12 avril 2020 (Joyeuses Pâques)
Moi : « Vous savez qu’aujourd’hui, c’est jour de fête ?
L’autre : - Bonjour. Oui, c’est Pâques. D’habitude, c’est le jour où les gens cherchent des œufs, mais cette année ils restent chez eux.
Elle : - Les gens cherchent des œufs ? Il y a toujours des pénuries d’œufs dans les supermarchés ? Ou c’est encore une histoire de stage de survie ?… Et moi qui croyais qu’aujourd’hui, c’était la résurrection du chocolat !
Moi : - Hum, pas exactement. Tu ne sais pas, Pollinette, ce que représente Pâques ?
Elle : - C’est pas la fête du chocolat ?
Moi : - Pas vraiment. Pâques est une fête chrétienne d’origine juive. C’est donc un fait religieux.
Elle : - Ah bon. J’avais pas tout faux, c’est une fête. Et qu’est-ce qu’on fête ?
L’autre : - La résurrection de Jésus, inculte !
Elle : - Je savais bien qu’il y avait une histoire de résurrection dans tout ça. Et donc le mec Jésus a résurrecté ?
Moi : - Pour les Chrétiens, Jésus, fils de Dieu – tu entends, le fils de Dieu, pas n’importe qui ! – est mort le Vendredi Saint sur la croix pour RES SUS CI TER le dimanche.
Elle : - Pfiou, dur week-end pour le Christ ! Y en a qui se la coulent douce, et lui… Et le samedi, qu’est-ce qu’il a fait ?
Moi : - Quoi, le samedi ?
Elle : - Ben, entre le vendredi et le dimanche, il y a bien un jour, non ? Qu’est-ce qu’il a fait pendant tout ce temps-là ?
Moi : - Est-ce que je sais, moi ? Vous savez, vous, Madame von Gremlin ?
L’autre : - Aucune idée, et c’est Grillplatz, merci.
Moi : - Tiens, tu viens de soulever un point intéressant. (Me saisissant de mon smartphone) Alors, voyons… "Le Triduum pascal est une période de trois jours pendant laquelle l’Église célèbre la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus et qui s’étend de la messe vespérale du Jeudi saint aux vêpres du dimanche de Pâques. Vendredi saint : on célèbre ce jour la Passion et la mort de Jésus sur la Croix ; c’est un jour de jeûne et aussi d’abstinence de viande et de charcuterie." En clair, on doit faire ceinture.
Elle : - Tu parles d’une fête !
Moi : - La fiesta en tant que telle, ça vient après. Écoute plutôt : "Samedi saint : la vigile pascale commence après la tombée de la nuit et se termine avant l’aube du dimanche. Cette célébration appartient liturgiquement au dimanche de Pâques et marque le début du temps pascal. Le dimanche de Pâques est lui entièrement consacré à la commémoration de la Résurrection de Jésus-Christ." Donc, pour résumer : le dimanche, bamboula pour tout le monde – mais, oui, il y a comme un trou dans le scénario.
Elle : - Et alors, le samedi, Jésus ferme boutique ? Il tire les rideaux ? Il fait un break ?
Moi : - Peut-être. Faut dire qu’il a eu un vendredi assez rude.
Elle : - Ça, c’est un autre truc que je comprends pas. Il est mort ou pas mort ?
Moi : - Ben, il meurt, et puis il revient à la vie.
Elle : - Mais bon sang, vous les humains, ça vous arrive de mourir une bonne fois pour toutes ? Ce truc de "un coup je meurs, un coup je meurs pas", c’est pas ce qui est arrivé au facteur l’autre jour ?
Moi : - Je crois pas, non. On l’attend parfois comme le Messie, mais le facteur lambda ressuscite rarement quand il passe de vie à trépas. Je t’ai expliqué que notre facteur avait cessé de distribuer le courrier durant quelques jours suite à un souci à la poste centrale de Marcq, et puis c’est tout.
Elle : - Pfff, si tu le dis… Et le Jeudi Saint, qu’est-ce qui se passe ?
L’autre : - Là, on sait. Le Jeudi Saint, Jésus dîne avec ses apôtres.
Moi : - C’est ce qu’on appelle la Cène.
Elle : - C’est qui, les Apôtres ?
Moi : - Les douze disciples de Jésus. Ses élèves, si tu veux.
Elle : - Ouah, eh ben il est fort le message du christianisme.
Moi : - Pardon ?
Elle : - Si j’ai bien tout compris, on nous dit clairement qu’il vaut mieux avoir fait un bon repas entre amis avant de mourir. Décéder, oui, mais le ventre plein. Ça se tient, comme message. Ça me plaît bien. J’adhère.
L’autre : - Ouais ! Encore faut-il trouver un restaurant ouvert !
Moi (soupirant) : - Mais c’est d’un consternant ! Comme Dieu est amour, je pense qu’Il vous passera ces bêtises, mais qu’est-ce qu’il faut pas entendre avec vous !
L’autre : - Allez, n’accablez pas trop Marie-Apolline ! Souvenez-vous : heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !
Moi : - Ça, ce serait seulement au cas où les portes du Paradis seraient ouvertes aux voitures, et quelque chose me dit que berlines et coupés n’ont pas leur place au royaume des cieux. Désolée, les filles…
Elle : - Pfff, on nous fait encore des histoires à cause des ZFE !
Moi : - Pardon ?
Elle : - ZFE : zone à faibles émissions mobilité. Tu sais, le coup de la vignette Crit’ Air… Sans la bonne vignette, tu peux pas aller au Paradis ?
Moi : - Sans doute. M’est avis que cet endroit doit rester libre de toute particule fine… »
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