Au cours de ma vie, je pris bien des chemins, suivi par mes cantines. Je traversai des mers et des océans ou les airs. Ma vie se construisit ainsi sur bien des routes. Et certains itinéraires se prolongèrent dans mes récits en plongeant dans le monde de l'écriture. À l'instar de Jules Verne, auteur merveilleux de romans, de pièces de théâtres, de nouvelles et de feuilletons et dont le fils poursuivit l'œuvre au-delà de sa mort grâce à des inédits.

Depuis mon adolescence, j'aimais lire ses merveilleuses et fantastiques aventures.

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Les premiers récits, en poche, me furent offert par ma voisine, maman de deux petits enfants à qui je rendis service du haut de mes treize ans. Pour me remercier, elle m'offrit deux livres qui prirent une importance capitale que je ne soupçonnais guère alors. Mais qui agirent sur moi comme des bouées de sauvetage dans le maelstrom de mon cerveau, malmené par tant d'émotions, de sensiblité et de douleurs.

Car ces histoires palpitantes et captivantes eurent le mérite de me transporter hors de ma chambre, loin de ma famille et surtout de ce quotidien dans lequel j'étouffais et je souffrais. Loin d'être un adolescent insupportable, agressif, vulgaire, je nageais entre deux eaux, juste mal dans ma peau, en quête d'identité. Mes émotions me transpercaient sans cesse. Contre elles, je ne savais pas lutter et de quelle façon m'y prendre pour les maîtriser ou pour qu'elles deviennent des alliées.

Je faillis mourir sous les coups de mon père, je m'enfuis sur une bicyclette, je subis la maltraitance et la malveillance mais aussi les persécutions et le harcèlement. Je voulus même en finir en tentant de m'électrocuter. Mais ma résilience fut la plus forte. Sans doute me venait-elle de ces héros que je voyais s'animer dans les histoires de ce grand auteur de la belle ville d'Amiens.

Et surtout mon imaginaire trouvait-il le moyen de traverser l'écran virtuel des pages de mes lectures grâce aux merveilleuses réalisations en noir et blanc du dessinateur et grand voyageur, Léon Benett, de son vrai nom Benet. Ce dernier mit à profit sa connaissance de l'Asie et de l'Océanie pour illustrer les différentes œuvres de Jules Verne en particulier dans la collection de Pierre-Jules Hetzel.

Grâce à l'auteur, j'effectuai des voyages sans quitter ma chambre pendant cinq semaines en ballon, quatre-vingt jours autour du monde. Je montai à bord de la première fusée, dans un obus lancé depuis un canon pour me rendre sur le sol lunaire.

Dans l'île mystérieuse, j'appris à me débrouiller seul, à utiliser les ressources issues des richesses minières afin de concevoir des constructions et des outils. Je passais plusieurs semaines à traverser l'Afrique à découvrir les jungles, les vallées luxuriantes. Mais aussi sous les mers, comme matelot du Capitaine Némo à bord de son extraordinaire Nautilus.

Je côtoyai l'opulence des fortunes, la pauvreté et la maigreur d'un peuple opprimé dans l'utopie et la dystopie des cinq cents millions de la Begum. Je visitai des mines, puis descendis au plus profond de la terre. Je voyageai en Amérique du sud sur l'Amazone et dans la pampa ou dans les steppes d'Europe avec Michel Strogoff.

À chaque fois mon coeur prenait l'ascenseur émotionnel passant à une vitesse folle au travers de l'amour, de l'aventure, des lenteurs des itinérances, des attaques sournoises ou des agressions. L'auteur ménageait ses effets et maîtrisait l'art subtil du rebondissement.

Ce maître de la science-fiction et de l'anticipation fut, sans le savoir de son vivant, à l'origine du style littéraire et vestimentaire Steampunk. il sut aussi m'offrir, bien trop rarement, du romantisme. Il donna ainsi aux amants véritables, comme une cerise sur un gâteau, la découverte du rayon vert.

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Je reste à jamais reconnaissant d'avoir rencontré le génie littéraire et aventurier de cet écrivain. Il constitue pour moi une source inépuisable pour conter des histoires d'aventure. La qualité de son travail de recherche et d'investigation pour nourrir ses écrits force le respect. Et surtout il s'avère très inspirant quand on ambitionne de devenir un auteur.

Sans doute le serais-je un jour !

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