Bonjour ! Voici le premier chapitre de la semaine :D On rentre dans le vif du sujet et demain, ça part dans le dramaaaaa !

LAZARE

Partie 33 - Convoi

Le convoi avançait lentement. La charrette s’embourbait souvent dans la boue et les racines et il fallait la décoincer régulièrement. Cependant, dans l’ensemble, l’ambiance était bonne. Les elfes s’enthousiasmaient à l’idée de retrouver leurs familles qu’ils n’avaient pas vu pendant deux années. Ils chantonnaient des odes à la guerre et discutait de tout et de rien avec lui.

On lui demanda de raconter son histoire, ce que Lazare fit volontiers. Ils furent très surpris, certains osèrent même émettre l’hypothèse qu’il gonflait un peu les événements, ce qui plongea le blessé dans le désarroi. Si de simples soldats ne le croyaient pas, que se passerait-il devant le Conseil ? Il n’avait pas encore envisagé le fait d’être considéré comme un déserteur et exécuté purement et simplement. Cette pensée lui noua l’estomac et le préoccupa jusqu’à la halte du soir.

Le groupe s’arrêta dans une carrière de pierres en fin d’après-midi. Iphranir ne voulait pas risquer le voyage de nuit. Les soldats s’éparpillèrent pour dresser les tentes et allumer un feu. Lazare angoissait en les regardant faire. Passer une nouvelle nuit à la belle étoile après ce qui était arrivé avec la manticore le terrifiait. Plusieurs elfes cherchèrent maladroitement à le rassurer, mais rien n’y faisait.

Le soleil se coucha rapidement, on lui servit du pain chaud avec un ragoût de lapin, chassé il y avait une heure à peine. Ce repas réconforta un peu son estomac fatigué par tant de maltraitance. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas avalé quelque chose à la consistance normale. Il mangea peu, cependant. Encore fragile, il ne parvint plus à rien avaler après quelques bouchées.

Ses deux sauveurs vinrent ensuite changer ses bandages. Il se força à regarder le moignon pour la première fois. Un frisson de dégoût le parcourut immédiatement. Une cicatrice le traversait sur la longueur, encore fraîche et sanguinolente. Et pourtant, étrangement, il le supportait bien. Il avait encore mal, après tout le traumatisme était récent, mais la douleur était supportable et ne le gênait que lorsqu’il gigotait.

“Wuyt wuyt ip tusvib coip, lui confia l’un des elfes. Wuvsi qmeoi p’e qet m’eos fi t’opgidvis ip immi dodevsoti coip. Wuyt fiwsoib quywuos wuyt fiqmedis seqofinips.”**

Lazare le remercia tristement de la tête alors qu’il s’éloignait vers le groupe, un peu plus loin.

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** “Vous vous en sortez bien, lui confia un des elfes. Votre plaie n’a pas l’air de s’infecter et elle cicatrise bien. Vous devriez pouvoir vous déplacer rapidement.”