Chapitre 3 : Ombres Croissantes

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Le château Luminar au crépuscule

Le vent s'engouffrait dans les tours du château de Luminar , agitant les flammes des torches et ajoutant une note sinistre à l'atmosphère pesante . Les murs de pierre semblaient résonner des échos des pas pressés et des murmures conspirateurs. Bien que la nuit tombe , l'agitation dans les couloirs ne faiblissait pas .

Dans l'intimité de ses appartements , Aldemar le Mordant , comte de Vannes , scrutait une carte déployée sur une table encombrée de parchemins. Ses yeux fatigués suivaient les lignes tracées sur le papier , représentant des routes , des côtes et des terres instables. Chaque marque rouge , chaque note griffonnée représentait un danger potentiel :des incursions vikings , des alliances fragiles , ou les ambitions mal dissimulées de ses propres vassaux.

Un coup à la porte interrompit ses pensées.

« Entrez » , dit-il d'une voix lourde.

La porte s'ouvrit pour révéler Bastien de Saint-Cyr , son fidèle chevalier , dont le visage grave trahissait l'urgence.

— Seigneur , le vicomte Armand de Lorient a quitté le château . Ses hommes ont été vus en direction du sud peu après le conseil.

Aldemar fronça les sourcils. « Et qu'a-t-il prétesté ? » demanda-t-il en croisant les bras .

« Il a mentionné vouloir renforcer ses terres contre d'éventuelles incursions vikings » , répondit Bastien.

Le comte poussa un long soupir. Il savait que l'excuse d'Armand n'était qu'un écran de fumée. Cet homme , bien qu'officiellement loyal , cherchait toujours à tirer profit des situations de crise. Un instinct l'alertait également : et si Eudes avait secrètement influencé Armand pour des raisons qui lui échappaient encore ? Cette pensée fit serrer les poings du comte.

— Surveillez-le de près, Bastien. Si Armand tente quoi que ce soit , je veux le savoir avant qu'il ne devienne une menace. Bastien s'inclina et quitta la pièce.

La colère d'Edwyn

Dans la cour du château , Edwyn s'acharnait sur un mannequin d'entrainement , l'épée à la main. La lumière déclinante du jour peignait son visage de rouge et d'ombre , accentuant l'intensité de ses traits. Chaque coup porté semblait chargé de colère : contre son frère , contre les vassaux qu'il jugeait faibles , contre la pression écrasante de l'héritage qu'il portait.

Depuis une fenêtre , Isolde , une jeune femme discrète mais attentive, l'observait . Elle connaissait les tempêtes qui agitaient le cœur d'Edwyn , mais elle voyait aussi l'homme derrière le guerrier : un homme dévoué à sa famille et à son peuple , malgré ses erreurs.

Elle descendit dans la cour et l'approcha , sa démarche calme contrastant avec les mouvements violents d'Edwyn.

— Messire , vous devriez vous reposer , dit-elle doucement présente.

« Le repos est un luxe que je ne peux me permettre , Isolde » , répondit-il , essuyant la sueur de son front . "Pas tant que ce château est en danger?"

— Un homme fatigué fait des erreurs , messire. Votre père le sait , et vous devriez l'écouter . Si vous tombez , qui portera le poids du comté à votre place ?

Les mots d'Isolde frappèrent une corde sensible . Edwyn hésita un instant , fixant la jeune femme.

— Tu parles comme mon père , murmura-t-il finalement , avant d'ajouter : « Mais peut-être as-tu raison. »

L'ombre d'un complot

Dans une pièce sombre et retirée du château , Eudes , assis à une table , rencontrait Gaël de Pontivy. Une chandelle vacillante éclairait à peine leurs visages , ajoutant une ambiance de secret à leur discussion.

« Mon frère se croit invincible » , murmura Eudes avec un sourire en coin.

« Mais il ne comprend rien à l'art de la politique. » Sa force brute est aussi utile qu'un marteau dans une forge délicate .

Gaël de Pontivy hocha la tête.

— Et votre père ? demanda-t-il prudemment . " Il est encore une force à respecter."

Eudes joua distraitement avec une plume , ses yeux fixant l'ombre dansante sur le mur .

« Mon père vieillit » , dit-il calmement. Il tient encore les rênes , mais ses décisions manquent de clairvoyance . Il s'accroche à une unité qui n'existe plus. Mais le temps viendra… Et ce jour-là , ceux qui m'auront soutenu seront justement récompensés.

Gaël hésita , mais l'assurance d'Eudes semblait dissiper ses doutes . Il voyait en ce jeune homme un esprit capable de redéfinir l'avenir du comté.

Une convocation inattendue

Alors qu'Aldemar s'apprêtait à se retirer pour la nuit , un messager arriva au château. Essoufflé , il remit une lettre scelléed'un symbole inconnu . Aldemar brisa le sceau et parcourut rapidement le contenu . Ses traits se durcirent.

« Une convocation du duc de Bretagne » , murmura-t-il. "Un conseil pour discuter des raids vikings et des tensions internes."

Il se tourna vers la fenêtre , contemplant les étoiles qui perçaient la nuit glacée. Le duc n'était pas seulement un souverain ; c'était un homme rusé , capable de manipuler même les plus forts pour ses intérêts . Cette convocation n'était pas anodine . C'était une opportunité , mais aussi un piège.

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