Jour 2 - Tranquille
Allongée sous un arbre, je regarde le vent qui doucement agite le feuillage d'un arbre. Mon corps épouse parfaitement le sol réchauffé par un doux soleil. Il fait ni trop chaud, ni trop froid. C'est la fin du printemps et le temps semble s'être soudain arrêté.
Je ne suis plus rien d'autre qu'un corps vibrant de vie dans un monde sublime. L'herbe chatouille mes bras nus. Une fourmi explore mon pied débarrassé de ses oppressantes chaussures. Le parfum des plantes m'enivre. Je ne suis plus rien qu'un minuscule point sur la croûte terrestre. Ma médiocrité, d'habitude si effrayante, ici me semble bien dérisoire. Peu importe ce que je suis tant que j'ai une place dans ce monde.
A quelques mètres un oiseau noir se pose et plante son bec à même la terre en quête de sa nourriture quotidienne. J'entends encore plus loin distraitement une conversation entre deux amoureux. Des rires fusent, des mots volent, un chien aboie. La vie semble si paisible dans ce parc. Comme si rien d'autre n'existait que ce moment.
Les rayons de soleil réchauffent avec bienveillance chacun de mes membres. Je ferme les yeux, éblouie. Je vois alors dans mes paupières par transparence les délicates veines qui les traversent, un peu comme si je n'avais pas fermé les yeux et que j'avais toujours les branches de ce chêne au dessus de ma tête. Et sans bruit, je m'endors.
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