L'odeur de la ville

12 minutes de lecture

 New Haven… La toute première cité du pays. Le nouveau havre de paix et de liberté où tout le monde est bienvenu. Terre promise à tous ces paysans déçus de leurs rois il y a de ça cinq cents ans. Ces trois îles en voient de toutes les couleurs, ses ruelles sont témoins des pires choses, ses avenues des moins mauvaises. Ou encore son magnifique parc perdu au milieu des buildings dans cette mégalopole. Dont deux types de joggers effleurent le bitume. Le premier lot, ceux à l’existence fade, qui, pour s’imaginer être uniques, se lèvent aux aurores pour courir. Le tout en suivant le mode de vie healthy, que leurs influenceurs préférés vendent à la pelle. Et le reste : ces autres joggers, qui eux, galopent avec leur sachet de cristal en main, poursuivi par deux policiers qui ne cherchent qu’une chose, encaisser la valeur du pochon.

 Le train TNH-4760 entre en gare, à son bord, bon nombre de soldats sont aussi, dont un. Lenny.

 Le jeune de vingt-cinq ans, au regard vide, observe sa maigre valise. Dedans sont rangés ses quelques affaires et souvenirs. Dont un revolver à simple action, remis par son colonel pour sa bravoure.

 Les conjointes et conjoints sautent de joie en apercevant leur amour à la fenêtre. Lenny scrute la masse. Un sentiment d’indifférence cynique l’envahit. Beaucoup de gens sont morts au bout de son canon, tout ça pour défendre ces habitants. Dont certainement un tiers décèderons sous l’arme sifflante d’un paumé. Drôle d’ironie. Mais qu’il est bon de rentrer à la maison après quatre ans de guerre.

 Le contrôleur touche l’épaule de Lenny.

  • Nous sommes arrivés monsieur.

 Sans un mot, le jeune se lève et attrape sa valise par la poignée.

 Les couples se retrouvent, aucune fiancée n’est présente pour lui. Et ce n’est pas dans le futur qu’il en trouvera une avec la froideur qu’il traîne dorénavant.

 Au travers de la foule, il se fraye un chemin pour sortir de la masse de gens. D’un coup, une paire de mains lui masque les yeux.

  • Salut Aïko.
  • Merde, tu m’as vu arriver ?
  • Non, je t’ai juste senti, avoue Lenny en tournant.
  • Bah vas-y, dis que j’esquive les douches aussi, et toi, t’as regardé ta gueule ? Une vraie tronche de tueur.
  • Je sais.

 Les deux amis se regardent un instant, ils se serrent l’un l’autre, heureux de se retrouver après quatre ans de stress intense.

 Lenny observe le visage de sa sœur de cœur, ses petits yeux d’amande fine, ce sourire indécrochable, toujours prêt à balancer une boutade acide. Ça faisait trop longtemps qu’il n’avait pas vu des traits chaleureux.

  • Allez, on y va. Va falloir qu’on fête ton retour. T’as pas perdu le lever de coude, dis-moi ?
  • On verra bien.
  • Je vais te mettre minable.
  • Il y a des chances.

 D’une tape sur l’épaule, les deux amis s’en vont. Pendant qu’ils traversent la gare, Aïko remarque rapidement que son faux frère n’est plus le même, il réagit moins au débit de conneries qu’elle balance à la seconde. Le psychiatre qui l’a appelé il y a quelques jours ne mentait pas. Il va y avoir du boulot pour que son ami retrouve sa chaleur d’antan. Parce qu’actuellement, même un patron de bureau tyrannique semblerait plus avenant.

 Le militaire en uniforme décoré sort de la station aux ornements d’une autre époque. C’est la première gare du pays, et ça se remarque par ce travail d’orfèvre. L’odeur et le bruit urbain manquaient à Lenny, ça change des coups de feu incessants et du sang qui gicle sur les cadavres arrachés. Les klaxonnes retentissent, le vendeur de hot-dog discute avec son fidèle client en costume, deux policiers procèdent à l’arrestation d’une délinquante qui s’est permis de fracturer la mauvaise vitre. L’émanation de la saucisse chaude se mélange avec celle de l’essence sucrée. C’est dingue avec les additifs, l’odeur que peut prendre l’éthanol, on aurait presque envie de la renifler à chaque réveil. Sous la route, le métro passe au loin, personne ne l’entend avec cette activité incessante.

 Lenny suit son amie, franchissant plusieurs rues avant de retrouver la voiture de cette dernière.

  • Une Slide de 1960 ? Pas mal, remarque-t-il en sifflant.
  • Ouais t’as vu ? Ils ont sorti une réédition pour les soixante ans.
  • Je vois ça, avec toit ouvrant en plus.
  • J’ai pris full option.
  • Où tu trouves l’argent pour ça ?
  • C’est ça de faire la meilleure herbe de la ville.

 Aïko ouvre l’immense coffre, Lenny y dépose sa valise, qui fait bien seule dans ce coffre où l’on pourrait entreposer deux cadavres sans grande difficulté. Cette idée fait sourire le militaire. Il n’a peut-être pas perdu tout son humour, son amie remarque le rictus. Tous les deux grimpent dans le long coupé deux portes, aux ailes qui rappellent l’aviation, ou un plateau de cantine pour les moqueurs. La voiture au ras du sol, donnant l’impression qu’elle surf sur le bitume, démarre. La douce toux étouffée que produit le V8 change des bruits de tracteur auxquels Lenny s’est habitué durant quatre ans et demi en comptant son année de réserve.

 Il observe l’intérieur clair et bien propre, se demandant s’il ne va pas salir la banquette avant avec son uniforme. Aïko lance le chauffage, le mois de février et frisquet.

  • Alors, la guerre, c’était comment ?
  • C’était la fête tous les jours, feux d’artifice, tir à la carabine sur des ballons… À ton avis ?
  • Je veux dire, comment ça se passait, comment vous viviez tous là-bas ? Il n’y a pas eu beaucoup de journalistes sur place en dehors du média officiel.
  • C’était la guerre quoi. Des camarades meurent, des ennemis crèvent. Des gamins n’atteindront jamais la puberté, que veux-tu que je te dise. C’est un peu comme une guerre de gang, mais avec plus de moyens.
  • Je vois… Et toi ? Ça va avec tout ça ?
  • Tu as reçu mes mails, non ?
  • Oui… Le ministère de l’Intérieur m’a aussi appelé. Ils m’ont dit pour toi.
  • J’avais oublié ta transparence… Pendant quatre ans c’était « il faut faire ça » « il faut aller ici », et sans poser de questions.
  • Ça fait si longtemps qu’on se connaît, je ne vais pas te cacher les choses dès aujourd’hui. Tu vas aller aux séances chez le psy ?
  • Tu crois que j’ai le choix ? Mieux vaut pour tout le monde que j’y aille.
  • Mais du coup, je n’ai pas bien saisis, parce qu’ils sont quand même restés évasifs quand je leur ai demandé ce qu’y t’est arrivé.
  • Version courte ou longue ?
  • La version qui me permet de comprendre.
  • Quelques mois après avoir rejoint la guerre, j’ai dû descendre un môme. J’étais le premier à découvrir les gamins soldats suicidaires, formés par ces ordures d’anarchiste.
  • Oui, j’ai entendu parler de ça, c’est dégueulasse.
  • Eh bien, grâce à moi on a découvert cette tactique, et ça nous a permis de déceler pas mal de faux civils à évacuer. Mais ça m’a marqué. À tel point que je ne pouvais plus combattre. J’ai passé deux mois dans une chambre avant qu’un type vienne me voir. On m’a proposé un bon arrangement. Je subis une opération pour être un meilleur soldat, et en échange je ne dispose plus de ce traumatisme ni aucun autre d’ailleurs. Mais ça m’a rendu un peu plus nonchalant…
  • Ce n’est peut-être pas ça, mais la guerre.
  • Non, j’ai aussitôt ressenti un changement au réveil.
  • Et ils t’ont fait quoi ? C’est ça qu’on ne m’a pas vraiment avoué.
  • J’ai servi pour un programme dans la cybernétique.
  • Ce qui veut dire ? Arrête de me faire languir.
  • J’ai subi une opération, les blouses blanches ont trifouillé mon corps, et y ont injecté des nanites.

 Aïko regarde son ami au feu rouge avec un air de dégoût.

  • Et ça ne fait pas mal ? Tu ne sens rien ?
  • Non… C’est bien ça l’effet secondaire, c’est que je ne ressens plus grand-chose. Mais ce n’est pas définitif m’ont assuré les médecins.
  • Et les effets primaires, c’est quoi ?
  • Tout ce qu’il faut pour faire de moi un bon soldat.
  • Lenny…
  • J’arrête. Mes réflexes ont été décuplés. J’ai toujours conscience de mon environnement. Je peux te percevoir marcher à cent mètres de moi dans le brouhaha, bien que tu sois sur la pointe des pieds.
  • Mais c’est trop bien ça. Genre, si je t’envoie un truc, là tout de suite, derrière la tête tu le rattraperas ?
  • Ou je l’esquiverais.
  • Je veux pareil !
  • Pas sûr, tous les autres sujets avant moi ont viré à la folie.
  • Pourquoi ? Pour l’effet secondaire ?
  • Non, c’est juste les nanites et le corps qui ne se sont pas acceptés. Mais j’ai aussi un autre défaut, mais celui-là est lié à la version militaire de mes nanorobots. Je ne dors plus. Je ferme les yeux une demi-heure à une heure par jour.
  • Comment ça ?
  • Sur vingt-quatre heures, je suis debout vingt-trois.
  • Mais tu ne vas pas devenir fou ?
  • Le docteur m’a conseillé de m’occuper, de ne surtout pas chercher à m’endormir. Je dois me trouver une activité la nuit.
  • T’inquiète, j’ai ce qu’il te faut, tu vas t’occuper de mes plants, ce sera bien.
  • Tu ne rates jamais une occasion pour faire bosser gratuitement toi.
  • Oui, sourit Aïko en s’engageant sur l’avenue Orfèvre.

 Un bouchon surgit devant le coupé classique aux tons pastel, cyan et menthe. D’habitude, cette immense avenue qui traverse l’île Almann reste fluide, avec quelques ralentissements à certaines heures, mais ce n’est pas dérangeant.

  • Qu’est-ce qu’il se passe encore ? demande la conductrice, coincée comme tout le monde.
  • Un braquage, je suppose.
  • Comment tu peux savoir ?
  • Il y a des coups de feu soutenus au loin.

 Aïko tend l’oreille, effectivement, son ami ne ment pas. Elle attrape son téléphone portable et le déverrouille avec son index derrière la coque.

  • Effectivement, t’as raison, reconnaît-elle avec surprise, en lisant le message de la municipalité.
  • Voilà à quoi servent mes augmentations.
  • T’en as encore d’autres en réserve ? demande-t-elle en répondant à un SMS.
  • Les nanites conservent également mon corps. À la moindre agression, elles convergent vers le problème.
  • Genre, si tu te manges un coup de schlass, la plaie va se refermer ?
  • Quand même pas. Certes, je vais soigner plus rapidement, mais je ne suis pas increvable.
  • Pour moi, si. T’as fait la guerre, et t’es revenu entier, complimente Aïko.
  • Merci, mais je ne le suis pas. En revanche, tout ce qui est des maladies, là, mes nanites sont censées les neutraliser.
  • Genre, si t’as la grippe, ou même j’en sais rien moi…
  • Le cancer ? Oui, tout se fait schlasser par mes nanites.
  • Putain ! siffle son amie. Alors pourquoi on n’utilise pas ça pour soigner les gens ?
  • Ça reste au stade de prototype, et puis il y a les effets secondaires.
  • C’est vrai, t’as raison.
  • D’ailleurs je vais devoir me rendre à l’hosto pour y faire leurs tests de temps en temps.

 Le bouchon se décante progressivement, le coupé classique peut enfin évoluer vers son bercail. Les deux amis profitent du passage devant la déviation pour jeter un rapide coup d’œil sur le braquage. Les policiers, stoïques et fermes, font signe d’avancer. Ils détestent la curiosité morbide humaine, surtout quand des uniformes bleu marine sont de la partie.

 La conductrice suit la déviation, saisissant sa cigarette électronique qui ressemble plutôt à un parpaing qui transforme le fumeur en locomotive à vapeur. Lenny profite de la balade à travers les buildings avec leurs vitres étincelantes, sans impacts de balles, sans hémoglobine comme peinture. Il se laisse porter par la conduite douce de son amie, basculant sa tête en arrière sur la banquette. Qu’il est bon de rentrer !

 Un coup sous la voiture le fait revenir, il rouvre les yeux.

  • C’était quoi ça ?
  • Aucune idée, un rat peut-être, hausse des épaules Aïko.

 Lenny tourne la tête, observant de nouveau le trottoir de l’autre côté. Le sursaut revient.

  • Encore ? se penche-t-il sur la portière.

 La conductrice se moque de lui en riant.

  • Quoi ? Qu’est-c’ta à te foutre de moi ?

 Elle actionne un des boutons sous un couvercle qu’il n’avait pas remarqué. La voiture saute de l’avant.

  • Je me demandais combien de temps t’aurais mis à piger.
  • Attends… T’as mis des suspensions hydrauliques ?
  • Yep mon gars, dit-elle en faisant sauter la voiture. Lowrideuse ou pas, tu crois quoi ? Ça occupe les feux rouges.
  • Comment ça « lowrideuse » ? Juste comme ça, ou…
  • Deuxième option.
  • Tu fais partie du groupe ?
  • Yes. Bon, on est pas beaucoup comparé à la West Coast, mais c’est toujours ça.
  • Tu les as rencontrés ?
  • Pas encore, mais ça viendra bien un jour.

 La Slide s’arrête au feu, encore une fois, c’est le dernier avant le pont pour rejoindre l’île où habitent Aïko, et Lenny par alliance. Une pétarade arrive derrière, dessus est enfourché un Cutlaw qui revêt sa devise : « Ride or Die ». L’homme et sa lourde monture chromée se faufilent entre les voitures.

  • Passe-moi le calibre, tu veux ? Dans la boîte à gants.
  • Tu vas faire quoi ? Préviens-moi si je dois aller chercher mon revolver.
  • Pas besoin. Si ce con érafle ma beauté, je lui perce son bijou à lui.

 Lenny ouvre la boîte à gants, il en sort un magnifique pistolet plat de neuf cartouches. Il est orné de gravures noircies sur le nickel impeccable de l’arme, tout un motif géométrique est dessiné dessus. Aïko saisit le pistolet, au canon de six pouces rangé sous le ressort récupérateur. Cette arme, en service depuis plus de cent ans dans sa première version, est prisée par les joailliers et armuriers pour être décorée.

 Si le motard érafle la peinture, à défaut de casser le rétroviseur qui ne dépasse pas de la large portière, Aïko lui plombera le buffet d’un double tiers de chargeur.

 Le motard au cache-poussière, sur sa chromée peinte à l’aérographe, passe sans faire de vague. Il maîtrise son deux roues, ou plutôt il est encore sobre pour le manipuler habilement.

 La conductrice se détend, elle laisse la sécurité activée, bien qu’il n’y ait aucune cartouche chambrée, comme l’indique le drapeau qui bloque la mire. C’est une des conditions pour librement porter une arme à feu. Elle redépose son calibre gravé dans son garage (boite à gants, utilisée pour ranger son arme) puis enquille sur le pont une fois le feu vert allumé.

 La Slide surf sur le pont et rejoint l’île, qui est l’intermédiaire entre les trois, la plus grande étant celle remplie de building. Le béton et le verre dressés disparaissent au profit des maisons faites de bois, au style plus colonial, rappelant les heures de la révolution industrielle.

 Aïko enclenche la marche arrière jusqu’au garage, elle serre le frein à main et récupère son arme.

  • Bon retour à la maison ! sourit-elle.

 Lenny sort de la voiture qui s’abaisse au minimum avec les suspensions.

  • Ça ne va pas rayer tes chromes ? demande-t-il en montrant du doigt.
  • T’inquiète ma poule. Pourquoi crois-tu que je les ai repeints en noir ? Ce n’est pas que pour le style. Y’en a là d’dans ! sort-elle en faisant une grimace.

 Le jeune à l’uniforme saisit sa valise et claque le coffre de la voiture.

 Son amie déverrouille la maison au même style victorien que ses voisins. Les lumières s’allument automatiquement. Aïko grogne et éteint le contrôleur dans le coin de l’entrée.

  • J’ai le système qui déconne, fais pas gaffe.
  • C’est bon à savoir, tu me montreras comment il fonctionne. J’ai pas envie de vivre dans le noir la nuit.
  • C’est vrai, se souvient-elle en lui balançant une mimique du doigt. Bon ! Tu sais où est ta chambre, ou tu as besoin que maman te montre le chemin ?
  • Ça ira. Je monte les marches puis je prends la première sortie à gauche.

 Aïko sourit, son ami a gardé quelques traits d’humour. Finalement, les exactions du docteur ne demeurent pas si horrible que ça. Elle ne connaît peut-être pas la médecine, mais son pote de longue date, oui. Il est toujours resté un peu plus calme qu’elle, donc pour le moment, seules les proches de Lenny peuvent se rendre compte qu’il a eu un petit changement.

 La porte de la chambre s’ouvre. Tout est là, rien n’a bougé. Son lit double, qui ne va plus beaucoup servir maintenant. Ses livres d’étude, au moins, il aura le temps de les lire cette fois-ci. Il s’avance vers le lit et y dépose sa valise qu’il déballe presque immédiatement. Lenny ouvre son armoire, et se change pour retrouver une tenue plus correcte, plus civile : un t-shirt simpliste et un jean slim. Le voilà redevenu quelqu’un de lambda. Avant de refermer sa chambre, il jette un dernier coup d’œil au jeu de fléchettes et à la canne de billard accroché au mur. A-t-il perdu la main ?

 Le jeune à la vingt-cinquaine descend les marches, il entend un briquet à essence se fermer, des bulles d’eau claquer. Aïko s’envoie un bang dans les poumons. Le canapé fusionne avec elle qui se détend comme une guimauve.

  • T’en veux ? C’est de la bonne, tend-elle à son ami.
  • C’est la tienne ?
  • Qu’est-c’tu crois mon con ? Arrête avec tes questions débiles et prend une taffe, se renferme-t-elle.

 Lenny saisit le briquet argenté aux incrustations dorées et s’envoie une douille du bang en verre.

 Les deux jeunes se relaxent dans le canapé, comme s’il était un nuage qui les englobait. Après une quinte de toux, ils s’endorment.

 Retour à la vie normale.

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