A la fin de ma garde, j’ai remarqué que mon casier était entr’ouvert.

Au début, cela m’a fait un peu flipper, je l’avoue, puis j’ai découvert un carnet noir.

La curiosité m’a piqué, je l’ai pris, l’ai glissé dans la poche de mon veston. Puis, je me suis changé et refermé à clé.

En rentrant, je me suis installé confortablement dans le canapé pour lire le mystérieux ouvrage.

J’ai été assez étonné de remarquer qu’il appartenait à Carol, l’une des infirmières.

Je ne savais pas qu’elle en pinçait pour moi. Sans doute parce qu’elle ne me connait pas, moi et mes habitudes de vieux garçon.

Je suis pourtant assez beau, d’après les œillades de certaines de mes collègues féminines, mais le plaisir passe après le boulot.

Je commence tout juste mon internat, les six prochaines années je serais bien occupé et n’aurais pas le temps de batifoler. Sauf en cas de coup de foudre, ce qui n’est pas le cas pour Carol, ni pour personnes d’autres en ce moment !

…

Son histoire m’a touché, je n’aurais pas aimé avoir son enfance. Mes parents, eux, m’ont soutenu dans mes choix et se sont sacrifiés pour me payer les études.

Je ne dis pas que je n’ai rien fait, j’ai bossé dur pour économiser, afin de me consacrer à mes rêves.

Je ne regrette absolument rien.

Pourtant, je confirme le caractère bien trempé du docteur Folkler. Si son épouse est son alter-égo, je plains Carol d’autant plus !

Cependant, elle ne doit pas s’y tromper, bien que je l’apprécie, tout autant que ses collègues, je suis loin d’entamer une relation avec elle.

Le plus difficile risque de ne pas briser son cœur.

Je pense placer un mot pour lui signifier que j’ai bien eu son message, mais malheureusement, je ne puis y répondre favorablement.

Je ne doute pas qu’elle soit assez forte pour encaisser : nous n’en sommes qu’aux prémisses de ses sentiments !

Il vaut mieux être franc dès le début pour éviter des souffrances inutiles.