Max

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J’observe, le beau garçon, Max, qui est en CM2* jouer au foot. Je l’admire depuis mon banc, seule, sourire nostalgique, avec pour seules pensées la drôle de conversation entre Eva et moi :

« — J’aimerais bien qu’il me regarde hein Marta ? Pourquoi il ne vient pas vers moi !

Eva, on n’est même pas dans la même classe ! Nous sommes en CE2, et ça se voit qu’il n’est même pas intéressé. On n’est pas son style.

Pff, n’importe quoi ! Moi, je dis que si on ne force pas le destin, on ne saura jamais si je l’intéresse ! Ho, tiens il me regarde !

Arrête de te faire des films !

Oui mais attend ! Il t’a fait un clin d’œil, où je rêve ?

Tu rêves ! Bien, ça à sonner, vient avant qu’on se fasse gronder par le maître. «

Ce souvenir date d’il y a quatre mois et elle a disparu depuis… Quand l’école a appris son décès, tout le monde m’a interrogé et même tendu la main mais j’ai refusé de répondre. Cependant, j’hésite à me révéler à Max.

Il me regarde aussi et semble hésiter à venir. Il cherche à me parler chaque jour et je le fuis. Je me rappelle aussi, que le lendemain de la discussion avec mon amie, cette dernière m’a poussé à parler avec Max. Ce dernier m’a dit que malheureusement, il n’y a que moi qui lui plait.

Et il n’a jamais essayer de m’en parler, de peur d’un refus. Je me suis senti confuse et j’ai menti à moitié à mon amie. Elle a accepté ce râteau mais au fond, je sais bien qu’en cherchant à plaire au plus beau des garçons, elle se mentait.

Elle était autant actrice que moi. Et je connaissais sa souffrance, j’étais là et jamais je n’oublierais. Or, la culpabilité me ronge et faut que je me libère. Je sais que Max, peut m’aider, peut-être me comprendre. Il gardera le secret, j’en suis persuader.

Bien, j’en ai marre, je me lève d’un pas décidé et lui demande de me suivre aux toilettes. J’ai un plan. Intrigué, il accepte et patiente alors que je reprends mes esprits en croissant et décroissant mes bras.

— Marta ? Tu peux m’expliquer ce qu’il se passe ? Tu veux enfin me confier quelque chose ? Tu sais que je peux garder le secret sur la mort d’Eva. Et…

— Max ? Tu as bien du talent en musique ?

— Oui avec Sebastian, Luis, Nat et Elio, nous sommes, désolés de paraître disons supérieurs mais…

— Votre rêve c’est bien dès le collège, monter votre groupe ?

— Oui et où tu veux en venir ?

Je lui souris puis me retourne pour le fixer dans la glace. C’est vrai qu’il est beau avec ses cheveux blonds et ses yeux si océan. Mon air semble le paralyser et je pense bientôt réussir mon coup de maître. Je lui balance ma flèche, toute fière en me retournant :

— Je sais que vous cherchez une chanteuse et danseuse. Cela tombe bien, j’ai énormément de talent et un jour, je rentrerais dans la prestigieuse école de Carmen Arranz.

— Et ?

— Je sais que tu es une tombe et même si on se connaît à peine, tu es celui qui se rapproche le plus de moi depuis la mort d’Eva. Tu meurs de tout savoir et je vais tout déballer à une condition, que tu me prennes dans votre groupe. C’est à prendre ou à laisser. Ah, j’ai déjà le nom du groupe, ça sera, les Passagers.

— Eu, Marta, c’est très gentil mais…

— Quoi ? Tu ne me veux pas ? J’ai écrit déjà pas mal de textes en hommage à mon amie et ce sont que par la danse, le chant et même le théâtre, que je fais son deuil…

Je commence à pleurer et je le sens gêné, il me force à le regarder. Il sèche mes larmes et me répond :

— Ecoute, finalement ce n’est pas un problème de te prendre, mes amis ne seront pas contre. Et je comprends, si tu en a besoin, on fera avec. On n’a pas encore défini notre style. Et, le nom trouver est une bonne idée.

— Tu trouves ?

— Oui, les Passagers, ce nom peut avoir diffèrent interprétation.

— Merci.

— Bien, maintenant, si tu veux bien me dire pour ton amie.

— Pas maintenant. On se dit, à la deuxième récré, sous le marronnier près du portail ?

— D’accord. Je dois rejoindre mes potes, ma pause trop longue risque de les questionner.

— Ils sont au courant, que je te plais ?

On rit et il s’éloigne après une dernière larme sécher. Ce fût plus facile que prévu. Mon téléphone vibre, c’est Roberto qui me demande des nouvelles, il m’a coupé dans mes souvenirs. Je lui réponds avant d’aller me doucher. C’est après le dîner, que je décide comme aux toilettes en primaire, d’appeler Max.

* Le système scolaire en Espagne étant différent qu’en France car les élèves primaires restent un an de plus qu’en France. Pour plus de facilité d’écriture, je prends le système Français. (Sources : Google).

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