Zéro Absolu
Dans un état second, car inspiré, il enlevait à chaque mot le givre qui, des milliers de fois, voulait faire de son cœur un enfer froid. Au diable la glace !
C'était son combat à lui : prendre la plume pour qu'il devienne son propre feu de camp. Là où il réchaufferait ses mains, là où il dormirait au chaud, débarrassé du lourd poids de la neige psychique qui coupait l'énergie de son existence. Mais c'était un combat perpétuel. Aucune trêve. Son esprit travaillait trop vite, et le climat était trop changeant. C'était un survivant lui, il résistait à lui même. Son pire ennemi, maître de l'intempérie mental... Beaucoup ne comprenait pas pourquoi il s'acharnait tant à nettoyer le verglas sur son âme. Mais lui, il s’en foutait. Il se sauvait de la congélation. Il se sauvait du blizzard. Il écrivait pour apprendre à ne pas crier, évitant donc le risque de provoquer des avalanches. C'était son combat. Le soleil de son inspiration, dont il utilisait la chaleur, pour que fonde l'indigeste mal-être qui régnait en lui. Un mal-être qui voulait le traîner à une température proche du zéro absolu, là où les atomes s'immobilisent : - 273, 15°C .
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