Jeudi 1er octobre, 19h
Une fois qu'elle a raccroché, je regarde Aiden encore une fois. Il est appuyé sur le mur où je l'ai embrassé y a deux minutes, les yeux baissés. Je n'arrive pas à l'affronter et je vais m'enfermer dans la salle de bain pour me rafraîchir les idées.
Je prends une douche gelée pour espérer me remettre les idées en place. Je ne suis pas gay. J'aime ma copine. Je lui ai promis que je reviendrais. Je ne comprends pas ce que je ressens pour Aiden. On se détestait il n'y a pas si longtemps. Pourquoi ça m'a fait mal quand il m'a parlé de son intérêt pour Matt ? Et pourquoi j'ai pété un plomb comme ça ? C'est flou dans ma tête. Je ne peux pas extraire ces sentiments et les mettre sur une table pour les observer avec du recul. Je voudrais tellement faire ça... Et me vider la tête, aussi.
L'eau continue de couler et de me glacer, et moi je continue de réfléchir. Marie arrive dans moins d'une heure. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Vais-je pouvoir la regarder dans les yeux après ça ? Et... Elle va dormir où ?!
Une fois ma douche finie - elle ne m'a pas du tout aidé, soit dit en passant - je regarde si Aiden est dans les parages et je constate que ce n'est pas le cas. Je ne saurais pas dire si je suis déçu ou rassuré. Je descends à la cuisine et je croise mon père. Il a l'air d'attendre quelque chose. C'est innocemment qu'il me pose la question.
- Marie t'a appelé dernièrement ?
Je comprends mieux.
- T'as organisé ça avec elle ? T'as pas jugé bon de m'en parler ?
Il est surpris et blessé, son sourire s'efface et je me sens encore plus con.
- Je... Je pensais te faire plaisir... Tu m'as tellement dit que tu voulais la revoir et qu'elle te manquait... Jay, je pensais pas à mal, je croyais que tu allais être content...
C'est vrai. Pourquoi ça ne me fait pas plaisir ? Parce qu'elle me coupe dans mon truc égoïste de tromperie ? Elle a fait des milliers de kilomètres pour venir me voir, et je redeviens un emmerdeur ? Je ne sais pas ce que je veux...
- T'as raison papa, excuse-moi. C'est juste que j'y étais pas du tout préparé. Merci pour ce que tu as fait.
- Luc est allé la chercher. Ils reviendront d'ici moins d'une demi-heure, il m'annonce, retrouvant un peu le sourire.
- Et... Elle... Elle dormira où, Marie ? Je me risque à demander.
- Dans votre chambre. On installera un matelas en plus. Je m'inquiète pas, je me doute que tu vas rien risquer avec Aiden dans les parages, me dit mon père en me faisant un clin d'oeil.
Ça me met mal à l'aise, j'ai presque peur qu'il ait compris. Mais si c'était le cas, je ne suis pas sûr qu'il aurait invité Marie... Tout me donne l'impression que tout le monde sait. C'est horrible.
- Papa, tu sais que je supporte pas d'avoir quelqu'un avec moi dans ma chambre... ça va être trop difficile pour moi... Je souffle en baissant les yeux.
- Arrête, tu supportes bien Aiden ! Tu pourras y arriver avec Marie aussi !
- Aiden, c'est pas pareil... Il- (Et je m'arrête. J'allais dire une connerie. Faut que je me le sorte de la tête). T'as raison. Ça va aller.
Les trente minutes passent à une vitesse folle. J'ai à peine le temps de m'y préparer que déjà je l'entends discuter avec Luc dehors, toute guillerette. Elle arrive...
Quand elle passe le pas de la porte, c'est comme si on ne s'était jamais quittés. Son petit nez si familier, ses grands yeux que je connais par coeur, ses cheveux blonds qui encadrent son visage, c'est Marie. C'est ma copine. Elle court vers moi et j'ouvre les bras pour l'accueillir. Elle m'embrasse avec passion et tendresse, et je vois des larmes couler aux coins de ses yeux.
- Tu m'as tellement manqué mon amour... Tellement, tellement manqué ! Elle me dit en me serrant plus fort, comme si j'allais m'envoler.
- Toi aussi tu m'as manqué ma puce... Je m'attendais vraiment pas à te voir... Ici, je lui murmure du ton le plus doux que je puisse prendre.
- Tu aimes ma surprise ? C'est Aiden qui m'en a donné l'idée !
Je me fige.
- Comment ça, Aiden ? Tu lui as reparlé ? Je demande, très froid tout à coup.
- Quoi ? Non ! Pourquoi tu réagis comme ça ? C'est juste que quand on discutait le mois passé, il m'a dit que je devrais venir visiter... C'est tout... J'ai directement contacté ton père et on a organisé ça pour ce mois... (Elle a l'air confuse. Elle voit bien que je ne me réjouis pas autant que je devrais). Tu vas bien ?
- On monte dans ma chambre, je dis à Luc et à mon père qui n'ont rien raté du spectacle.
Une fois en haut, elle pousse une exclamation de bonheur en voyant notre chambre énorme. Je l'assois sur mon lit et je prends place à côté d'elle.
- Je suis désolé de pas être aussi.. Exalté que toi. C'est pas volontaire. J'ai eu une mauvaise journée, c'est tout. Tu sais, je travaille dans un hôpital ces temps et c'est vraiment fatigant. C'est que ça a été un peu un ascenseur émotionnel pour moi, toute cette journée. Alors je t'assure, te voir là, ça me remonte le moral. (Je lui mens). T'es un peu ma bouée de sauvetage, j'étais vraiment dans un piteux état avant que t'arrives !
Je lui mens, et j'ai aucun problème avec ça.
- D'accord, je comprends... On en parlera plus tard. On a pleins de choses à rattraper, en attendant, non ? Ton copain Aiden est pas là ?
Je tique au mot "copain". Et aussi au mot "Aiden".Et au terme "pas là". Bon sang.
- Non... Il va sûrement pas revenir avant un bon moment, je dis en repensant au regard qu'il m'a lancé tout à l'heure.
Pas sûr qu'il ait envie de faire la connaissance de Marie...
- Alors on a tout le temps pour nous retrouver comme il faut... Elle chuchote en m'allongeant sur le lit.
Je repense à la fois où c'est Aiden qui a fait ça. Elle embrasse mon cou puis revient sur mes lèvres. J'accepte tant bien que mal. Je n'arrête pas de penser qu'il y a une heure, je touchais celles de... Faut que j'arrête de prononcer son nom, de penser à lui, de le voir quand je ferme les yeux. Quand elle commence à descendre ses mains et frôler mon entrejambe, c'en est trop pour moi. Je la repousse gentiment.
- Ma puce, je sais que t'attends que ça, mais y a pas de porte entre en bas et ici. Ils entendraient tout.
- Je ferai pas de bruit, je te le promets, elle me dit avec le sourire malicieux que j'ai toujours aimé voir sur elle.
Elle repasse à l'attaque en m'embrassant, mais je reste assis, l'empêchant de se recoucher sur moi. C'est encore pire, elle entoure ses jambes autour de ma taille en m'embrassant, ses mains dans mes cheveux.
- Marie... J'essaie d'éviter ses lèvres pour qu'elle me laisse parler. Arrête...
- Oh non, vous arrêtez pas pour moi, je fais que passer.
Evidemment qu'il revient. Il n'allait pas rester dehors toute la soirée. Marie se lève précipitamment et manque de tomber du lit.
- Oh, excuse-moi, je fais vraiment mauvaise impression pour une première rencontre, désolée, elle dit en riant, gênée.
- Oui, vraiment une mauvaise impression, il lui répond froidement. (Elle perd son sourire. C'est bien le Aiden que je connais...) Jay, j'ai à te parler. Viens dehors un moment.
Et il redescend.
- Je te présente Aiden... Je lui dis en soupirant. T'en fais pas pour lui, il est toujours comme ça.
- D'a... D'accord, elle balbutie, complètement décomposée. Je lui ai rarement vu un visage pareil.
Mais même si c'est mal, je n'ai pas envie de m'en préoccuper. J'ai envie de rejoindre Aiden.
Il est sorti de la maison et a déjà commencé à marcher le long de la plage. Il ne compte pas rester dans le coin, visiblement. Quand en se retournant il constate que je suis derrière lui, il freine un peu le pas et se dirige vers l'intérieur de l'île ; il entre dans la forêt que j'ai pas encore eu le loisir de visiter souvent.
Je suis impressionné de constater autour de moi la taille des arbres et l'épaisseur de leurs manteaux verts. Le sentier qu'on emprunte est petit, alors je le suis en file indienne. Je me demande où il veut m'emmener.
Alors que je m'occupe en silence à regarder autour de moi la faune et la flore, je freine rapidement, rentrant presque dans Aiden qui s'est arrêté brusquement. Il inspire et quitte le sentier pour s'enfoncer dans la forêt plus sauvage, et je me demande s'il sait vraiment où il va.
Quand je vois que la forêt s'efface et laisse place à une clairière et j'entends de l'eau couler, je sais qu'on est arrivés.
C'est un endroit magique. Une de ces cascades qu'on ne voit que dans les films s'offre à mes yeux. Il y a des fleurs partout, et c'est comme un trou dans la forêt. C'est secret, bien caché parmi les arbres touffus.
Aiden s'approche de l'eau et s'assoit sur un rocher en me regardant le rejoindre. Je m'arrête à une distance raisonnable et reste debout.
- Écoute... Je commence, mal à l'aise.
- Arrête, Jay. Ta copine est là, chez nous. Je te demanderai rien, et je vais pas foutre la merde. Me demande juste pas de la supporter ou de devenir un super copain. Et évite de me donner une image de ce que vous faites dans un lit, il termine en fronçant les sourcils.
- Je suis désolé, je te jure que c'était pas prémédité. Elle m'a sauté dessus et-
Je sais plus où me mettre ; il m'interrompt.
- Passe-moi les détails, d'accord ? Il demande d'une voix douce que je ne lui connaissais pas encore.
Elle va bien à son visage fin. Mieux que sa froideur habituelle.
- C'est tout ce que tu avais à me dire ? Je demande, dans l'attente.
- Ouais... Il répond en baissant les yeux.
- Tu m'emmènes jusqu'ici pour me dire de pas être démonstratif avec elle devant toi ? J'insiste.
Je ne le crois pas. Il y a autre chose. Et je veux qu'il y ait autre chose.
- Oui. Et juste pour te dire que... T'en fais pas pour ce qui s'est passé. Ça voulait rien dire.
Quatre mots qui sont très douloureux à entendre et que j'encaisse tant bien que mal.
- C'est vraiment ce que tu penses ?
J'ai peur de poser cette question. Je me mords la lèvre.
- Faut bien, non ? Il crache avec un petit sourire suffisant qui cache bien ses émotions. Il redevient le type sarcastique que j'ai rencontré il y a un mois et demi, et ça m'énerve.
- Pourquoi ? Je demande en m'approchant un peu du rocher sur lequel il est installé.
- Tu vas pas recommencer, Jay ? Tu sais très bien pourquoi. Et y a bien assez de "parce que" pour que je te les énumère.
Je lève les yeux au ciel. Là maintenant, tous les arguments qu'il pourrait me sortir me semblent complètement superficiels. On s'en fout de tout ça, j'aurais envie de lui hurler. Mais il a l'air tellement... Calme. Comme s'il avait accepté la situation et qu'il n'avait aucune envie de se battre. Ça me fait mal, j'ai vraiment l'impression d'être ue souris entre les pattes d'un chat qui vient juste de se lasser et retourne tranquillement à sa sieste après avoir laissé le cadavre derrière lui. J'ai envie de le secouer et de lui demander si je compte si peu, si ça a vraiment aucune importance pour lui tout ça, alors que je suis de mon côté en train de remettre toute ma vie en question. Je me sentirais trop ridicule d'insister encore, de toute façon. À la place, je pose une autre question qui me taraude.
- Tu es gay, Aiden ?
Il rougit un peu et fait cette tête que j'adore voir... Je me reprends pour entendre sa réponse.
- Non. Pas du tout. C'était juste les circonstances. C'est arrivé, c'est tout.
Il a repris son masque qui me donne envie de lui en coller une.
- Tu as déjà embrassé un autre homme ? Je continue. (Devant son silence, j'insiste). Couché avec un autre homme ? (J'ai vraiment mal au cœur, encore plus quand la réponse sur son visage devient évidente. Un concours de circonstances, hein ? Essayant tant bien que mal de ravaler mes larmes, j'ai tout à coup un éclair de lucidité). Matt? Je demande avec appréhension.
Cette fois il baisse les yeux et refuse de croiser mon regard.
- Ça voulait rien dire... Il murmure.
Encore cette foutue phrase. Personne veut rien dire pour lui ?! La colère me gagne.
Je m'approche de lui et lui relève le menton violemment.
- Regarde-moi quand tu me dis des conneries comme ça. Sinon c'est ton discours de merde qui veut plus rien... (Je m'arrête quand je vois l'expression blessée dans ses yeux. Ça me fait comme un électrochoc). Aiden... Sois honnête. Tu peux pas me demander de deviner ce que tu penses. Me mens pas, je le supplie en plongeant ses yeux noirs dans les miens.
Il essaie encore de détourner le regard, mais je maintiens fermement son menton, à quelques centimètres du mien. Je ne me reconnais plus moi-même d'oser faire ça, encore plus à un homme. Mais j'ai besoin de savoir, de le comprendre. C'est Aiden.
- Je te le jure. C'était vraiment con, j'ai été crétin. C'est arrivé qu'une fois. C'était pas du tout comme... Il s'arrête en me scrutant des yeux, comme s'il essayait de prendre une photo de mes traits.
- Comme quoi ? J'insiste.
- Comme nous... Il me répond dans un souffle.
Et cette fois, quand il baisse la tête, je ne l'en empêche pas, soufflé par ses mots. Mes pensées courent sous mon crâne, me donnant mal à la tête. Alors c'est différent, "nous" ? Ce n'est pas comme avec toutes ces filles, ou comme avec Matt ? Il prend ça au sérieux ? Je soupire doucement, réalisant que c'était ce qui m'effrayait le plus. Me remettre en question, me demander qui je suis en train de devenir, et apprendre que je n'étais qu'un gars de plus sur sa liste aurait fini de m'achever. Mais ça semble différent. Il a l'air aussi paumé que moi avec ce qu'il se passe entre nous, et ça a un côté tellement rassurant pour moi.
Je suis aussi près de lui que je peux l'être, et je n'ai qu'à ouvrir les bras pour l'y emprisonner, aussi je le fais, laissant encore une fois mon corps parler, parce que sinon j'en serais devenu fou. Il ne me repousse pas et se laisse même aller à poser sa tête contre mon cœur qui tambourine toujours dans ma poitrine ; il doit le sentir. On reste comme ça plusieurs minutes. On a trop peur de briser ce fil si fin qui nous relie. C'est lui qui parle le premier finalement.
- Il va faire nuit. On doit rentrer, Jay. Et on va plus faire ça, il murmure sans bouger.
Je le serre un peu plus fort.
- La ferme. Tu vas me faire pleurer, je chuchote pour détendre un peu l'atmosphère.
Et ça marche.
- Fillette, il me sort et je sens son sourire s'étirer contre moi. Je me recule et le regarde en souriant.
- Qui tu traites de fillette ? Je dis avec un rictus amusé.
Et comme si le soleil voulait nous laisser notre moment secret, comme s'il ne voulait pas s'en mêler, il se couche alors que pour la troisième fois aujourd'hui nos lèvres se rejoignent.
Je profite de ce moment comme je le peux, parce que je sais que quand on rentrera, ce sera terminé. Quoi qu'il arrive, beaucoup de choses vont changer ces prochains jours. Je ne peux plus reculer.
Tout est entre mes mains... Et je suis complètement perdu.
Quand on finit enfin par rentrer, le charme est rompu.
Je remonte dans la chambre pour y voir Marie m'attendre sagement, s'occupant sur l'ordinateur.
- Vous en avez mis du temps ! Elle me dit dans un sourire.
- Oui, à ce propos, j'aimerais te dire quelque chose... Je lui réponds.
Aiden arrive au même moment.
- Viens, je t'en parle pendant qu'on se balade.
Il me regarde d'un air interrogateur, et je lui fais un signe de négation. Non, je ne vais pas lui parler de... Nous. C'est impossible. Il hausse les sourcils et regarde ailleurs.
- D'accord... C'est rien de grave au moins ? Elle demande avec un petit fond de peur dans les yeux.
- Mais non, t'inquiète ! Je réponds avec un sourire qui se veut rassurant.
Une fois dehors, on n'y voit pas grand chose dans la nuit, mais le bruit des vagues est apaisant.
- Ecoute ma puce... Aiden vient de... Se faire larguer par une fille. Ne lui en parle surtout pas, d'accord ? Il veut pas remuer le couteau, c'est vraiment très dur pour lui... (Je commence, et je culpabilise à mort de mentir, mais c'est la seule solution pour le moment). C'est pour ça qu'il est très désagréable avec toi en ce moment, et avec moi aussi d'ailleurs.
- Oh, je vois... Le pauvre, ça a dû vraiment être dur pour lui... Elle compatit.
- Oui, tellement dur qu'il a vraiment pas envie qu'on... Qu'on étale notre amour devant lui, tu vois ? Alors si on pouvait juste garder un peu nos distances quand il est là...
Elle s'est arrêtée et me regarde en réfléchissant.
- Donc on doit plus s'embrasser ou ce genre de trucs devant lui, c'est ça que tu me demandes ?
- Oui, c'est ça.
- Mais s'il regarde pas on peut quand même...?
- Ben s'il est pas là on peut être comme d'habitude, oui. C'est juste pour lui, quoi... Par respect.
J'ai envie de m'en coller une quand je parle de respect à Marie en la regardant dans les yeux. Elle ne mérite vraiment pas ce que je suis en train de lui infliger. Mais elle ne mériterait pas non plus d'avoir ses vacances foutues en l'air alors qu'elle vient à peine d'arriver et qu'elle doit être claquée par le décalage horaire.
- D'accord, je comprends mieux. Alors on fera attention. (Elle me fait un petit sourire). Il peut pas nous voir là, si ?
Elle demande en regardant en direction de la maison, à quelques mètres.
- Non, je pense pas, je souris à mon tour, bénissant l'obscurité de m'aider à avoir l'air sincère dans mes propos.
- Tant mieux !
Et elle se jette dans mes bras et m'embrasse avec passion. Je me sens hyper, hyper mal. J'ai envie d'y répondre, je l'aime et on a tellement de souvenirs ensemble. Mais je m'en veux, il y a à peine dix minutes je faisais pareil avec Lui... On s'enlace encore un moment, restant l'un contre l'autre, et je profite de sa chaleur. Elle m'a manqué, quand même. J'avais oublié comme c'est agréable d'avoir quelqu'un sur qui se reposer.
- Je te remercie d'être venue.
J'avais complètement oublié de le faire. Elle me regarde avec un léger rire.
- C'est magnifique ici. Tu as vraiment de la chance.
Et elle appuie à nouveau sa tête sur moi.
- En fait... Tu restes combien de temps ? Je demande en lui caressant le dos.
Ça aussi, c'est un détail auquel je n'ai pas pensé plus tôt.
- Deux semaines... Elle dit contre moi avec bonheur.
Putain, deux semaines...
- Haha, super... Je murmure dans un rire forcé en l'enlaçant fort, pour qu'elle ne voit pas mon expression paniquée.
Annotations
Versions