Damien
Larana est venue me voir après tout ça, elle avait trouvé Elena apaisante, tantôt rêveuse, loin de l'image qu'elle s'était fait de la police… Quelle histoire… les journaux en parlaient déjà partout, tout le monde était sorti donner son avis, à la télé, sur internet. Il y avait des discussions sans fin autour du professeur Laval, au point où il devenait petit à petit une idole, enveloppé dans cette disparition mystérieuse qui enflait sa gloire jusqu'à couvrir tout autre sujet...
L’université se trouve maintenant pointée du doigt, le doyen se voulant conciliant à la télé, toutes les affaires sordides de Laval au grand jour, les vieux croûtons se couvrant l’un à l’autre, tous pareil… Je comprends Larana, je n’aurais pas pu rester non plus. Et plus j’apprends sur cette histoire, plus je veux aller plus loin, jusqu’à cette esquisse dans l’appartement de Laval, jusqu’au miroir cassé, jusqu’à ces notes illisibles et à ces papiers de cours qu’il avait jetés partout dans le laboratoire.
Maintenant c’est moi qui guette tout ce qu’on écrit sur Laval, alors qu’officiellement l’enquête est close, que le capitaine Martel m’a très clairement fait comprendre que « des erreurs avaient été faites en son absence », que l’autre policier, Costa, clame sur tous les toits qu’il avait alerté, prévenu, envoyé de courriers de signalement du danger. Là c’est moi qui ai besoin de continuer l’enquête, de reprendre ses erreurs aussi, et aller jusqu’au bout, coûte que coûte.
Maintenant que pour tout le monde c’est fini, je lui dois ça.
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