Ravage

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Chapitre violent. Je n'ai cessé de remettre à plus tard sa révision, tant je m'en suis voulue de faire subir une telle atrocité à mon personnage. Au final, je me suis décidée à transformer cette scène de viol en une tentative "musclée". La version précédente est disponible en cliquant sur le bouton tout en bas, "Afficher la liste des versions", et en sélectionnant celle du 31 mars 22. Elle est (encore) plus violente.
Je suis preneuse de vos commentaires, en particulier sur votre préférence pour l'une ou l'autre des versions.

L’auberge !
Fille entra dans la Grand salle qui grouillait de monde, se faufila entre les tables pour rejoindre l’étage et sa chambre quand une main agrippa son bras.

— Où cours-tu ainsi, petit oiseau ?

— Laissez-moi !

Des hommes d'armes, attablés, éclatèrent de rire tandis que celui qui l’avait attrapée la jetait sur ses genoux. Ils portaient des tuniques noires barrées d'une épaisse ligne blanche. Ce n'étaient pas des soldats, plutôt des mercenaires ou des brigands.

— Calme, calme petite jouvencelle. Pourquoi ne viendrais-tu pas égayer cette morne journée ?

La maintenant d’un bras, le soudard vint glisser une main sous son aisselle, par-dessous la tunique, et éclata de rire.

— Mais qu’est-ce là sous mes doigts ? On dirait une noix … ou plutôt un gland.

Il arracha sa tunique et dévoila la poitrine à peine naissante de sa proie. Effectivement, seuls ses tétons saillaient timidement, plus petits encore que deux bourgeons.

— Laissez-moi ! Laissez-moi ! cria-t-elle.

Elle se débattait comme une furie. Un des soldats passa une main sous sa jupette. Au contact des doigts grossiers, elle hurla de plus belle. L’aubergiste serra les poings. La petite courait grand danger! Mais il était seul et eux, cinq, tous armés. Il se tourna vers son apprenti.

— File. File chercher maître Tabor, au marché. Et cours, cours aussi vite que tu peux.

Il s’approcha de la tablée et tenta de raisonner les malfrats. Les brutes, qui l’oeil mauvais, qui le sourire goguenard, le rabrouèrent. Lorsqu'il insista, un des compères lui assèna un formidable coup sur le crâne. Fille poussa un cri lorsque le pauvre homme s’écroula. C'était la peur qui maintenant étendait ses ailes sur ses frêles épaules. Elle devait leur échapper !

Quand un bras passa sous son nez, elle y planta les dents et mordit avec l’énergie du désespoir. Le rustre hurla sous la douleur et tenta de se dégager, mais la petite comprima si fort les mâchoires qu’il n’y parvint pas. Le goût du sang redonna espoir à la pauvre victime. Elle serra plus fort encore, le liquide tiède s’écoula dans sa bouche et sur son menton tandis que l’homme continua de hurler. Le choc la surprit par la droite. Violent. Elle sentit ses forces l’abandonner. Tout se fit flou et les sons parvenaient déformés à ses oreilles. Grotesques.

— L’abîme quand même pas trop. Ce serait dommage de gâcher un si joli morceau.

Elle sentait maintenant le sang couler dans son oeil. La peur se mua en terreur quand elle comprit que c’était le sien. Elle voulait se débattre encore mais son corps ne répondait plus. Comme dans un rêve, elle vit l’aubergiste se relever. Il s’interposa une fois encore, mais une volée de coups s'abattit sur lui. L'homme lui renvoyait une image déformée, confuse, nébuleuse. Le pauvre était maintenant difforme. Et rouge. Tout rouge. Non, il crachait du sang ! Ils allaient le tuer, pensa-t-elle.

Ils vont ME tuer !

— Bâtard d’aubergiste. Voilà ce qu’il en coûte de se mêler de ce qui ne te regarde pas.

Deux clients terrorisés s’enfuyaient tandis que, reprenant ses esprits, elle criait :

— Aidez-moi, aidez-moi !

Mais la vue du sang avait ôté aux derniers convives le peu de courage qu’il leur restait. Il n’y avait plus qu’elle maintenant, et les soldats. Quand son tortionnaire la jeta sur la table toute souillée de vin et de bière, sa tête heurta le bois épais. À nouveau, elle perdit pied. Elle était persuadée qu’ils allaient l'occire et la découper en morceaux. Peut-être eût-il d’ailleurs mieux valu, car dans sa juvénile candeur, elle était à cent lieues d'imaginer ce qui l’attendait.

Elle hurla lorsqu'elle sentit la chose entre ses cuisses, se débattit, mais ses ongles se brisèrent sur la côte de maille. Elle ne pouvait rien contre cette bête qui l’écrasait et devait peser trois fois son poids. Alors elle abandonna, résignée, tandis que l’homme tentait une fois encore de forcer ses chairs sous les encouragements de ses comparses.

Lorsque sous ses doigts elle sentit la dague du soudard, une décharge d’adrénaline la parcourut toute entière. Elle referma doucement sa main autour de l’arme et avec d’infinies précautions l’attira à elle, secouée sous les assauts infructueux de son bourreau.

Elle ouvrit les yeux, évalua ses chances … Le gorgerin et la cotte de mailles formaient comme une minerve autour du cou épais de la brute. C’était peine perdue de ce côté-là.
Elle ne voyait qu’une issue, un quitte ou double, mais elle devait échapper au monstre. Si elle échouait, c'en serait fini de sa courte vie.
Tout se passa en deux battements d’ailes de papillon. Dans un mouvement d’une précision chirurgicale et vif comme l’éclair, elle enfonça la dague jusqu’à la garde dans l’oeil du soldat. Il hurla comme un cochon qu’on égorgeait, le sang giclait à flots, mais dans l’instant il s’écroula sur elle. Elle tenta de s’extraire, mais l’homme pesait de tout son poids sur elle, le sang qui dégoulinait sur le visage de la jeune fille l’aveuglait. Dans un ultime effort, elle parvint à le repousser. Deux des soudards avaient tiré leur épée.

— Sale petite garce ! Si tu ne veux pas de nos dards, c’est de notre fer que tu vas tâter !

Elle tenta de s’enfuir mais ils l'attrapèrent au vol. Le plus petit d’entre eux appuya la pointe de son épée sur son ventre nu. Elle ferma les yeux. Elle allait mourir. Elle pensa à Tabor. Tabor.

Pardon Père.

La porte s’ouvrit avec fracas, s'écrasa à toute volée contre le mur. Un des sbires se jeta, épée à la main, sur son père désarmé. D’un habile mouvement circulaire, celui-ci l’évita et, saisissant le bras adverse alors que l'homme l’abattait avec force, rompit l’équilibre du lourdaud qui vint se fracasser contre le mur. Tabor s’empara alors de l’épée du maraud et, le temps d'une respiration, frappa par deux fois. Une tête roula au sol, un second malfrat rugit de douleur en tenant son bras profondément entaillé. Les derniers gaillards l'agrippèrent et s’enfuirent à toutes jambes sans demander leur reste.

— Fille !

Secouée de sanglots, elle hurlait, hystérique. Il la prit dans ses bras, tenta de couvrir sa nudité et éclata en pleurs.

— Fille ! Fille ! Pardon … pardon mon ange.

Sa voix s’étranglait, il était incapable de retenir ses larmes. Fille tremblait, ses pleurs se mêlaient au sang qui la recouvrait toute entière. Elle pleurait, pleurait et pleurait encore.

— Pardon Père … Pardon. Pardon. Pardon Père.

Elle se laissa glisser sur le sol, recroquevillée tel un foetus. À travers ses larmes à lui, il vit la marque au haut de son dos, tendit la main. Ce n’était pas une tache. Ni un coup.

— Par tous les dieux Fille … Qu’as-tu fait là ?

— Pardon Père. Pardon …

Il la serra dans ses bras, si fort qu'il réalisa qu'il lui faisait probablement mal. Mais elle ne sentait plus rien. Alors il relèva la tête …

— Il nous faut partir. Maintenant.

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