30. Cire
Ses membres tremblaient à mesure que ses muscles faiblissaient. Jack se trouvait, comme cela arrivait bien assez régulièrement, en mauvaise posture. Au sol, à quatre pattes, des barres d’acier passant sous son torse et sous ses hanches l’empêchaient de reposer son corps par terre.
Au-dessus de lui, les créatures surnaturelles qui le dominaient, dansaient et riaient sur une musique transcendante. Armées de bougies, Jack ne voyait que la trace de leurs flammèches se perdre dans l’obscurité, oscillante comme de diaboliques feux-follets. Il avait l’impression de rêver.
Une première brûlure lui confirma que ce n’était pas le cas. Juste dans le creux de ses omoplates, la traînée de cire coula sur ses flancs dans une chaleur agréable. Ce ne fut pas le cas des suivantes : verser de moins haut, le produit de la bougie n’avait plus le temps de se refroidir et brûlait sa peau comme une coulée de lave.
Jack se tordit dans ses liens, mais gardait la mâchoire serrée pour ne pas crier. Il ne voulait pas donner à ses maîtresses l’impression qu’il ne supportait pas cette torture, alors qu’il finirait par y prendre du plaisir, passé les premières secousses de souffrance. Cela fut rapide, d’ailleurs.
La cire figée sur sa peau le couvrait d’une chaude pellicule dont il aimait sentir les craquellements lorsqu’il bougeait sa colonne. Une fois le dos recouvert, ses maîtresses s’attaquèrent à sa raie, faisant allégrement glisser les coulées au plus près et écartant bien ses deux ronds de chairs pour submerger le ravin. Jack glapissait, haletait plus fort, alors qu’il oscillait en permanence entre la douleur du premier contact et le soulagement lorsque la cire se refroidit.
Assurément, il ne s’attendait pas à la suite. Il devrait pourtant, à force, connaître ses maîtresses et leurs vices. Comment aurait-il pu malgré cela anticiper cette bougie qui se retrouva plantée dans son orifice ? Jack ne pouvait la voir, mais sentait la mèche se consumer. Lentement et sûrement. La cire dévalait la tige et parsemait son séant de nouvelles croûtes.
Il s’agissait d’une torture, agréable au début, s’empirant à mesure que l’objet réduisait en taille. La chaleur s’intensifiait, la brûlure mordait plus voracement ses chairs. Il fallut que Jack se résigne à crier qu’il n’en pouvait plus pour qu’elles mettent fin à leurs sévices.
L’apaisante odeur de fumée emplit la pièce comme les naseaux de Jack lorsque Vermeil souffla la flamme. Jack errait dans un état proche de la plénitude, ayant oublié toute douleur dans ses membres engourdis. Il laissa ses maîtresses s’occuper, choyer son corps, raclant la cire séchée avec un couteau dont le tranchant le faisait frémir.
Le froid le tira de sa léthargie alors que l’aura de chaleur cédait la place.
— Ne t’inquiète pas, trésor. Nous n’en avons pas encore fini avec toi. Il reste le bouquet final.
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