I want you.
Cette chanson d'amour de John Lennon pour Yoko Ono ne compte que douze mots... le message n'en est pas moins puissant, ce désir le rend fou.

Cette chanson d'amour est...

une chanson.

Que pouvait bien s'imaginer Morgane ?

Que je faisais ma déclaration sur scène à ma guitariste ? En direct ?

Devant elle ?

Alors que je sais combien elle est jalouse. Cela n'a aucun sens.

A la fin du couplet, je pousse un cri.

Mon cri est un cri de fureur.

Je suis furieux contre moi-même, contre Morgane, contre cet excès de jalousie qui a tout cassé.

Le final dure plusieurs minutes devant un public béat.

Ces dernières minutes sont très longues.

J'attends la fin du concert avec la crainte du retour de Morgane qui comme je la connais prépare un mauvais coup. Je suis lessivé. Je ne ressens plus aucun plaisir.

Quand les instruments s'arrêtent, que le son s' évanouit, il faut quelques secondes pour reprendre ses esprits.

Mon esprit est bien torturé en ce moment.

S'ensuit alors un tonnerre d'applaudissements.

Pour moi, le concert est un fiasco. Je suis anéanti.

Même si je n'ai plus le coeur à rien, je remercie le public de mon mieux.

Il n'y est pour rien dans ce désastre.

Je ressens une certaine douceur dans les bravos. Même si c'est gâché pour ma part, eux ont pris du bon temps.

Moi aussi, j'en ai pris pendant un moment. Cela me paraît si loin.

La chaleur du public n'arrive pas à me réchauffer.

Le froid en moi est trop intense.