1. Nostalgie de la Mort
La vieille Nostalgie, mère des presqu’éteints
Depuis mon premier cri resta à mon chevet
Et elle aima son fils des larmes du regret
Comme si chaque soir pleurait feu son matin.
C’est ainsi que le cœur lesté par son amour
J’arpente le sentier qu’empruntent les défunts
Mais après quelques pas, percevant mon destin
Déjà mes chevilles défaillent de bravoure.
Ce rocher, cet arbre, les saluerai-je encore ?
Le re-clamerai-je ce refrain de litorne
Après que m’ait guidé le flot des âmes mornes
Vers ce sol à l’unique, au stérile décor ?
Je devine l’ennui sépulcral qui m’attend
J’entends la faim, la soif, le manque, et ma mémoire
De ces merveilleux jours déjà devient noire
Les laissant chaque pas toujours plus éclatant
L’abandon dans l’oubli est un sûr avenir.
Quand je rirai sciemment des flammes éphémères
Et que mes papilles souffriront l’air amer
Je ne craindrai plus de gâcher mes souvenirs.
Telle est ma condition pour affronter mon sort.
J'irai me perdre las, dans le froid souterrain
Déposées sur mes yeux quelques pièces d’airain
Et d’un dernier souffle j’embrasserai la mort…
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