15. Nipple play
Jack tressaillit lorsque les mains de Violet se glissèrent sur sa nuque. Elles venaient nouer un collier en cuir autour de son cou, qu’elle attacha ensuite à l’accoudoir de son fauteuil. De la sorte, le soumis bafoué et traité de toutes sortes de noms d’animaux se retrouvait coincé assis sur ses talons. D’autres liens en cuir tordirent ses omoplates et tirèrent ses bras dans son dos.
Vermeil passa une langue avide sur ses lèvres purpurines avant de s’installer sur la table basse, en face de Jack. L’homme ne manquait ainsi rien du spectacle de ses cuisses écartées. La rousse ne portait pas de culotte sous sa nuisette en satin.
Il déglutit. Les mains arachnéennes de Vermeil crapahutèrent sur ses pectoraux et arrêtèrent leur chemin aux mamelons. La pulpe de ses doigts s’enroula, pinça et titilla l’embout de peau rosie. Jack piailla et Violet lui décrocha une taloche sur l’arrière du crâne pour le rappeler à la mesure.
La silhouette aussi sombre qu’inquiétante de Velvet se détacha de l’arrière-plan pour apporter de lourdes pinces en inox. L’esclave les reconnut pour les avoir expérimentées une fois. Le souvenir de leur étau et de leur poids imprégnait encore ses chairs.
Il eut un réflexe de recul, mais le collier bloqué sur l’accoudoir lui rappelait qu’il n’avait nulle échappatoire. Devinant son inquiétude, Vermeil passa une main rassurante sur sa joue.
— Tout va bien, trésor. Je ne serrerai pas fort, promis.
Jack avait envie de croire ses mots sucrés. Il s’efforça à respirer plus calmement et ferma les yeux pour laisser sa maîtresse refermer sereinement les mâchoires de métal sur ses tétons pris au piège. Parole tenue ; les instruments de torture maintenaient une pression suffisante sur la chair pour rester en place et évitaient de comprimer outrageusement ses nerfs.
Jack se sentit presque planer dans les minutes qui suivirent alors que Vermeil poursuivait ses délicieuses caresses sur son torse et ne tirait que sporadiquement sur les accessoires pour le stimuler. Puis il entendit le vague murmure de Velvet, sans en comprendre le sens, perdu qu’il était dans sa transe.
Il en émergea brusquement lorsqu’on resserra les pinces. Ce fut comme un coup d’électricité au travers de ses terminaisons nerveuses. Jack pouvait sentir le sang pulser dans cette zone garrottée. Il voulut se débattre. Pas pour résister à ses maîtresses, plutôt pour s’extraire de cette souffrance. Mais Violet enroula son bras autour de sa tête et étouffa ses râles d’une main dans sa bouche.
L’étreinte l’apaisa étrangement. Petit à petit, son corps s’adaptait à la douleur, comme c’était chaque fois le cas. Elle resurgit lorsque Velvet accrocha une chaîne aux extrémités de ces objets vicieux. Jack frémit dans un premier temps, laissa échapper un gémissement lancinant à travers la paume de Violet.
— Regarde-moi.
Il ne put qu’obéir à l’ordre posé et impérieux de Velvet. Ses yeux embués croisèrent les flammes d’ambre qui dansaient dans les pupilles de sa déesse noire. Son air calme et assuré apaisait Jack comme un baume chaleureux. Elle tira la chaîne encore d’un cran. Jack se retrouvait complètement cambré. Le talon aiguille de Vermeil vint alors s’écraser sur son sternum pour repousser, délicatement mais fermement, son torse.
Le soumis malmené sentit une larme couler du coin de son œil. Il flottait dans un état second qu’il ne saurait imputer à la douleur ou à un autre sentiment. Il se sentait néanmoins en pleine confiance, entre les mains de ses maîtresses. Presque serein à se laisser aller, voguer dans de nouvelles vagues de ressentis. Il lâcha un soupir contenté et plana comme à l’apogée d’un orgasme furibond.
Puis Velvet relâcha la chaîne. Son corps s’agita de spasmes et Jack n’aurait pu déterminer s’il était soulagé ou frustré de cette délivrance. Il ne s’interrogea pas plus, car elles n’en avaient vraisemblablement pas terminé avec lui.
Velvet ne détacha la chaîne d’un côté que pour mieux la faire passer dans son dos, sous la base affleurante de son plug et la raccrocher à nouveau sur la pince. De la sorte, Jack se retrouva de nouveau cambré de force.
Vermeil glissa à ses côtés, sur le fauteuil et fit basculer sa tête en arrière, dans le prolongement de la courbe de son corps.
Ses lèvres qui se penchèrent pour attraper les siennes signèrent l’aboutissement parfait de sa béatitude.
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