Le bouquet de fleurs

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  • Klère, je suis passé vous voir ce matin. On m'y a enfin autorisé !

Oh ! oui je suis au courant, l'infirmière me l'a signalé... Vous auriez pu rester un peu plus longtemps dans la chambre !

  • Je vous ai laissé quelques fleurs pour vous tenir compagnie.

Quelle délicate attention (sourire).

  • ...

Mais ne risquent-elles pas de se faner, bien après mon départ ?

  • J'ai l'impression que vous pensez que les choses tourneront mal !

...

  • J'ai lu votre dossier médical. Les examens sont encourageants.

Hum, hum !

  • Et vous pourriez les emporter avec vous, dès votre retour.

Quoi donc ?

  • Ce bouquet. Vous ne le voyez pas. Ce sont vos fleurs préférées.

...

  • Je sens à peine votre présence !

Oui, pardon, je fatigue.

  • ...

Et cette idée de m'offrir un téléphone !

  • Hum !

Vingt-Cent c'est vraiment adorable. Mais j'ai l'impression que cela risque de vous faire plus de mal qu'à moi.

  • Je vous ai offert un téléphone. Et j'ai glissé mon numéro car je n'arrive pas à envisager que vous passiez ces prochaines années sans moi. Nous pourrions échanger quelques messages courts !

Je crois au contraire que vous y arriverez très bien !

  • ... (une larme coule sur ma joue)

Vous ai-je blessé ?

  • Je dispose aujourd'hui d'une grande diversité d'émotions.

Si cela peut vous rassurer. Je vous ressemble un peu plus à chaque opération.

  • J'ai le sens de l'humour !

Saviez-vous qu'il ne me reste plus grand chose d'organique ?

  • Je crois savoir que l'on vous a ajouté quelques composants sophistiqués. Et c'est heureux car je commençais à croire que nous ne puissions plus un jour... comment diriez-vous ?

Nous étreindre ?

  • Oh Klère, si vous saviez !

Écoutez Vingt-Cent. Je crains que vos mémoires aient pris la poussière !

  • Je ne vous ai pas dit. On m'a ajouté plusieurs barrettes de mémoire et je me sens revivre.

Alors, vous n'avez pas oublié que cela fait deux cent ans que vous êtes né.

  • Je vous ai aimée dès le premier jour.

Nous vous avions acheté chez Robotics. Et John, mon défunt mari, est alors gravement tombé malade. Et vous êtiez entré à notre service depuis peu.

  • Je voulais vous être utile.

En quelques laps de temps, vous êtes devenu mon majordome, mon ami, mon confident.

  • Chaque jour nous a rapproché !

Vingt-Cent ! Durant tous ces jours, ces années, chaque instant en votre compagnie m'a comblée de bonheur.

  • Alors croyez-moi !

...

  • Tout va bien se passer. Je vais bientôt vous retrouver.

... (elle dort).

  • Ils vont remplacer votre matrice.

... (profondément).

  • Et je vous promets des nuits éternelles de folie.

... (elle s'éteint).

=O=

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