Hartmann I - Poème du voyant
Une minute de lecture
Ne me conçois pas comme je suis,
Vois-tu, plus fragile qu'en rêve,
Un seul regard sur Terre me nuit ;
Or n'importe où le vent m'enlève,
Deux ombres s'évitent, paire muette,
Fuyant à jamais l'oeil mauvais ;
Deux invitées aux mêmes fêtes
Où pareils poèmes sont scandés.
Et chasseras-tu les poètes
Avant de nourrir la cité,
Quand j'ai si soif de vérités
Libérées avant la disette,
D'abord les tiennes, celles que tu gardes,
Que tu aimes et que tu regardes ;
Cerbère, y en a-t-il une encore
Dont tes rétines révêrent,
Que tu feins d'ignorer alors
En te muant dans tes chimères ?
Ô yeux, résurgence des songes,
Echappée déçue des mortels,
La perte de vos clefs me ronge
Et votre sagesse m'ensorcelle.
Annotations
Versions