SCÈNE II. Aphrodite, Nénufar.

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Olympe. Les nuages sont gros et gris.

NÉNUFAR
Peut-être avais-je tord finalement de voir le bien en lui.

APHRODITE
Quel béotien ! L’on perd nos moyens, le contrôle !

NÉNUFAR
Louis-Lysandre et Stéphane-Alcibiade s’aimaient. C’est par cet amour qu’ils retrouveront le chemin de la paix.

APHRODITE
Il est jà trop tard pour ces deux cœurs en émoi.
C’est du cas de Diamartène que je larmoie !
D’une triste guerre fratricide et citadine,
Nous courons vers un futur que l’on assassine !
Amour contre amour, et cité contre cité,
Puis l’écoumène, le deuil de l’humanité !

NÉNUFAR
Il a choisi, je vous l’accorde, un chemin cahoteux. Raisonnons avec lui, faites lui boire un thé au jasmin, faites germer dans son esprit l’idée que la paix est meilleure. Par la parole, nous pouvons le soigner. Et je vous le redis, les Arcontes peuvent s’aimer à nouveau pour peu qu’une âme sensible les mène sur le bon chemin.

APHRODITE
Tout cet optimisme et ce tendre idéalisme !
Ils te font dire de bien falots béotismes !
Athènes-Mont-Jobard a déjà envoyé
Dans l’arène, les Voraces, des estropiés
De basse naissance, des triplés bien contents
D’aller frapper sous les hourras leurs opposants
De toujours, les Coriaces de Golmon-en-Laconie.
Des gens vont mourir. Et… Et l’on ne peut rien y-

NÉNUFAR
Je reconnais qu’il y a dans la mort un je-ne-sais-quoi d’irréversible qui ancre le conflit.
Mais pensez qu’il n’est jamais trop tard, et que l’amour toujours gagne.

APHRODITE
Je vais le claquer, voilà ce que je vais faire !

NÉNUFAR
Surtout pas ! Calmez-vous, je vous en conjure. La violence appelle la violence. Vous êtes une déesse ; droite et humble. La gentillesse, la bonté doit vous caractériser. Soyez juste, oui, mais jamais violente. Votre fils est carencé d’amour depuis sa naissance, faites lui gouter ce lait maternel duquel il n’a jamais privilégié.

APHRODITE
Mon lait ? Mais il est trop vieux ! Par tous les enfers !

NÉNUFAR
C’est une image ! Il faut le couvrir d’amour au moment où il ne l’attend pas ! Il croit avoir tout fait pour vous mettre en colère, pense vous avoir contrarié. Prenez-le à revers en le berçant de votre douceur. Allez vers lui, passez une main sur sa joue, embrassez son front et dites-lui que vous l’aimez. Il n’y a rien de plus désarçonnant que l’affection.

APHRODITE
Tu laisses ton radieux optimisme parler !
Mais, alas, je crois bien qu’il parle enfin le vrai…
Ma colère ne pourrait qu’amplifier la sienne.
Seule diplomatie soulagera sa haine.

NÉNUFAR
Aucune chance que vous le regrettiez, croyez-moi !

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