Hansel et Gretel — Conte Kokiri
Il était une fois deux Kokiris nommés Hansel et Gretel. Ils étaient frère et soeur, nés d'un même bourgeon de l'arbre Mojo, et faisaient toujours tout ensemble. Hansel était aussi fort et gentil que Gretel était intelligente et créative, qualités qui se combinaient à merveille, et les jumeaux réussissaient presque tout ce qu'ils entreprenaient.
Forcément, ce n'était pas du goût de tous, et surtout pas du dénommé Mido, chef de leur village. Ce dernier, jaloux comme un pou du succès et de la popularité des jumeaux, décida de se débarrasser d'eux et prépara un plan machiavélique.
Mais Mido parlait dans son sommeil, et Gretel, qui aimait se promener entre chien et loup, l'entendit quand elle passa devant sa cabane. Mido comptait donc les perdre dans la forêt ? Qu'à cela ne tienne, elle avait un plan.
Le lendemain, quand Mido envoya les jumeaux dans la forêt pour cueillir des baies, Gretel était prête. Elle avait glissé dans ses poches des noix Mojo, qu'elle sema le long du chemin comme les cailloux blancs du Petit Poucet.
Quand les paniers des jumeaux furent remplis de baies, ils décidèrent de rentrer au village. Mais, malheur, ils n'en retrouvèrent pas le chemin. Cette partie des bois leur était inconnue et les écureuils, qui vivaient en nombre dans la forêt, avaient ramassé et dévoré toutes les noix Mojo. Ils errèrent pendant des heures dans les bois, sans retrouver le sentier qui les y avait conduit.
Quand la nuit tomba, le frère et la soeur mangèrent les baies qu'ils avaient ramassées et s'endormirent dans les branches d'un arbre, à l'abri des terribles pestes Mojo qui habitaient elles aussi la forêt. Quand ils se réveillèrent, l'un comme l'autre étaient affamés.
Ils se remirent en marche, pensant au repas qui les attendait au village.
- Qu'est-ce que tu aimerais manger à ton retour, Hansel ? demanda Gretel.
- Des noix grillées, répondit Hansel.
- Oh oui, renchérit Gretel, et du gâteau aux baies !
- Je pense que je pourrais manger à moi tout seul une des tartes aux fruits de Saria !
- Et moi deux !
- Je te parie que je mangerais même... Une maison en pain d'épices géante !
- Pardon ?! pouffa Gretel.
- Regarde ça, c'est une maison en pain d'épices géante !
La petite Kokiri se frotta les yeux, persuadée que la faim leur jouait des tours, mais ils ne rêvaient pas. Devant eux se dressait effectivement une maison de trois étages, faite de pain d'épices et de douceurs.
Les volets étaient en chocolat, la porte en biscuit et des bonbons décoraient le toit enneigé de noix de coco râpée. Une clôture de bretzels et de réglisse entourait un potager dont les plantes et arbres donnaient, en lieu et place de légumes, des bonbons et des gâteaux. L'odeur qui s'en dégageait était terriblement alléchante et, une seconde plus tard, le frère et la soeur se jetèrent sur la maison
Hansel croqua l'un des sucres d'orge constituant la gouttière pendant que Gretel grignotait allègrement l'un des volets. Soudain, la porte s'ouvrit avec un grincement à faire froid dans le dos.
De la maison sortit une vieille femme laide à faire peur, vêtue de noir, au nez couvert de verrues.
- Cric crac croc, ricana-t-elle, qui grignote mon logis ? Oh, deux adorables Kokiris bien grassouillets... Entrez seulement, je vais vous montrer l'intérieur. Vous allez voir, c'est encore meilleur !
Hansel, qui était très gourmand, entra avec joie. Sa soeur le suivit, inquiète. Cette étrange petite vieille lui faisait un peu peur.
Assis à la table de biscuits au beurre, Hansel expliqua à la vieille femme la curieuse suite d'évènements qui les avait amenés jusqu'à cette maison. La femme se montra très polie et l'écouta attentivement. Puis elle se mit aux fourneaux et leur prépara un succulent repas de viande rôtie, salades, pain frais, fruits et gâteaux en tous genres.
Après avoir bien mangé, les deux Kokiris montèrent à l'étage et se glissèrent dans deux lits dont les matelas n'étaient autres que deux énomes chamallows.
Mais le lendemain, quand Gretel se réveilla, Hansel n'était plus à ses côtés. La vieille femme, une terrible sorcière qui dévorait les enfants, avait enfermé le jeune Kokiri pour l'engraisser. Elle fit de Gretel sa servante et lui fit nettoyer sa maison à longueur de temps. Avez-vous déjà essayé de nettoyer du pain d'épices ? C'est encore bien plus compliqué qu'il n'y paraît.
Puis, quand Hansel comme Gretel eurent bien grossi, la sorcière décida de les manger. Elle mit donc le four à chauffer et demanda à la fillette:
- Gretel, mets donc ta tête dans le four et dis-moi s'il est déjà chaud.
Mais la fillette comprit ce que voulait faire la sorcière. Elle se pencha vers le four, qui était bel et bien chaud, et eut une idée.
- Mais madame, dit-elle, il n'est pas chaud, ce four !
- Ah bon, s'étonna la sorcière.
- Mais oui, regardez !
Mais, dès que la sorcière se pencha pour vérifier ce que disait Gretel, la Kokiri lui vola son trousseau de clés et la poussa dans le four, qu'elle referma derrière la mégère. Puis elle se dépêcha d'aller libérer Hansel.
Avant de quitter la maison, Hansel et Gretel remplirent leurs paniers de bonbons et de gâteaux. Ils prirent la route et, comme par miracle, retrouvèrent rapidement le chemin de leur village.
Les jumeaux vendirent leur récolte de douceurs, et les rubis récoltés leur permirent de vivre confortablement jusqu'à la fin de leur jours. Quand à la sorcière, on raconte qu'elle a réussi à s'échapper du four et hante encore les bois perdus. Mais personne n'en est sûr, car personne ne l'a jamais revue...
Souvenez-vous : Ruse et entraide vous tireront de bien des mauvais pas.
Annotations
Versions