Very bad end 2
Salle de concert, fin du spectacle.
La chaleur du public n’arrive pas à me réchauffer.
Les bravos se transforment en un son aigu qui me vrille le crâne.
Les projecteurs s’éteignent tous en même temps. Sans la lumière des pictogrammes verts des panneaux de direction et issues de secours, nous serions dans le noir total. Le public s’est arrêté net d’applaudir et se demande ce qui se passe. Un son strident résonne dans la salle, c’est insupportable.
Une alarme incendie !
Ce n’est pas un exercice, je vois de la fumée au fond de la salle.
J'essaye de parler dans le micro mais le courant est coupé, aucun son n’en sort.
Les gens se dirigent vers les sorties indiquées par les panneaux lumineux.
La porte de l’entrée est proche mais semble fermée, personne n’arrive à l’ouvrir. De l'issue de secours du fond sort une fumée qui se répand rapidement. Très vite, la salle est dans une sorte de brouillard grisâtre .
Je vois à peine Samantha qui est pourtant juste à côté de moi. Malik, Greg et Seb ne sont que des ombres que je devine dans l’obscurité. Je leur crie qu’il faut sortir d’ici.
Je n’aurais pas dû: un , c’est inutile, ça paraît évident; deux, avec la sirène, personne ne m'entend; trois, en criant j’ai avalé de la fumée.
Je veux rejoindre le reste du groupe, mais j'ai laissé tomber mon pied de micro et je trébuche sur le pédalier de Samantha qui lui permet d’obtenir ses effets sonores à la guitare. Je me cogne les genoux au sol et contre une espèce de gros bloc. En fait, il s’agit de l'une des lourdes enceintes du son de retour de scène. La chute me désoriente, je ne vois pas le sol.
Je me relève en tâtonnant, je tente de faire un nouveau pas mais j’ai oublié que la scène était surélevée alors je me vautre méchamment comme Morgane tout à l’heure.
Morgane ?
Où est-elle ? Elle était sortie avec le vigile quelques minutes auparavant, elle m’avait jeté un regard noir avec l’envie d’en découdre.
Et ce feu maintenant ?
Ce ne serait quand même pas elle qui a mis le feu ? Non, j’y crois pas, elle est capable de beaucoup mais pas de cela.
Quoique. Elle était en colère et sous l’effet de la colère, elle agit de manière irrationnelle, je l’ai déjà constaté.
Je balaye l’idée de mon esprit. C’est une mauvaise coïncidence.
Mais pourquoi la porte d’entrée est-elle fermée ?
Et pourquoi les lumières se sont-elles toutes éteintes ?
Je réfléchirai à tout cela plus tard.
Dans l’immédiat, je ferais mieux de chercher à partir de là.
Je ne veux pas mourir asphyxié.
Je vois des ombres danser devant les lumières des flèches de direction, probablement celles des personnes qui se dirigent vers la sortie.
Les gens paniquent et se bousculent. La sirène hurle.
La fumée est âcre, l’air devient irrespirable.
Il y a un brouillard de plus en plus sombre dans la salle.
J’ai perdu de vue les autres membres du groupe.
La sirène ne s’arrête pas, j’ai du mal à réfléchir.
Que faire ?
Rester près du sol. Oui, c’est cela. La fumée monte. C’est au sol que l’air est le plus sain.
J’essaye de repèrer les flèches de direction tant que je peux encore les voir.
L’oxygène commence à me manquer, chaque respiration me fait tousser.
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