Chapitre 7 : Diplomatie
Vyrian suivit Yomi du regard, l’encourageant dans sa laborieuse progression. Conscient de la futilité de son geste, il poursuivait néanmoins inlassablement.
Il semblait voir en elle un reflet de lui-même. Tous deux avaient assisté à la perte des leurs. Témoins de l’apocalypse, la tristesse les talonnait.
Lorsque la jeune femme parvint à l’entrée du village, l’effervescence qui y régnait contrastait avec son épuisement. Le chercheur comprit rapidement la situation, l’attaque avait été rapportée.
La voix chaleureuse de Dungal attira Yomi. D’un pas trainant, elle le rejoignit. Le visage grave, le vieil homme prit son élève dans ses bras, des larmes se déversèrent sur ses joues creuses. Il murmura quelques mots emplis de tristesse à l’oreille de son élève.
— Pardonne-moi.
Avant que la jeune femme n’émette la moindre interrogation, Dungal lui porta un coup sec à la tête. Elle s’évanouie aussitôt. Malgré sur geste assuré, les mains du vieillard ne cessaient de trembler, des larmes s’accumulaient au coin de ses yeux. Malgré tout, il fit abstraction de ses sentiments et traina le corps inanimé de son élève dans une sombre ruelle.
Vyrian s’interrogeait sur les motivations de l’homme, il ne semblait pas vouloir de mal à la jeune femme, pourtant son action lui répugnait. Qu’avait-il prévu de lui faire ?
Attentif, le chercheur observait le Mysticys la lèvre inférieure tremblante tenter de prendre la parole, il y parvint finalement après plusieurs déglutitions.
— « Dans la crainte et la douleur tu fus acquise
De mes ancêtres tu me fus légué
De mon expérience, je t’ai enrichi
De mon vivant, je te transmets »
L’effet fut immédiat, le corps de Yomi se révulsa. Les gémissements contractèrent le cœur des deux hommes. Avant qu’un excès de faiblesses ait raison de ses gestes, le vieil homme glissa une feuille pliée en quatre dans une des poches de la jeune femme. Maitre et élève restèrent ainsi durant de longues secondes, Dungal le visage enfoui dans les cheveux de son élève ne semblait pouvoir se pardonner son geste, ce qui inquiéta Vyrian. Qu’avait-il fait ?
Un rapide coup d’œil à Mère, permit au chercheur de voir que comme lui, l’intelligence artificielle paraissait dépassée par les événements. Reportant son attention sur la scène qui se déroulait devant leurs yeux, un homme vint troubler la quiétude du moment.
Mère maugréa.
— Il s’agit de Faric, un des membres du conseil.
Vyrian comprit sans mal que son arrivée ne présageait rien de bon. Le nouveau venu invectiva le professeur.
— Dungal écarte-toi ! Les Visionnaires ont vu cette fille être repoussée par un spectre ! Tu sais ce que cela signifie. Remets-la-nous !
Dungal avait beau savoir, ce n’était pas le cas de Vyrian qui s’imaginait les pires scénarios. Mère mit fin à son ignorance.
— Les Visionnaires, ont la capacité de voir des événements sans s’y trouver, ils ne se trompent que très rarement. Concernant, les Sanctionneurs, bien que peu de choses soient connus à leur sujet, ils fonctionnent comme toutes créatures mythiques. Ils ne peuvent interagir qu’avec un être issu de ce monde. Yomi y étant étrangère l’interaction ne s’est que partiellement déroulée. Elle a été projetée sous l’attaque du spectre mais son pouvoir n’a pas eu d’effet sur elle, contrairement aux autres. Les pouvoirs magiques ne peuvent toucher les êtres étrangers à ce monde.
— Yomi aurait donc dû être démasquée depuis le temps !
— Pas forcément, l’attaque d’une créature mythique est bien effectuée seulement elle n’a pas l’effet escomptée sur la jeune femme. Celle-ci n’étant pas au courant, elle se comporte comme toute personne sensée, elle esquive.
— Le spectre aurait donc cherché à la faire disparaitre mais son attaque n’ayant pas fonctionné, elle se serait pris comme un retour d’énergie ?
— Il semblerait. Cela est d’autant plus probable que lorsque la jeune femme a voulu protéger sa sœur, son tatouage est apparu. C’est suite à cela qu’elle a été repoussée. L’apparition de ce symbole semble concorder avec son statut d’étrangère.
— La marque du Projet Trimondes la prive de son statut de Mysticys. Quel cruel projet.
Bien que n’ayant pas participé à l’élaboration de ce projet, Vyrian se sentit honteux. Par leur faute, une jeune femme se retrouvait dépossédée de tout ce qu’elle avait toujours connus. Les siens avaient tenté d’accomplir une bonne action, au lieu de cela, celle-ci se retournait non contre eux mais contre ceux qu’ils avaient tenté de protéger.
Vyrian vit le professeur obtempérer, malgré sa coopération, ses gestes réticents ne trompaient personne. Faric se saisit de la jeune femme, il la fit traverser la foule qui commençait à se former autour d’eux. Des hommes le suivirent, Mère et Vyrian se tenaient quelques peu en retrait. Des bruits de pas leur parvinrent, un homme de stature imposante suivit d’une femme approchaient rapidement.
Faric arrêta sa progression. Vyrian le vit se mordre les lèvres, la présence des nouveaux venus ne l’arrangeait guère. Mère connaissait la rivalité qui opposait les deux hommes, elle intervint.
— Voici Dallan et Fara, les parents d’Ylméria et de Yomi. Dallan est le chef de ce village. Il a hérité du titre l’année dernière, juste devant Faric.
Le scientifique, fut navré d’apprendre que dans ce monde-ci comme dans le sien, la politique corrompait les hommes. Son regard s’attarda quelques temps sur les deux parents, ils semblaient assez âgés. Ce qui le surpris, dans un monde d’apparence médiéval, il se serait attendu à ce que les naissances soient plus tôt.
Mère sembla vouloir ajouter quelques choses mais les paroles de Dallan la devancèrent, elle préféra s’abstenir.
— Laisse ma fille ! Elle n’a rien à voir avec nos histoires !
Faric jubila, la foule se faisait plus dense, tous allaient pouvoir entendre ses paroles.
— Yomi, fille de Dallan et Fara a été vu repousser par une créature mythique ! Je convoque le conseil pour débattre de son cas.
Des murmures indignés se firent entendre de toute part. Les deux parents n’avaient plus le choix, ils allaient devoir défendre l’avenir de leur fille lors du conseil.
Les portes de la mairie se refermèrent derrière les intéressés. La salle de réunion était une grande pièce dans laquelle le mobilier jadis au centre se retrouvait poussé contre les murs, des traces de frottements attestaient de leur déplacement.
La préméditation de Faric n’échappa ni aux parents rejoins entre temps par Dungal et Xam ni aux deux observateurs. Yomi fut ligoté à une chaise, sous le regard courroucé de Dallan qui s’échinait à faire entendre raison à son rival. Lorsque la jeune femme reprit conscience tous se tournèrent vers elle.
Yomi, le teint livide découvrit les liens qui lui enserraient poignets et chevilles. La jeune femme troublée tenta de se dégager, en vain. Son regard s’attarda alors sur les membres du conseil. Tous détournèrent la tête. La panique s’empara d’elle, ses yeux s’agrandir d’effroi. Cette expression familière au chercheur raviva de vieux souvenirs.
Il se tenait à présent devant un jeune orphelin. Poussière, crasse et sang barbouillaient son visage, deux trainées larmoyantes permettaient de voir la blancheur de sa peau. Le garçon, le fixait intensément cherchant une réponse à une question qu’il ne parvenait à formuler : « Pourquoi ? ».
Bien qu’ayant compris l’interrogation muette de l’enfant, Vyrian n’avait rien trouver à lui répondre. Il s’était contenté de l’enlacer, dérobant son regard aux corps mutilés de ses parents qui gisaient non loin de là, désarticulés sous la chute des buildings.
Le chercheur avait maudit la société, leurs décisions avaient privés cet enfant et bien d’autres de leur innocence. Jamais plus ils ne connaitraient ce sentiment.
Tout comme le jeune garçon de son passé, le chercheur aurait aimé réconforter Yomi. Seulement il ne le pouvait pas. Il ne pouvait qu’espérer qu’une personne ait la décence de le faire.
A cet instant, Faric s’avança et plongea son regard dans celui de la jeune femme. L’incompréhension se réverbérait dans leur regard, la peur crispait leurs traits. La tension était palpable. Faric mit un terme à cet échange silencieux, il commença l’interrogatoire.
— Que s’est-il passé ?
— Je… Je l’ignore.
Yomi paraissait toujours groggy sous l’effet de ses récentes blessures. Seulement, Faric ne s’en souciait guère, seules les réponses l’intéressaient.
— Menteuse ! Les Visionnaires t’ont vu être repoussés par les Sanctionneurs !
Quelques hochements de tête appuyèrent ses propos.
Le voile d’incompréhension qui persistait dans le regard de la jeune femme s’évanouit remplacé par une froide fureur.
— S’ils m’ont vu, ils savent que je ne vous suis d’aucun secours. J’ai perdu connaissance, je ne me souviens de rien. Libérez-moi !
Devant l’audace de la jeune femme, Faric perdit patience. Un excès de colère le submergea. Ses phalanges vinrent percuter la joue de la jeune femme. Furieux, Vyrian observa les réactions deux des Mysticys, l’étonnement dilatait leurs pupilles. Il comprit à cet instant que le politicien n’avait jamais prévu cela. Un tic nerveux confirma son ressenti.
L’incrédulité et l’indignation se peignaient sur les visages. Un long silence s’installa.
Les yeux de Faric furetaient de droite à gauche, cherchant le soutien du conseil. Il venait de se mettre dans une position délicate, il ne pouvait revenir sur son geste. Sa prochaine action serait décisive. Au lieu de s’excuser, il tira violemment la tête de la jeune femme en arrière. Le sang qui commençait à s’écouler de ses lèvres meurtries perla sur le plancher. Comme attiré par l’odeur de sang qui se dégageait de la plaie, Faric fixait avec envie le sol se couvrir de carmin.
Vyrian fulminait, l’homme au lieu d’avouer son tord avait préféré poursuivre sur sa lancée, le chercheur exécrait les hommes de son acabit.
— Mais quel pourri ! A croire qu’il est plus facile de maltraiter les gens une fois le premier coup porté !
Le scientifique n’était pas le seul à s’être fait cette opinion.
— Auriez-vous oublié nos principes ?
La voix enrouée de la jeune femme résonna dans la vaste salle. Profitant de la surprise, elle poursuivit.
— Nous sommes des dompteurs, entrainés à nous adapter à toutes les situations. Par peur, vous frappez l’une des vôtres ! Vous êtes pathétiques tous autant que vous êtes.
Ces derniers mots crachés à quelques centimètres du visage de Faric, blessèrent l’ego de ce dernier. Il arma de nouveau son bras.
Focalisé sur la situation, Vyrian oublia sa condition, son image mentale se jeta sur la jeune femme dans le but de la protéger. Seulement, il se heurta à une paroi invisible. Le choc passé, il regardait ses mains se cogner contre l’infranchissable obstacle. Il le tambourina de ses poings faméliques. Rien n’y fit.
Un éclair argenté traversa la salle, Xam venait d’échapper à la surveillance de Dungal. Le jeune Xealeras, babines retroussées, écumait de rage. Il s’élança sur Faric qui lui tournait le dos. Ses crocs se refermèrent sur le poing de l’homme.
Prit au dépourvu, il hurla de douleur. Il secoua sa main pour déloger le Xealeras qui s’effondra inerte, l’index de Faric tranché net dans la gueule. Fou de rage, l’homme shoota dans le corps du petit animal.
Celui-ci percuta violemment l’un des murs de la salle, avant qu’il ne s’effondre. Vyrian eut le temps d’apercevoir son regard rivé sur lui, ainsi que ses paroles « Quel est ton but ? »
Inconsciemment, Vyrian lui hurla sa réponse.
— Je veux protéger ce monde !
Surprise par la véhémence du chercheur, Mère se détourna de la scène et observa plus attentivement la projection mentale du scientifique. Il tremblait de toute part, le regard fiévreux, de la sueur ruisselait le long de ses tempes, son souffle se faisait rauque.
Une alerte lui indiqua la préoccupante augmentation de son rythme cardiaque. A force de s’acharner contre un ennemi invisible, il risquait de se réveiller. Elle devait le calmer. Elle l’anesthésia. Le résultat ne se fit pas attendre, l’image mentale du chercheur se calma instantanément. Il s’écroula. A genou, seules des larmes de frustration coulaient de ses yeux, le chercheur maudissait son état. Prisonnier de sa condition, il ne pouvait ni se défaire des perfusions qui l’étreignaient telle une camisole, ni échapper à son esprit. Il ne pouvait détourner les yeux de l’odieuse scène qui s’offrait à lui. Cela Mère ne le comprenait pas, elle avait apaisé son corps sans tenir compte de son esprit.
Apathique, le chercheur regarda la métamorphose qui s’était opérée chez la jeune femme, elle se tenait debout, ses liens pendant à ses articulations meurtries. Ses pupilles se réduisaient à présent plus qu’à deux fentes.
Elle se délectait de la peur qu’elle inspirait. Quelqu’un dans le fond de la pièce, murmura : « une… une Fusionnée ».
Motivés par la crainte qu’elle inspirait, plusieurs membres t’entèrent de l’encercler. Elle fit apparaitre deux paires d’ailes prenant naissance au niveau de ses omoplates, elle donna un puissant coup d’ailes à ses assaillants, les propulsant en arrière.
Le danger écarté, elle se dirigea vers Xam.
Vyrian regardait la scène, partagé entre l’horreur et la fascination. Yomi n’était plus humaine, mais une hybride humaine-Xealeras. Le chercheur ignorait comment un telle chose pouvait être possible.
Impuissant, il observa la jeune femme plus menaçante que jamais faire face à l’assemblée. Tous craignaient une action de da part. Pour le plus grand soulagement du chercheur, rien ne se produisit. Epuisée, Yomi s’effondra telle une poupée de chiffons.
Faric restait tétanisé par la puissance qu’il venait de voir. De la sueur coulait le long de son dos auréolant sa chemise de lin. Dans un glapissement, il s’éloigna du corps de la jeune femme. Poussé par la peur, il osa défier Dallan.
— Cette chose ne fait pas parti des nôtres, elle ne peut vivre au sein du village.
Faric vit les membres du conseil se rallier à sa cause. Tout comme lui avaient été choqués par les évènements. Un sourire mauvais aux lèvres, il s’empressa de continuer avant que Dallan ne riposte.
— Je propose un vote. Que tout ceux qui partage mon avis se manifeste.
Un à un des bras s’élevèrent. Faric avait remporté cette victoire, un sourire carnassier s’affichait sur ses lèvres minces, Dallan quant à lui resta de marbre. Vyrian en venait à douter de l’humanité de cet homme. Il avait regardé sa fille se faire frapper sans broncher. Seules les mains enlacées des parents trahissaient leur désapprobation, les phalanges blanchies, leur geste n’avait rien d’affectueux, il s’agissait simplement d’un trompe l’œil.
Le père de famille s’exprima d’une voix forte.
— Bien. J’interrogerai moi-même l’accusée.
Personne n’osa le contredire. Dallan savait se faire respecter, son expression reflétait un mélange d’autorité et de tristesse. Voyant que personne ne bougeait, il les chassa.
— Sortez, laissez-nous seul !
Les membres obtempèrent rassurés à l’idée de s’éloigner de la menace. À présent, il ne restait plus que dans la pièce Dungal, Yomi, Xam, Fara et Dallan.
Le mentor poussa un soupir de soulagement lorsqu’il se rendit compte après un bref examen que le jeune Xealeras ne s’en tirait qu’avec quelques contusions.
Pendant ce temps, Fara avait entreprit de nettoyer les plaies de sa fille. Elle fut surprise de voir que sous le sang coagulé, il ne restait aucune trace de blessures. Elles avaient cicatrisé.
Sous l’effet de la compresse que lui appliquait sa mère, Yomi rouvrit les yeux. Elle découvrit sa mère les yeux rougis passer une compresse sur son front.
— Expliquez-moi.
Fara se tourna vers son mari, elle semblait attendre son consentement. Il lui donna son approbation.
— Tu as été vu être repoussé par un Sanctionneur, ce qui fait de toi une étrangère. Tu…
La voix de Fara se brisa dans un sanglot. Dallan posa une main réconfortante sur son épaule se chargeant de finir sa phrase.
— Tu n’es pas de ce monde.
Ces paroles furent l’élément déclencheur. Un déclic s’opéra. L’expression de la jeune femme changea. Elle se souvenait. Elle ne put que croasser.
— Quoi ?!
Sa mère appliqua doucement la serviette qui lui avait servi à nettoyer ces plaies sur sa main. Le tatouage était présent. Comme pour se persuader de son existence, elle le toucha, en fit le tour avec ses doigts.
— Nous t’avons élevé dans le mensonge. Tu n’as ni sœur, ni famille. Tu es seule. Cette marque le prouve. Nous ne pouvons tolérer plus longtemps ta présence au sein du village. En tant que chef du conseil des Sages je te banni.
La panique s’empara des traits de la jeune femme. Impuissante, elle regarda son père, le visage grave retirer la bague qu’il portait au bout d’une chaine. Il l’enfila. Sa main irradia d’une intense lumière. Il prit son visage entre ses mains.
La lueur s’estompa de la bague, Dallan laissa ses bras retomber, la bénédiction était brisée.
Les yeux de la jeune femme s’embuèrent, pourtant elle refusait de laisser ses larmes couler. Elle les chassa d’un revers de manche. Vyrian admirait sa force de caractère. Bien qu’il sache qu’il ne s’agissait que d’une apparence, la jeune femme était profondément blessée, elle refusait juste de le montrer. Alors qu’elle s’apprêtait à scarifier de ses ongles la marque qui lui avait tout prit. Dallan arrêta son geste.
— Il est trop tard.
Sa voix était douce, pourtant la tristesse se lisait sur son visage. Vyrian acquit la certitude qu’ils savaient. Ils avaient toujours su. Pourtant, ils n’avaient rien dit.
Devant les sanglots inarrêtables de Fara, la tristesse de Dallan et l’incompréhension de Dungal, elle se redressa. La tête haute. Le corps engourdit, elle se leva, tangua, se ressaisit et marcha en direction de la porte. En cette nuit, on lui avait tout prit.
Xam alerté par le départ de sa maitresse, il alla la rejoindre, bien qu’il n’ait aucune blessure grave, le jeune Xyleras boitait.
Ensemble, ils sortirent du bâtiment sous une huée générale. Des insultes ponctuèrent le long chemin qui menait Yomi vers la sortie du village.
Les poings serrés, le dos voûté, elle refoula ses sanglots. À bout, elle sentit Xam se frotter contre sa jambe.
Elle atteignit enfin la sortie du village. Sans un regard en arrière, elle erra dans la nuit.
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