Visite impromptue
Au petit matin, Valentine se réveilla, calme et sereine, elle se sentait bien. Le bras de Sébastien était posé sur sa poitrine, il dormait encore.
Valentine se leva, tout doucement, pour se rendre aux toilettes et boire un verre de lait.
Elle décida de retourner dans le lit, aux côtés de Sébastien, pour le regarder dormir. Il était tout à fait relax, la tête écrasée sur son oreiller, il dormait sur le côté. Elle posa un baiser sur son épaule, il bougea et se retrouva sur le dos. Il semblait serein dans son sommeil, les traits reposés. Il n’y avait qu’un seul endroit de son corps qui était tendu, ce qui fit sourire Valentine.
— Salut toi !
Valentine sursauta.
— Oh Sébastien, tu m’as saisie !
— Oui, je le vois… Mon attribut masculin est si impressionnant que ça ? Tu semblais fascinée en tout cas !
— Il est très beau ton attribut !
Elle lui donna des bisous sur le torse.
— Beau ? Si tu le dis…
Il rigola.
— Ah les mecs et leur pénis… Donc le tiens s’appelle « attribut » … Ok !
— Si tu veux… T’as envie de quelque chose ce matin ?
— Et toi ? Je pourrais prendre les choses en main, au sens littéral …
— Ah, pourquoi pas, ce n’est pas mal comme réveil… Tu l’appelles « les choses » maintenant ?
— Les choses, c’est l’attribut et ses petites sœurs… Faut pas les oublier ces deux-là.
Sébastien sourit, passa ses mains derrière sa tête et replia une jambe, laissant libre accès à Valentine qui commença à lui manipuler l’entre-jambe.
Doucement d’abord, avec plus de poigne ensuite, en fonction des réactions de Sébastien qui lui indiqua les caresses qu’il appréciait. Il arriva vite, Valentine essuya consciencieusement le ventre de Sébastien, sur lequel il avait éjaculé.
Ensuite, Sébastien l’attrapa, la plaqua sur le lit et la dévora de baisers, elle rigola à gorge déployée et le laissa faire, tout en caressant ses cheveux, dans lesquels elle passait ses doigts.
Ils se calmèrent et se retrouvèrent dans les bras l’un de l’autre, à se regarder dans les yeux tout en se caressant.
— Je suis heureux de ce qu’il s’est passé Valentine, heureux que tu aies accepté d’être avec moi.
— Et moi de même, je suis plus que bien dans tes bras, avec toi, et j’aimerais que cela dure.
— Je ferai tout pour, Valentine… Mais entre-temps, je te propose de déjeuner pour reprendre des forces.
— D’accord, je vais quand même me mettre quelque chose sur le dos… C’est mieux pour m’asseoir sur tes chaises, non ? Et puis, on ne sait jamais que tu aies de la visite ce matin.
Il s’habilla sommairement lui aussi et l’emmena vers la cuisine où il lui servit un petit déjeuner.
Ils rigolaient ensemble lorsque la sonnette de la porte retentit. Valentine s’enquit,
— Tu attends quelqu’un, Sébastien ?
— Non, je n’attends personne… Attends, je vais voir.
Il se dirigea vers la porte et découvrit Vanessa et Fabrice derrière celle-ci.
— Ah, bonjour vous deux.
— Oh, laisse-moi passer Seb, je dois utiliser tes toilettes !
Il n’eut pas le temps de la retenir, elle fonçait déjà vers la salle de bain. Sébastien jeta un coup d’œil vers la cuisine d’où Valentine le regardait.
Il l’interrogea du regard, Valentine acquiesça en haussant les épaules et en souriant, Sébastien invita alors Fabrice à entrer. Sur ces entrefaites, Vanessa revint de la salle de bain.
— Ah, ça fait du bien ! Désolé Seb, j’ai bu trop de thé avant de partir pour le marché, ça te dirait de venir avec nous ?
Intriguée, elle regarda Fabrice qui lui faisait de gros yeux et qui lui indiquait, avec son menton, de regarder vers la cuisine.
— Qu’est-ce que t’as Fabrice ?
— Euh… Ben, regarde.
Valentine s’avança et prit appui contre le chambranle de la porte de la cuisine,
— Je crois que Fabrice veut parler de ma présence ici à cette heure, si matinale, Vanessa.
— Et en pyjama…
— Et en pyjama, oui.
— Et… C’est ce que je crois ?
— Tout dépend de ce que tu crois, Vanessa.
Fabrice lâcha,
— Elle croit que vous êtes ensemble depuis hier soir et que vous vous êtes envoyés en l’air cette nuit, ce qui ferait que c’est elle qui a gagné le pari.
Vivement, Vanessa retorqua,
— Sauf si c’est François qui avait raison et qu’ils étaient déjà ensemble avant.
Sébastien et Valentine se regardèrent et fronçèrent des sourcils, arrivant encore à retenir un fou rire. Valentine demanda,
— Et, il y avait quoi comme autres paris ?
Sébastien renchérit,
— Oui, c’est vrai, quelles étaient les autres possibilités, parce qu’il n’est pas sûr qu’aucune de ces deux propositions soient les bonnes.
Vanessa réfléchit l’espace d’une seconde.
— Non, les autres propositions c’était que tu n’étais pas encore prêt, cousin, et l’autre c’était que ça se passerait à Bruxelles, chez elle après un resto, tu connais ma mère, elle voit toujours les choses en grand.
Valentine n’arriva plus à réprimer son fou rire, Sébastien la prit dans ses bras et lui dit,
— Tu vois, je te l’avais dit qu’ils feraient ce genre de paris !
— Ah mais je vois ! Enorme !
Elle s’essuya les yeux,
— Rho ! J’en pleure de rire, excellent !
Un peu perdue, Vanessa demanda ;
— Et quoi alors ? Vous êtes ensemble ou pas ? Là, dans les bras l’un de l’autre, pour moi, vous êtes au moins « proches », non ?
Sébastien lui répondit,
— Oui, nous sommes proches Vanessa.
Il regarda Valentine, comme s’il lui demandait s’il pouvait donner la bonne réponse, Valentine acquiesça et posa sa tête contre l’épaule de Sébastien avant de répondre à Vanessa,
— Nous sommes proches, Vanessa, mais concernant les détails, nous n’en dirons pas plus.
Vanessa resta interdite, son regard passant de l’un à l’autre, elle finit par dire ;
— C’est vrai ? Nooon ? Si ?
— Oui, Vanessa, Valentine et moi, nous sommes ensemble.
— Je le savais ! J’ai le meilleur nez de la famille pour les affaires de cœur !
Connaissant sa compagne, Fabrice tenta de tempérer son engouement en lui indiquant,
— Bon, Vanessa, je crois qu’on ferait mieux de les laisser seuls ces deux-là ; je ne pense pas qu’ils viendront avec nous au marché, ils ont mieux à faire.
— Ouaips, on va vous laisser... Euh, je peux mettre maman au courant ?
Sébastien et Valentine se regardèrent, Sébastien fronça les sourcils et demanda à Vanessa,
— Seras-tu capable de garder ce secret Vanessa ?
Fabrice pouffa de rire, Vanessa le fusilla du regard, Sébastien reprit,
— Je te connais Vanessa, tu ne tiendras pas deux heures… Alors, oui, passe-lui l’info.
Vanessa et Fabrice les quittèrent et le jeune couple se retrouva seul.
— Eh bien, voilà qui est fait… Tout le monde est au courant. Est-ce que ça va pour toi, ce n’est pas trop prématuré, Valentine ?
— Non, je pense même que cela lâchera un peu de pression autour de nous deux. Tu sais, ta tante était pressée que cela arrive entre nous.
— Elle t’en a parlé ?
— Oui, hier après-midi… Et je lui avais dit que j’avais bon espoir que ce rapprochement s’opère rapidement.
— Ah oui, tu avais prévu ça avec elle alors,
Comme il ricana en pensant aux méthodes de sa tante, Valentine ajouta,
— Elle s’inquiétait du fait que j’ai pleuré à l’étage, elle pensait que tu m’avais dit un truc de travers.
— Ma tante… Une bonne entremetteuse, tu ne trouves pas ?
— Pourquoi tu dis ça ?
— Parce qu’elle a dû arranger ce barbecue dans le but de nous rapprocher. Elle savait très bien que j’en pinçais pour toi.
— Elle m’aurait tendu un piège et à toi aussi ?
— Oui, elle a sûrement voulu créer un écrin pour l’éclosion potentielle d’une relation entre nous.
— Elle y a bien réussi je trouve.
— Je trouve aussi.
Valentine l’attira à elle et se colla à lui, se hissant sur la pointe de ses pieds, elle l’embrassa. Il recula, elle le regarda, étonnée, il se baissa et la prit par la taille, la jetant sur son épaule en la retenant par le bassin. Elle poussa un cri de surprise puis rigola en comprenant qu’il l’avait embarquée pour la conduire vers la chambre où il la jeta sur le lit.
Elle se réceptionna sur le dos et sourit en s’étendant de tout son long et en l’attendant alors qu’il se déshabilla avant de la rejoindre.
Après avoir apaisé l’incendie de leurs corps, tous deux finirent par discuter de la suite de leur relation.
— Je vais devoir retourner chez moi, Sébastien, je n’ai pas envie, mais il faudra bien.
— Je te garderais bien ici, mais ce serait égoïste de ma part. Nous devrions tenter de nous organiser pour nous revoir… Chez toi, chez moi ? En alternance ? En semaine ou en weekend ?
— Toi tu bosses ici, à Mons, il me semble difficile pour toi de venir souvent à Bruxelles, non ?
— Bruxelles n’est pas si loin non plus, et puis j’y vais parfois pour des séminaires aussi.
— Oui, c’est vrai, tu as beau être kiné ici, il y a aussi des séminaires à Bruxelles… Je pourrais t’héberger chez moi, tu en as bientôt ?
— Non, mais rien ne m’empêche de venir à Bruxelles pour un petit weekend, non ?
— D’accord, je note… Tu viendrais dès le vendredi soir ? Tu n’as pas trop de consultations ?
— Je dois vérifier, mais je viendrais bien dès le vendredi, oui.
— Et moi, si je dois venir voir des étudiants à Mons, je pourrais venir la veille, non ?
— Oui, tu as une supervision prévue bientôt ?
— Jeudi, je supervise le jeudi à Mons… Tu termines de bosser à quelle heure mercredi ?
Il réfléchit, se gratta la tête puis dit,
— J’en ai jusqu’à 19h, avec des rendez-vous que je ne peux pas déplacer.
— J’irai dire bonjour à Marcelle entre-temps alors, je suis dispo à 17h, je serai à Mons pour 18h… Une petite papote avec ta tante, je pense qu’elle ne sera pas contre.
Il pouffa de rire,
— Ça oui, je suis sûr qu’elle sera d’accord !
— Tu crois qu’elle me mettra sur le grill par rapport à nous deux ?
— J’en suis persuadé, elle ne te loupera pas… Je m’étonne même qu’elle n’ait pas encore téléphoné.
— Elle nous laisse peut-être un peu de temps pour nous ?
— Peut-être, pour que tu aies plus de choses à lui raconter…
— Elle ne recevra que les infos officielles, rien de sulfureux, en tout cas de ma part.
Ils rigolèrent tous les deux.
— Donc, tu viens mercredi ici et je vais chez toi vendredi… Ça me parait bien, mais j’ai bien envie de faire un stock de câlins avant que tu ne t’en ailles… Nous allons devoir tenir trois jours.
— C’est vrai ça, viens par ici monsieur le Kiné !
Elle lui ouvrit les bras et l’accueillit sur elle.
Finalement, Valentine prit le train du retour, laissant Sébastien sur le quai. Elle se sentit bien, sereine.
Elle s’étonna de ce sentiment de sérénité, elle n’avait pas l’habitude ; pas d’alerte dans son esprit, pas de suspicion… Elle avait confiance en lui, en elle-même et dans les sentiments qu’elle ressentait.
Elle compta en parler à Françoise ; elle avait eu raison de la pousser à se confronter à Sébastien et à ce qu’elle ressentait.
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