Éclats de vers
"La langue de la poésie diffère de celle de l'usage courant. C'est là un fait que le lecteur le moins sophistiqué sent d'instinct. Pourtant, s'il est vrai que bien souvent la poésie utilise des termes hors de l'usage commun et possède une grammaire qui lui est propre (souvent même une grammaire inacceptable hors des strictes limites d'un poème donné), il arrive aussi que la poésie puise dans le vocabulaire et la grammaire de la langue quotidienne. Dans toutes les littératures qui s'étendent sur une durée suffisamment longue, nous constatons que la poésie hésite entre ces deux tendances, s'abandonnant d'abord à l'une puis à l'autre. Devant cette alternative, le choix est dicté par l'évolution du goût et par des concepts esthétiques sans cesse modifiés. Cependant, quelle que soit la tendance préférée, un facteur demeure constant : la poésie exprime les concepts de manière oblique. Bref, un poème nous dit une chose et en signifie une autre."
Michael Riffaterre, Sémiotique de la poésie, traduction de J-J Thomas, Éd. Seuil Paris, Coll. Poétique, 1983
La poésie est pour moi une compagne volage, qui s'en va et vient, l'humeur changeante. Accorte ou aride, complaisante ou tyrannique, je ne peux la soumettre qu'à ses propres caprices. Ainsi, j'écris au gré de ses humeurs. Cela peut prendre la forme d'un unique vers jeté sur une feuille volante, en attendant ses camarades pour lier l’ensemble.
Ici, je souhaite vous partager ces petits fragments de vers qui parcourent mes journées ; strophes complètes mais trop légères, trop fugaces pour que je les laisse vagabonder seules.
Bonne lecture.
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