’autre tendent leur verre dans ma direction et esquisse un sourire avant de reprendre de plus belle. De mon côté, j’ai un mauvais pressentiment. Mon appréhension augmente à l'idée de lire le contenu du message. J'hésite entre ouvrir celui de Jérémie ou celui de Manu. Le portable tourne sur le plan de travail telle une boussole ayant perdue le nord. Putain, pourquoi maintenant ? Tu ne m’as donné aucun signe de vie, pourquoi choisis-tu cette nuit pour le faire ? Je ferme les yeux et laisse mon index choisir à ma place.

Le texto de Manu se déroule devant mes yeux hagards : “Zach, pardonne-moi. J’aurai dû le faire depuis longtemps. Un coup de fil aurait été dans l’ordre des choses mais je ne peux m’y contraindre. Tu y verras une forme de lâcheté et je m’en excuse à nouveau. Je préfère tout de même que tu l’apprennes de ma bouche. Étienne m’a prévenu qu’il avait vu Jérémie et de ce que j’ai compris il n’a pas su tenir sa langue. J’ai décidé de mettre notre histoire en pause. Ce n'était finalement pas le bon moment. Je ne regrette rien de ce que nous avons vécu mais toi comme moi devons avancer. Alors je prends les devants. Saches que tu resteras dans un coin de mon cœur my fucking blues eyes. Porte-toi bien et vis comme tu sais si bien le faire, à fond”.

J'ai envie d'hurler, d'envoyer balader ce putain de portable, messager d’une réalité que je pressentais. Je suffoque. La douleur me transperce de part en part. Je ne suis pas fou, ni stupide. J’avais conscience que tout au tard, notre histoire finirait dans une impasse. N’est-ce pas mieux ainsi ? Question stupide qui ne mérite aucune réponse. Est-ce que j’en veux à l’homme qui m’a fait découvrir l’amour ? Pas sûr et peut-être que je me suis fais une raison depuis plusieurs semaines. J’avale une seconde lichée pour anesthésier la brûlure. Putain, pourquoi ne m'as-tu pas appelé pour me l'annoncer ? Avais-tu peur de m'avouer que tu ne m’aimais plus ? M’as-tu seulement aimé ? Forcément, sinon nous n’aurions pas partagé autant de moments fabuleux, nous ne savons pas tricher. Nous aurions pu avoir notre happy ending, tu en as décidé autrement. Pour toi, notre passif est trop lourd. J’étais prêt à tout pardonner. Toi, tu ne vois en moi que la trahison de ton père. De mon côté, dans ton regard je ne voyais que l’homme que tu es. Je suis triste parce que je ne comprends pas. Tout est si brutal, et ce soir tu arraches une partie de mon cœur.

Notre histoire méritait que nous nous battions ensemble pour donner une chance à l’amour naissant. Ta décision de partir en Irlande n’était que le préambule de la fin. J’ai accepté ton exil pour ne pas te perdre. Je me suis bercé d’illusions, aveuglé par mes sentiments. Nous aurions pu être des princes, hélas le carrosse est redevenu citrouille emportant mes espoirs. Une page se tourne. Tu viens de déchirer en petits morceaux ce que nous avions écrit ensemble. Tu ne me laisses aucune issue de secours. Je pourrais t’en vouloir, te jeter aux oubliettes, il n’en est rien. Je culpabilise de ne pas avoir trouvé les paroles qui auraient soulagé tes maux. J’ai conscience que tu as besoin de ta liberté, aussi je te la rends, sinon je ne vaudrais pas mieux que tous ceux qui ont pourri ton adolescence et ne pourrai plus regarder mon reflet dans le miroir.

  • Zach, plutôt un film ou de la musique ? m’interroge une voix dans le lointain.

Ma réponse reste coincée dans ma gorge, je cherche mes mots. La question est simple, la réponse devrait l'être tout autant. Mes doigts pianotent sans que je puisse contrôler leur mouvement. Inquiet, Lucas me rejoint et me prend dans ses bras.

  • Vu ta tête, les nouvelles ne sont pas royales. Tu as besoin d’un câlin, murmure-t-il en me serrant contre son torse.

Mon corps ne réagit pas. Ma tête se blottit contre ses pectoraux. Je pourrai le repousser et l'envoyer balader. Je ne résiste pas et accepte son étreinte. Oliver s'approche à son tour et se colle dans mon dos.

  • Laisse-toi aller Zach, ne te retient pas, me chuchote-t-il.

Leur accolade se transforme en un nuage moelleux. Ils déploient leurs ailes pour m’envelopper d’un léger voile. À l’abri dans ce nid douillet, je m’abandonne. J’ouvre les vannes de mon désespoir. Des perles brûlantes dévalent le long de mes joues, éruption de mon chagrin. Notre conte de fée se conclut par un sms, une fin sans appel, une porte se ferme. Perdu dans un monde moderne, comment vais-je me relever ? A-t-il conscience qu’il fragilise les cicatrices qu’il avait réussi à rafistoler ?

  • Zach, tu veux en parler ? m’interroge Lucas.
  • Je ne sais pas, réponds-je sonné.
  • Tu n’es pas obligé, hasarde Oliver.
  • Votre présence me suffit, reniflé-je.

Nous nous installons sur le canapé, la télévision tourne en boucle sur un programme de pêche.

  • Tu souris, c'est rassurant, me dit Lucas en attrapant la télécommande pour changer le programme.
  • Non laisse, s’il te plaît. Cela me rappelle quand je retrouvais mon père endormi sur le canapé après son travail. Je me blottissais dans ses bras, nous couvrais d’un plaid et m’endormais, tranquillisé.
  • Et ta mère ? me demande Oliver.
  • Elle n’était plus de ce monde à cette époque.
  • Merde, je ne voulais pas être maladroit, s’excuse Oliver.
  • Tu ne pouvais pas savoir, soufflé-je, le week-end a fait remonter tant de choses, passons à autre chose si vous le voulez bien.

Calés les uns contre les autres dans le clic-clac converti en lit, nous ne quittons pas l’écran des yeux. Le programme ne nous demande pas de réfléchir. Notre seule interrogation étant de savoir comment les pêcheurs vont réussir à attraper le mastodonte aux dents acérées sans finir à l’eau. La silure donne du fil à retordre à nos trois compères campés sur leur bateau. Oliver, allongé, gagne les bras de Morphée, Lucas ne tarde pas à le rejoindre. J’observe mes deux amis plongés dans un sommeil apaisé. Je me réjouis d’avoir croisé leur route et d’être venu au Canada sous les conseils de Jérémie.

Je rallume mon téléphone pour consulter le message de mon meilleur ami resté en France : “Hé mon choux, avant de commencer, sache que Pierrette est en grande forme, ne te fais pas de soucis, elle t’embrasse. Nous avons passé un super week-end à ses côtés. Ouvre ta boîte mail, un texto ne suffira pas”. Je retire le bras de Lucas posé sur mon ventre, ses doigts à l’orée de mon caleçon. Il ouvre un œil, ronchonne, se retourne et s'assoupit. Oliver dans l’autre coin, n’a pas bougé, il dort en chien de fusil.

Je me dirige vers le frigo, attrape une bouteille de lait. Je plonge mon regard dans le nuage laiteux, voie lactée en cette nuit de décembre. Ma cuillère tournoie dans le liquide fumant, un tourbillon chocolaté libère des effluves cacaotés. L’image de ma mère effleure mes pensées, vestiges dans lesquels je puise sans cesse pour ne pas l’oublier. Avec mon père, nous avions maintenu ce rituel après son décès. Stella aimait me préparer sa potion magique pour soulager mes terreurs nocturnes, les soirs où elle n’était pas de garde. Elle ajoutait son ingrédient mystère, une pincée de menthe poivrée. Si j’étais triste, un bonhomme de neige en marshmallow trouvait une place dans un coin de mon bol.

Ce souvenir réchauffe instantanément tout mon être. Je m’approche de la baie vitrée. J’admire le tableau à ciel ouvert, la tempête de neige se densifie. J’ouvre la porte fenêtre, les flocons tapissent la paume de ma main. Le contraste est saisissant. Je prends une grande bouffée d’air et ouvre mon espace mail, prêt à tout encaisser.

“Mon choux, tu veux une bonne ou des mauvaises nouvelles. Bon, je te connais, tu dois bouillir, aussi je ne vais pas passer par quatre chemins. J’ai croisé Étienne. Il part pour l’Irlande. Pas besoin de te faire un dessin. J’espère que Manu a pris la peine de t’en parler. Ce ne sont pas mes affaires, enfin si tu veux je peux pirater ses comptes. Je me doute que ta déception est profonde , mais je te promets qu'un jour ton prince viendra.

Dans le rayon des problèmes, et pas des moindres, il y a urgence. Je suis passé à Bordeaux et de ce que j'ai découvert, j’espère que je ne t’ai pas envoyé dans l’antre du diable. L’antelax est présent sur les deux continents et il existe un lien entre le père de Manu et un mec au Canada. Sois prudent, le réseau se tisse de chaque côté de l’océan. Le cœur de la toile prend sa source à Montréal. Je n’ai pas réussi à joindre Harry. Le connaissant, il doit avoir mis son téléphone en off pour le week-end. Quand il pêche avec ses potes, il est aux abonnés absents. Je connais le deal que vous avez passé et je tremble à l’idée que tu te retrouves encore dans un vrai bourbier. Hors de question de te voir tomber dans les mains d’un gang. J’ai trouvé le nom du balafré dans un dossier de transaction immobilière et d'un certain Roll. Est-ce que ça te parle ? De mon côté, je continue de prospecter et t'appelle dès que j’en aurais appris un peu plus.

Après l'annonce des mauvaises nouvelles, place à une plus réjouissante. Il ne m’a pas fallu bien longtemps pour convaincre Maël de venir passer les fêtes de fin d'années au Canada. Bon ok, j'avoue, j’ai usé de stratagèmes quelque peu inhumains. À moins qu’en y réfléchissant ce soit lui qui m’ait roulé dans la farine. Dans tous les cas, le résultat est similaire, nous débarquons le vingt décembre. Aussi d’ici là, ne joue pas au super héros ou si tu ne peux pas résister n’oublie pas d'enfiler ta cape d’invisibilité. Évite de plonger dans le vide sans t’être glisser dans ton costume superman.”

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