Chapitre 17

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La grande majorité de leur voyage, Eldria et Lélia le passèrent assises à l’arrière de la charrette, à papoter de tout et de rien pendant que Dan guidait Perceneige à travers champs. En de rares occasions, il prévenait les deux jeunes femmes d’un danger potentiel et celles-ci se cachaient alors rapidement dans leurs tonneaux respectifs. La plupart du temps il ne se passait rien, mais après trois jours de route ils avaient tout de même croisé deux patrouilles Eriarhi. Heureusement, celles-ci ne s’étaient que peu préoccupées de Dan – qui avait troqué son uniforme militaire pour des vêtements civils – et de son chargement "particulier". Les traits et le parler du jeune homme évacuaient en effet bien rapidement le moindre doute quant à ses origines nordiques.

Le soir, ils bivouaquaient à l’abri des regards au cœur des bois ou à flanc de montagne, si possible à côté d’un point d’eau. Ce fut les mollets plongés dans l’un d’eux – un petit ruisseau niché au pied d’une charmante colline –qu’Eldria acheva de conter à Lélia ses mésaventures encore récentes au fort transformé en prison de la Rose-Epine, alors qu’elles s’étaient dévêtues pour se laver

– Et c’est donc comme ça que nous nous sommes échappés avec Dan. Depuis, nous nous cachons.

Après ces quelques jours passés ensemble et par la force des choses, elles s’étaient toutes deux liées d’une solide amitié, profitant de l’absence journalière et matinale de Dan qui partait quérir des renseignements pour avoir des conversations que l’on pourrait qualifier "de filles". Eldria avait en effet trouvé en Lélia une oreille curieuse et attentive, qui avait ce don rare d’écouter sans juger, ce qui était d’une importance cruciale au regard de la nature intime de la plupart des péripéties de son malheureux séjour carcéral. De plus ce travail, bien que délicat quand venait le moment d’évoquer des souvenirs douloureux, revêtait malgré cela un caractère cathartique bienvenu, comme si le poids des mots permettait de se décharger d’un pesant mal-être.

Etrangement, elle n’avait pas eu trop de mal à évoquer ses nombreux déboires au fil de ces longues semaines. Elle avait raconté l’essentiel, restant cependant parfois floue sur certains détails. Lélia ne l’avait que rarement interrompue, mais Eldria sentait que sa nouvelle amie débordait de questions.

– Waouh, réagit Lélia après un court silence. Vous avez sauté comme ça dans l’eau glacée, en plein hiver ? Je me demande comment vous avez fait pour ne pas mourir de froid...

– Hem, et bien... balbutia Eldria en rougissant et en se demandant si elle avait vraiment envie de lui parler de la solution qu’ils avaient effectivement adoptée pour se réchauffer dans la grotte...

Heureusement, Lélia n’insista pas, mais c’était pour mieux revenir sur un aspect récurrent du récit qu’Eldria avait volontairement et systématiquement éludé :

– Je ne comprends pas. Dan et toi, quand vous étiez dans cette... chambre. Vous avez été forcés à coucher ensemble, non ?

Ce qui était déroutant avec Lélia, c’est qu’aucun sujet ne semblait tabou pour elle. D’une certaine manière cela était rassurant pour Eldria car la belle Adaïque n’était jamais choquée par rien ni personne, aussi cela faisait-il d’elle une excellente confidente. Mais d’un autre côté, elle savait aussi appuyer sur des sujets plus que personnels qu’il était difficile de lui cacher. Eldria, qui n’était toujours pas au clair avec ses propres sentiments, aurait pu lui répondre qu’elle préférait garder ça pour elle mais, mise en confiance, elle opta pour la franchise :

– Non, il ne faisait que se masturber et... jouir sur moi.

Elle eut une étrange sensation à la prononciation de ces mots à voix haute.

– Ça devait être excitant ! commenta nonchalamment Lélia tout en se rinçant la poitrine.

– Au début pas vraiment, mais après... oui.

Elle se remémora cette ambiance chaude et tamisée dans cet antre où Dan et elle, avec une certaine pudeur, s’étaient maintes fois déshabillés sans se regarder, seul endroit avec les bains où elle avait fini par se sentir, l’espace de quelques salvatrices minutes, un tant soit peu en sécurité au fil des semaines. Un tant soit peu si ce n’était aimée, au moins appréciée pour qui elle était vraiment et pas pour ses attributs de femme.

Alors que son esprit divaguait, Lélia avait fini de se rincer et s’était allongée sur les tièdes galets de la berge pour profiter, cette fois-ci, d’un bain de soleil. Et comme le simple plaisir de laisser la douceur printanière sécher son corps dénudé ne lui suffisait pas, sa main droite s’agita bientôt au niveau de son entrecuisse.

– Encore ? s’étonna Eldria qui ne cherchait plus à faire comme si elle ne voyait pas ce que sa nouvelle amie faisait régulièrement sans se soucier de sa présence.

– Que veux-tu ? T’imaginer avec Dan m’a fait de l’effet. Une femme a des besoins physiologiques auxquels il faut bien répondre.

Joignant le geste à la parole, elle commença à se masturber. Par pudeur et bien que sachant pertinemment que Lélia ne lui en tiendrait pas rigueur si elle restait là à la regarder faire, Eldria se détourna par habitude, les joues rosissantes. Malgré tout, elle se faisait déjà à l’imprévisibilité de la jeune femme, ayant bien intégré son rapport décomplexé au corps et à la sexualité. Après tout, Lélia était fidèle à elle-même en toutes circonstances, peut-être devrait-elle davantage s’en inspirer...

– Tu ne te doigtes jamais ? demanda innocemment la jeune femme sans arrêter ce qu’elle était en train de faire.

Eldria trouva de prime abord la question un peu audacieuse. Elle hésita, puis prit finalement conscience qu’elle s’était littéralement et métaphoriquement mise à nue devant elle, elle n’avait donc plus grand chose à cacher.

– Si, parfois. Mais là ça fait longtemps.

– Et ça ne te manque pas ?

– Un peu... Quand Dan était dans le coma je n’en ressentais pas le besoin, et depuis qu’il est réveillé je n’ai pas trop eu de moment à moi...

Dans sa vision périphérique, Lélia se redressa.

– Si c’est ma présence qui te gêne, tu sais moi ça ne me dérange pas que tu te soulages. Au contraire, je peux t’aider si tu veux. Je connais même des techniques qui te feront ressentir des choses dont, j’en suis sûre, tu ne pensais pas ton corps capable.

Une nouvelle fois Eldria hésita, cherchant machinalement des raisons de refuser ces avances.

– Mais si Dan revient...

– Il est parti il y a trente minutes, il n’a même pas encore dû arriver à la bourgade du coin.

Voyant sa réticence, elle ajouta :

– Je t’assure, il n’y a pas d’ambiguïté entre nous. Juste deux amies qui se partagent de bons conseils. J’ai toujours considéré que l’amour et le sexe étaient deux concepts totalement distincts, et que ce dernier pouvait tout à fait s’accorder avec l’amitié.

Avec n’importe qui d’autre, même Salini, Eldria aurait probablement opposé un non catégorique. Elle ne se pensait pas avoir une âme libertine et se laisser caresser par une amie en pleine nature avait tout d’un acte un peu fou et indécent. Pourtant, elle commençait à réaliser que le simple fait d’être régulièrement nue avec Lélia ces derniers jours lui procurait de drôles de sensations dans le bas-ventre, sensations qu’elle avait déjà ressenties avec Salini et Karina. Pour ne rien arranger, la vision de Lélia, jambes écartées, les mains entre les cuisses une poignée de secondes plus tôt avait eu quelque-chose... d’excitant. Était-ce de la jalousie qu’elle avait éprouvée à son égard en la voyant s’octroyer ainsi du bon temps alors qu’elle-même s’imposait des limites ? Sans compter qu’elle se sentait humide à l’endroit de son intimité, et ce n’était pas à cause de l’eau du ruisseau... La totale décomplexion de Lélia était-elle en train de déteindre sur elle ?

– Bon, d’accord, consentit-elle finalement le cœur battant, se sentant rougir. Mais on en parle à personne ok ?

Lélia approuva et attendit qu’Eldria, un peu crispée, se fut maladroitement allongée à côté d’elle pour interrompre son autosatisfaction et s’agenouiller à quelques centimètres de son bassin.

– Bien. Je vais te montrer comment je fais, je te promets qu’après tu ne pourras plus t’en passer !

Eldria acquiesça et, embrassant pleinement ses pulsions, écarta les cuisses. Elle se sentait vraiment étrange de s’offrir ainsi "juste pour le plaisir" de la découverte. Ce n’était pas tous les jours qu’elle se laissait doigter par une amie. Mais ce n’était pas non plus la première fois... Cette fois-ci, elle appréciait avant tout le caractère didactique de la situation. Il n’y avait pas de gêne, pas de tabou, pas de sous-entendu entre elles.

Lorsque l’index de Lélia pénétra entre ses lèvres, son corps entier se cambra de lui-même comme pour montrer son approbation après tout ce temps sans plaisir vaginal. Elle ferma les yeux et se mordit la lèvre. Le délicat corps étranger se tortilla en elle, lui procurant un plaisir libérateur et bienvenu. Pour une fois, elle avait décidé de s’y abandonner en faisait fi de toute bienséance en présence d’autrui. De toute façon, "l’autrui" en question était nue comme elle et en train de la masturber, il était trop tard pour faire la prude...

– Tu es prête ?

L’habile phalange se fraya un chemin plus profond encore, libérant les habituelles décharges de félicité dans son sillage, se frottant de long en large contre les parois humides de sa cavité longtemps restée vierge de toute visite étrangère. Ces sensations à elles seules lui procurèrent déjà un délectable bien-être, dont elle aurait tout à fait pu se contenter. Mais soudain, Lélia fit un inattendu et astucieux mouvement du poignet. Son pouce encore à l’extérieur appuya contre son clitoris qui ne demandait qu’à être touché lui aussi, et dans le même temps ce fut à l’intérieur qu’une indescriptible explosion de jouissance fut libérée dans les veines à vif d’Eldria. Le facétieux index venait de s’immiscer jusqu’à un renfoncement inexploré où encore aucun doigt – les siens, ceux de Salini, Karina ou même de Dan – ne s’était aventuré, appuyant d’un toucher aussi précis qu’expert sur un point extrêmement sensible situé dans la partie haute de son orifice le plus intime. L’effet fut aussi nouveau qu’immédiat : elle eut l’impression d’être enveloppée toute entière au cœur des nuages duveteux loin au-dessus d’elles et de vivre l’équivalent de plusieurs orgasmes en une seule fois, comme si Lélia avait pressé un bouton magique astucieusement dissimulé aux confins de sa matrice. En terme de plaisir pur, l’expérience fut si intense qu’elle rivalisa presque avec celle de sa première – et dernière – fois avec Dan. Prise par surprise et malgré tous ses efforts, elle ne put contenir un gémissement si tonitruant qu’il fit s’envoler un groupe de moineaux pourtant jusque-là paisiblement occupés à gazouiller dans les arbres.

– Eh bien ! Je ne m’étais pas trompée, commenta Lélia sans retirer ses doigts. Tu avais toute cette tension en toi depuis si longtemps qui n’attendait qu’à être libérée !

Eldria l’entendit à peine. Les larmes aux yeux, haletante comme si elle venait de courir un marathon, tout ce qui lui importait désormais c’était de ne pas laisser cette extase périnéale s’évanouir dans le néant. D’un mouvement impérieux, elle se saisit du poignet de sa pourvoyeuse de plaisir et lui intima un laconique :

– Encore !

L’intéressée répondit par un sourire à la fois espiègle et bienveillant, puis eut la délicatesse de ne pas la faire attendre. Son massage à l’entrejambe reprit doucement, comme pour laisser le temps à sa cobaye encore frémissante de se remettre de ses intenses émotions. Ladite cobaye, cette fois-ci préparée à accueillir une nouvelle décharge de ce plaisir brut, se cambra et, abandonnant définitivement toute notion de pudeur, se mit naturellement à se caresser les seins.

Lélia, qui avait sans nul doute maintes fois pratiqué ce type d’attouchements sur d’autres femmes, la laissa profiter d’un agréable et nécessaire répit quelques instants pour la laisser redescendre. Puis, alors que Eldria commençait à se tortiller du bassin pour faire comprendre qu’elle s’impatientait, elle refit le même mouvement du poignet, pressant une nouvelle fois sur cette minuscule zone nichée quelque part sous son pubis et son clitoris. Une fois de plus Eldria, qui contrairement à plus tôt ne voulait pas être prise au dépourvu, accueillit avec délectation cette exquise et toujours inédite sensation qui se libéra comme par magie dans sa région pelvienne avant d’investir le reste de son corps vibrant de bonheur. Elle se cambra davantage, ses pupilles se révulsèrent et, une fois de plus, elle jouit bruyamment.

Elle resta ainsi allongée là, l’entrejambe débordante encore de son plaisir, à contempler le ciel qui semblait lui sourire. Sa poitrine dressée se soulevait et s’abaissait au rythme de sa respiration qui s’apaisait à chaque souffle. L’espace de quelques minutes, elle avait oublié tous leurs soucis et se sentait simplement bien à la fois dans son corps et dans son esprit.

Lélia, qui l’avait accompagnée dans ce moment hors du temps, était restée silencieuse, accroupie à ses côtés. La main si habile de son amie avait quitté le creux de ses cuisses. Ce fut elle qui reprit la parole, tandis qu’un nuage narquois s’amusait à les priver des jusqu’alors agréables rayons de soleil, les incitants à mettre fin à leur activité récréative :

– Je crois bien que tu as tout donné, commenta-t-elle joyeusement en se levant et en se rhabillant, ce qui n’était pas bien long étant donné le peu de tissu qu’elle était habituée à porter.

Eldria, enfin remise de ses émotions plus qu’intenses, se redressa enfin.

– Co... Comment as-tu fait ? demanda-t-elle ingénument. Je... Waouh ! Je ne pensais pas être capable de ressentir tout ça !

Lélia lui sourit.

– C’est une technique de masturbation malheureusement trop peu connue de la plupart des femmes. Chez moi, on l’appelle le point de félicité. Nous l’avons toutes en nous et cela requiert un peu de pratique avant d’arriver à le trouver par soi-même.

– Apprends-moi ! la supplia Eldria qui retrouvait soudain goût à l’art subtil de l’autosatisfaction.

Nouveau sourire bienveillant.

C’est ainsi que leur amitié prit un tournant que d’aucuns aurait pu qualifier d’érotique. Pourtant Eldria ne définissait pas leur relation ainsi. Elle n’éprouvait pas à l’égard de Lélia la même attirance que pour Dan, ni même que pour Salini lors de leur dernier rapprochement un peu intime... C’était plutôt comme une relation de professeur à élève qui se nouait au fil de leur pérégrination, et qui prenait vie chaque matin. En effet, elles avaient maintenant pris pour habitude, lorsque Dan s’absentait pendant parfois plusieurs heures, de s’accorder de longues sessions de détente digitale. Passés les premiers jours où elle ne pouvait s’empêcher de rougir, Eldria n’éprouvait désormais plus aucune pudeur à s’octroyer du plaisir devant et avec la jeune Adaïque dont elle partageait la tente. Le soir, au moment de dormir, il leur arrivait même, après quelques gloussements complices l’une à côté de l’autre, de se caresser en cachette. La présence de Dan, couché près du feu à l’extérieur et ignorant totalement la double activité inavouable qui se déroulait à seulement quelques mètres de lui, participait d’ailleurs à exciter Eldria qui ne se privait pas de se remémorer leur seule nuit ensemble pour satisfaire ses velléités lubriques. Elle évitait toutefois de ne serait-ce qu’approcher le bout de ses phalanges de son fameux "point de félicité" si efficace, ayant encore la plus grande difficulté à s’empêcher de faire du bruit lorsqu’elle parvenait à le solliciter pour son plaisir personnel.

Au fil de leurs expériences et de l’enseignement de Lélia, à force de se triturer l’entrecuisses de long en large elle avait effectivement non seulement fini par mettre le doigt dessus, mais également à devenir plutôt douée en la matière. Eldria ne comptait désormais plus le nombre de moineaux, perruches, mésanges et autre rouges-gorges qu’elle avait dérangés par ses gémissements dans la quiétude rassérénante des divers lieux naturels qu’ils traversaient. C’était comme revivre la découverte de ses premiers émois avec toutes ses zones érogènes et, en l’espace d’une ou deux semaines, grâce à Lélia elle avait retrouvé un peu de cette joie de vivre qui lui avait été volée lorsque la guerre avait commencé. Petit à petit elle apprenait à se réapproprier son propre corps, comme s’il avait jusqu’ici été souillé par les terribles épreuves qu’elle avait eu à subir. Elle commençait, comme Lélia, à se sentir plus à l’aise avec l’image qu’elle renvoyait, à mieux accepter ses désirs et à ne plus les enfouir comme de gênants parasites au fond d’elle-même. Et plus les jours s’enchaînaient, plus ses sentiments les plus profonds refaisaient surface, plus son regard se perdait parfois sur Dan à l’insu de ce dernier, admirant en secret ses muscles que l’on devinait sous sa tunique, se perdant sur ses fesses et, parfois, sur la bosse à l’avant de son pantalon pour mieux réussir à se remémorer ce qui se dissimulait dessous et qu’elle aimerait tant revoir... et toucher.

– Je ne sais pas comment lui en parler, avoua-t-elle un jour à Lélia alors qu’elles se préparaient pour leur toilette matinale sur la berge d’une énième rivière au pied d’une montagne. J’ai l’impression qu’il ne me regarde plus. J’en viens même à me demander si je n’ai pas fantasmé cette nuit ensemble...

Elle avait en effet fini par se confier à Lélia sur son attirance toujours vive à l’égard du jeune homme qui l’avait sauvée. Bien sûr, cela ne l’avait pas surprise. En bonne confidente et conseillère, elle l’écoutait sans jugement et l’aidait à surmonter ses doutes. Profitant de la chaleur printanière pour prendre du bon temps – à la fois dans et hors de l’eau –, c’est avec une certaine connivence sororale qu’elles échafaudèrent ensemble un plan pour que, enfin, Eldria puisse avoir son moment privilégié avec Dan : « A ce moment-là je prétexte de devoir m’absenter et je vous laisse tous les deux près du feu. Toi, tu fais mine d’avoir froid et tu te rapproches de lui... », « Et s’il ne tente rien ? », « Tu fais comme je t’ai dit... ».

Après une longue discussion désinhibée, le plan était parfait et la décision d’Eldria était prise : bien qu’un peu nerveuse à cette idée, ce soir elle tenterait sa chance ! Cela faisait trop longtemps qu’elle attendait en vain et, galvanisée par Lélia, elle conclut que c’était peut-être à elle de prendre les choses en main...

Dan revint comme à son habitude en fin de matinée et la joyeuse bande reprit la route. Le paysage devenait montagneux et selon leur compagnon – qui ne se doutait pas de ce qui se tramait dans son dos – Pic-Ridas serait atteint le lendemain. C’était donc ce soir ou jamais pour qu’Eldria tente sa chance.

Le fameux soir venu, ils montèrent la tente et allumèrent un feu comme une routine désormais bien huilée, à ceci près qu’Eldria était agitée comme jamais. Elle s’était habillée – très – légèrement, s’était assurée de sa propreté intime et s’était même coiffée et attaché les cheveux avec les moyens du bords. Maintenant, elle faisait les cent pas sans but réel à mesure que le crépuscule s’installait.

– Ça va ? lui demanda Dan, un sourcil levé, occupé à allumer le feu de camp.

– Hein ? Heu oui, sursauta-t-elle.

« Ca ira mieux quand j’aurai mes cuisses autour de tes hanches », ajouta se petite voix intérieure. Elle eut un petit rire nerveux. Le pauvre Dan parut circonspect et cela le rendit encore plus mignon.

Les trois compères prirent place autour du feu et un silence pesant s’installa. Malgré la fraicheur des derniers instants du jour, Eldria avait chaud. Très chaud. Elle croisa le regard de Lélia qui lui adressa un clin d’œil subtil pour lui envoyer du courage. La belle étrangère se leva ensuite, s’apprêtant à faire mine de devoir s’absenter. Tout allait se jouer bientôt... Allait-il être réceptif à ses avances ?

Mais alors que leur amie se redressait, Eldria remarqua que quelque chose ne tournait pas rond. Son visage était devenu livide. Son regard semblait s’être perdu au-dessus de ses deux compagnons en plein repas, en direction de la forêt de pins près de laquelle ils bivouaquaient. Cela ne faisait aucun doute : il y avait quelque chose derrière eux... Avant même qu’Eldria se retourne, Dan avait déjà bondi, l’arme au clair. Mais c’était trop tard. Une quinzaine d’homme armés fondaient sur eux de toutes parts. Ils étaient pris au piège...

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