SCÈNE III. Diamartène, Onion.

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La scène s’ouvre sur le salon d’Onion et Diamartène.
Il fait nuit, mais des éclats rouges dansent sur le mur.

Diamartène est assis face à une cafetière et
un sachet qu’il vient tout juste d’arranger sur la table basse.

La porte s’ouvre lentement, Onion entre et allume la lumière.

ONION
J’escomptais bien vous trouver là.

DIAMARTÈNE
Si tu viens pour abattre une averse de reproches à mon égard, sache que je m’en suis déjà chargé.

ONION
Non, bien sûr que non, mon prince. J’ai une averse de paroles pour vous, mais pas de foudres. Je dois vous dire des choses si brûlantes que mon cœur peine à les pomper à mes lèvres. Si vous saviez le courage dont j’ai besoin… Les avouer enfin, c'est en sentir le danger dégouliner de ma bouche. C’est vous faire entendre la tarasque qui se cache dans mon ventre.

DIAMARTÈNE
Oh mon pauvre Onion. Je me reconnais dans les mots que tu me murmures. C’est une inquiétude, une tendresse que je nourris également …


Il porte sa main sur la théière.
Mais Onion s’en saisit, le sachet avec,
et se déplace jusqu’à la cuisine pour faire chauffer l’infusion.

ONION
Je… C’est… Un immense soulagement. Je me pensais esseulé dans cette affaire. Mais finalement, vous et moi sommes deux âmes accablées des mêmes tracas. Deux félins sous la tempête. Vulnérables et mouillés.

DIAMARTÈNE
Très sincèrement. Nous avons toujours été vulnérables. Quelle terrible odyssée, quelle sotte idée que nous avons eue là ! Et dire que les dieux eux-mêmes !, ma mère !, se sont ligués contre nous. Et nous avons triomphé !

ONION
Tr… Triomphé. Oui, un triomphe ! Haha, oui…

DIAMARTÈNE
Oh, je sais. Je sais. Je n’ai pas écouté maman. Je n’ai pas entendu le bon sens. Seulement aveuglé par la colère ! Et l’hybris ! Je vois encore leurs regards, à tous ces hommes en arme ! Ce fut un court instant, rosse de fugacité, mais il avait le goût de ceux qui vivent.
Et toi… Et toi ! Onion ! Tu n’as pas à t’en vouloir. Tu n’as agi que par féauté, cet amour véritable !..
J’espère que tu as vécu, toi aussi mon bon Onion, ne serait-ce qu’un moment, à mes côtés. J’espère que je n’ai pas été de trop mauvaise compagnie. J’espère que tu sauras pardonner mes négligences.


Ils restent silencieux.
La minuterie sonne pendant 10 longues secondes.

Onion se rassoit, servant une tasse à Diamartène.

DIAMARTÈNE
Je te remercie, j’en avais grand besoin.
Merci pour tout.

ONION
Mais ce n’est rien ! C’est bien normal, non ? Surtout maintenant qu’on peut se parler à cœurs ouverts…


Diamartène boit jusqu’à la lie.

DIAMARTÈNE
Ahhh. Reine des fins tragiques et des thrènes de nos antiques !
La cigüe ; je ne pensais pas qu’elle aurait si bon goût, tard le soir venu.

ONION
Que dites-vous ? Si c’est une arlequinade, elle a bien mauvais goût !


Diamartène s'allonge sans un mot ; il sourit.


ONION
Diamartène ?


Il s’approche et le secoue doucement.


ONION
Oh non. Tout sauf ça !
Diamartène ! S’il te plaît !

Il le secoue plus fort.
Tombée de rideau.

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