3 mai 2021 (Je vais bien, ne t’en fais pas)

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Elle : « Hep là-bas ! On peut savoir ce que tu trafiques ?

Moi : - J’ai pas le temps pour une causette, j’ai un cours dans dix minutes…

Elle : - Bon, ça, ça explique pourquoi tu rentres précipitamment, mais c’est quoi toutes ces balades depuis tout à l’heure ? C’est ta façon à toi de fêter le déconfinement ?

Moi: - Ce n’est pas un déconfinement, c’est juste un assouplissement des règles…

Elle : - D’après ce que j’ai compris, on peut bouger au-delà de dix kilomètres, non ? Alors qu’est-ce que c’est que tous ces déplacements à pied ? Tu as décidé de la jouer petit bras ? Genre, je pourrais faire des kilomètres si je le voulais, mais aujourd’hui j’ai décidé d’être minimaliste ?

Moi : - Mais non, pffff… Je suis allée voir mon médecin. Son cabinet n’est pas loin.

Elle : - Et alors, comment va-t-elle, cette brave dame ?

Moi : - Tu t’entends poser tes questions ? ″Comment va-t-elle ?!?″ En général, on prend des nouvelles de la personne qui va consulter, et non du médecin ! Tu pourrais t’inquiéter un peu de moi, non ?

Elle : - Pourquoi me ferais-je du souci pour toi ? Je vois bien que tu te portes comme le Pont Neuf !

Moi : - Maiaiaiaiais tu n’en sais rien !

Elle : - OK… Dis-moi ce que tu as…

Moi : - Nt nt, et le secret médical ?

Elle : - Pfff, tu comprends pourquoi je ne te pose pas de questions sur ta santé ? T’es casse-pieds quand tu t’y mets !

Moi : - Oh, bon, ne le prends pas mal… Si tu veux tout savoir, je suis allée chez mon médecin pour une attestation d’éligibilité à la vaccination contre la COVID.

Elle : - Tu vas te faire piquer ?

Moi : - Oui.

Elle : - Bon alors, adieu ma maîtresse.

Moi : - Adieu ? Pourquoi adieu ?

Elle : - Ben, quand on pique les chiens, on ne les revoit plus, non ?

Moi : - Toi, t’as rien compris ! En principe, la piqûre, c’est pour nous aider à vivre et non mourir !

Elle (sarcastique) : - Et alors, tu as choisi quoi, pour t’aider à vivre ? La thrombose ou la myocardite ?

Moi : - On ne choisit pas, justement ! Mais si tu veux tout savoir, c’est l’option myocardite qu’on va m’injecter demain.

Elle : - Demain ? Mais tu ne m’avais pas dit que tu avais obtenu un rendez-vous !

Moi : - Oui, c’est rapide, j’ai pris rendez-vous pas plus tard que samedi.

Elle : - Pressée de te faire piquer ?

Moi : - Au moins, ce sera toujours ça de fait ! Il faut tôt ou tard trouver une porte de sortie à cette crise sanitaire…

Elle : - Si tu le dis…

Moi : - Les bénéfices d’une vaccination me semblent bien supérieurs aux risques qu’on prend… D’ailleurs, j’ai plus de risques de contracter la légionellose qu’autre chose en ce moment.

Elle : - Han ! Comment tu le sais ?

Moi : - C’est ce que raconte la feuille de papier qui a été placardée sur la porte d’entrée, là-bas…

Elle : - Et comment se manifeste la légion des roses ?

Moi : - Il en existe une forme bégnine, équivalente à un syndrome grippal, et une forme plus grave, sous la forme d’une infection pulmonaire.

Elle : - Ben c’est la même chose que la COVID ! Et ça se trouve où ?

Moi : - Dans l’eau chaude.

Elle : - Donc tu ne peux plus respirer, te laver à l’eau chaude, t’approcher de quelqu’un et éternuer. Wouah !

Moi : - Tu as le sens du résumé…

Elle : - Pfou là là ! Cette résidence va bientôt ressembler à l’Inde avec cette histoire de légion des roses. J’ai entendu ce qui s’y passe, c’est horrible !

Moi : - Et encore, ce n’est rien à côté du drame actuel du château de Cheverny !

Elle : - Quoi, ça meurt dans les châteaux ?

Moi : - Non, il s’agit d’autre chose. Au grand désespoir de Charles-Antoine et de Constance, marquis et marquise de Vibraye, le parterre de 250 000 tulipes a fleuri seul pour la deuxième année consécutive…

Elle : - Noooon !

Moi : - Hélas, si. J’ai reçu un e-mail l’autre jour pour m’informer de la triste nouvelle.

Elle : - Mais où va la France ?

Moi : - On est en pleine neurasthénie. Il paraît même qu’il y en a qui ont testé tous les Deliveroo et tous les Ubereats possibles et imaginables et qui n’en peuvent plus. Ils veulent retrouver leur restaurant d’entreprise ; manger chez eux les déprime.

Elle : - C’est dur pour tout le monde dans le monde… »

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