4.

Encore elle… Angèle… L’esprit humain reste insondable. Personnellement, j’en sais quelque chose. Je m’y connais question tourment de l’esprit. Je suis Octavia, le peu de conscience que possède Alba. Figure fictive follement formelle.

Une sphinge re-visitée de sa touche personelle - ailes sur corps de panthère - chimère à tête de femme - pour raconter la fable.

Je ne suis pas sa conscience comme on l’entend au premier degré

Dans son rapport au monde ou de son inconscience l’opposé.

Je suis davantage son authenticité

Inaccessible et peut-être inachevée.

Je suis la conscience ou connaissance de ce qu’elle est,

Ce morceau dissimulé dans un brouillard trop épais,

Un horizon trop loin qui échappe à la vue.

On pourrait me vulgariser par « sa petite voix intérieure »

Mais je ne suis pas son intuition - et sachez que pour l’heure

Je n’ai rien de petit, en toute modestie !

Étrange de se formaliser sa propre conscience comme ça… Ça vous en bouche un coin ? Juste un peu excentrique, notre Alba. Je l’aide à transformer ses émotions en solides constructions, à mettre en mot ce qu’elle sait avant que ses pensées qui l’effleurent ne meurent. Histoire de défaire quelques noeuds de la pelote de laine. Je lui parle comme elle aiguillerait elle-même une bonne amie, car si les mots révèlent autant que les actions, ils les mettent bien mieux en lumière. Alors je dois prendre forme pour éclairer ce qui est déjà là et ainsi éviter qu’elle ne s’échappe à elle-même, happée par horizon incertain.

Pour l’instant, je n’ai pas trop réussi à canaliser le flot de pensées inconscientes mais on s’entraînent, on se muscle. En ce moment même, il est question d’Angèle. Le sujet est un bon choix mais le souvenir est trop à vif pour discerner quoique ce soit. Alors tourner autour n’y changera rien et ne nourrit que l’épuisement. Mais si ce morceau est trop gros pour pouvoir lutter, elle nous y amène tout droit dedans. Ce n’est pas grave, allons-y, pourquoi pas. Il faut choisir ses combats.